L’ordre du Val des Choux.


Lorsque Jean-René GABORIT (Conservateur principal honoraire au Musée du Louvre) écrivait à la fin de sa thèse sur l'Architecture de Grandmont :


Il semble qu’au point de vue architectural comme au point de vue des institutions, Grandmont a subi l’influence de Citeaux, mais en gardant au moins jusqu’au milieu du XIIIe siècle, ce qui faisait son originalité”.
et dans un renvoi de bas de page il complète sa pensée :
Des éléments de comparaison beaucoup plus valables seraient à chercher dans les institutions et les vestiges architecturaux des ordres de Tiron, l’Artige, Dalon (à ses origines) et peut-être du Val des Choux".


C’est donc a cette comparaison que je vais essayer de me livrer dans cet article.


L’ordre du Val des Choux est fort mal connu, même dans l’aire géographique d’implantation d’origine (Châtillonais). Il a été très peu étudié et j’ai eu des difficultés à faire l’inventaire des prieurés de cet ordre, et de les situer sur le terrain, ce travail n’ayant été fait que d’une manière lacunaire. L’article le mieux documenté sur cet ordre semble être celui consacré par R. Folz .

L'Ordre du Val des Choux.


Quel sorte d’institut était l’Ordre du Val des Choux ?


C’était un ordre fondé, d’après la tradition, par un frère convers Chartreux, Viard. Il était sorti de la chartreuse de Lugny, distant de “huit lieues” de l’endroit où Eude III, Duc de Bourgogne donna les terrains pour y fonder son abbaye. La légende dit que Viard non content de pratiquer tous les devoirs imposés par les règlements de son ordre, il se sentit appelé à une vie plus austère encore et plus retirée que celle vécut à la Chartreuse!


Il semble que la vérité soit tout autre, comme le suggère Robert Folz :


“On sait que ces colonies d’ermites donnèrent au bout d’un temps variable naissance à des communautés monastiques, dont on trouve un siècle plus tôt de nombreux exemples dans la France de l’Ouest. Aurions-nous ici un cas semblable à celui de Tiron, de Savigny ou de Mortain ? Nous sommes très près de l’admettre et considérons volontiers le Val des Choux comme un témoin attardé d’un mouvement qui avait commencé au milieu du XIème s., et qui paraissait en général résorbé depuis 1150.
Si cette hypothèse pouvait s’avérer exacte, le rôle d’Eude III semblerait avoir été celui de regrouper les ermites vivant dans sa forêt en un monastère auxquels un chartreux sorti de Lugny, Viard, aurait donné ses premières institutions” .
Dom Martène et Dom Durand dans leur “Voyage littéraire de deux bénédictins” passèrent à l'Abbaye, lors de leur voyage à travers la France Monastique. Ils nous relatent leur visite. Prises à la source, leurs informations semblent de beaucoup les plus crédibles :


On dit dans le pays qu’il doit son origine à un frère Wiart, convers de la Chartreuse de Lugny, qui ne trouvant pas les chartreux assez austères, se retira dans cette solitude, près d’une fontaine, et y assembla des disciples. Ce qui peut confirmer cette tradition populaire, c’est que les religieux de Val des Choux avaient l’habit des Chartreux dans le commencement de leur institut, et qu’ils portent encore aujourd’hui l’habit blanc, dans lequel ils ont changé quelque chose, prenant un chaperon au lieu du capuchon, qui tenait autrefois à la cuculle ou scapulaire.


Cette tradition cependant ne peut se soutenir


1) Parce que le Val des Choux a été fondé par Eudes, Duc de Bourgogne bien peu d’années après la chartreuse de Lugny, et qu’en ce temps là les Chartreux comme aujourd’hui, n’avaient pas besoin de réforme, étant dans la plus grande ferveur de leur ordre, et que quoi que les religieux du Val des Choux ayant pris beaucoup de pratiques des Chartreux, ils n’ont cependant jamais été aussi austères qu’eux.


2 ) Jacques de Vitry, qui vivait dans ce temps-là, dit qu’ils suivaient les usages de Citeaux, et non pas des Chartreux.


3) Le premier prieur du Val des Choux ne fut point le frère Wiard, mais un Gui, qui eut pour successeur Humbert. On voit encore leur tombeau dans l’église, sur lequel on lit ces deux vers :
“Hic duo funt fratres, caput ordinis, et protopatres, Guido et Humbertus, sit Christus utrisque misertus”.


4/ On lit encore une inscription dans l’église du Val des Choux, qui fait connaître le temps auquel le frère Wiard s’y retira, c’est-à-dire, environ cent ans après la fondation du monastère, car voici comme elle est conçue :
“Anno Domini MCCXCIII quarto nonas novembus intavit frater Wiardus in chorum Vallis Caulium.”


Ces raisons, ce me semble, détruisent entièrement la fausse tradition de la fondation du Val des Choux par le frère Wiard, dont on montre encore le lieu de la retraite proche d’une fontaine. Il faut pourtant avouer que le premier prieur du Val des Choux est venu de la Chartreuse de Lugny, puisque les anciennes constitutions le disent positivement.”


Précédemment P.Helyot et Max Bulot, dans leur "Histoire des Ordres Religieux" (1714), ont donné la version du frère Viard fondateur :
"Une ancienne inscription de l'église porte que Viard y entra le second jour de Novembre 1193. Il donna à ses disciples des Constitutions fort semblables à celle des Chartreux, qui furent confirmées depuis par le Pape Honorius III".
Il semble que pour la date de Novembre 1193 , ils aient eu recours à des sources, qui semblent peu fiables, et comme ils écrivent un peu plus loin, citant leur source :
"Choppin, dans son Traité des Droits des Religieux et des Monastères, parlant de cet ordre, dit qu'il y avait trente prieurés qui dépendaient du Val des Choux...".
Chopin écrivait en 1619, ce qui explique certaines déficiences d'informations dues à l'époque.


La règle de l'ordre.


Les premières institutions, dont nous n'avons pas le texte d'origine, mais que l'on peut reconstituer en examinant la Bulle d'Innocent II confirmant ses dispositions dans une notice intitulée "De prima institutione Vallis Caulium". La Bulle entérine les institutions que les religieux se sont donnés, et le Pape approuve leur genre de vie. C'est pour lui un ordre nouveau. Or il n'encourage pas la multiplication de ceux-ci, mais préfère incorporer aux ordres anciens les initiatives nouvelles. C'est donc une exception qu'il consent pour cette institution qui mélange la règle cistercienne pour les célébrations de la messe et des offices canoniaux en communauté chaque jour, les repas et travaux en communs, et les institutions de Guigues en se consacrant à la prière et à la contemplation. Les moments allant des matines à l'heure du travail, et des vêpres au coucher du soleil. ainsi que l'obligation de reposer la nuit habillé, ceint de la ceinture et chaussé sont directement inspiré des Chartreux. Ils se construisent comme eux de petites cellules afin "qu'ils puissent vaquer à Dieu seul avec plus de recueillement et de dévotion ".
Surgissent tout au long du XIIIe siècle de nouveaux monastères qui demandent à s'agréger au Val. Ils sont tous érigés dans des secteurs boisés avec l'aide financière des seigneurs locaux.


Avec le développement de l'Ordre les institutions sommaires et surtout draconienne du début ne correspondaient plus aux aspirations des religieux. Ils demandèrent au successeur d'Innocent II des aménagements à leur règle. Ce dernier les autorisa à prendre en chapitre général toutes les mesures pour mitiger leur règle. Puis l'Ordre se rapproche de Citeaux dont il adopte un très grands nombres de statuts, et en 1214 Citeaux admet le Val des Choux dans sa communauté de prières. Il semble qu'au milieu du XIIIe siècle, l'Ordre connut quelques difficultés, car dans les statuts de 1262, on renforce les pénalités à l'égard des conspirateurs et des religieux coupables d'actes de violence et d'injures.
Quant au plan temporel les religieux du Val des Choux étaient tenus de vivre de leurs revenus, donc pas de troupeaux, ni de terres labourables. Ils cultivent leurs jardins potagers, et entretiennent leurs vergers, et vivent des revenus de leurs forêts, des dîmes,et de leurs rentes.
On a peu de renseignements sur l'évolution de l'Ordre à travers les siècles, sinon qu'une grande tiédeur s'était emparée des religieux; les austérités premières avaient été abandonnées, et la vie que menait les religieux n'avait rien de comparable avec les austérités premières de l'Ordre. Ce relâchement au cours des siècles était du en partie aux guerres successives, à l'insécurité, qui avaient obligés les religieux a trouver refuge dans leurs familles des années entières. Ils avaient oublié, au contact du monde, leur goût pour la solitude et la prière. A force de mitiger la règle la faiblesse humaine était arriver à enlever toute contrainte. Un ressaisissement eut lieu dans les monastères cisterciens sous l'impulsion de l'Abbé de Rancé à la Trappe, comme une vingtaine d'années avant le Père Charles Fremon l'avait fait à Grandmont. Des religieux du Val suivirent cet exemple dont le Père François Ledigne de la Genevroye. Mais ce ne fut qu'un sursis de quelques décennies. En 1760 les autorités ecclésiastiques préparèrent l'union extinctive du grand prieuré du Val des Choux et de ses petits prieurés, dont il n'en restait plus que trois en activité: Vauclair, Beaupré, et Remonvaux, les autres ayant été, soit éteints, soit détachés de l'Ordre à l'abbaye cistercienne de Sept-Fons. Cette extinction fut entérinée par une bulle en 1761. Les religieux mirent comme condition à leur consentement : "que les prieurs garderaient jusqu'à la mort leur titre et leurs revenus, et que les simples religieux, s'ils ne voulaient pas rester au Val, jouiraient d'une rente viagère de 330 livres, qu'ils pourraient aller dépenser où il leur plairait ...


Les Établissements de l'Ordre.


Chef d’ordre :

Le Val de Saint-Lieu ou des Choux,
Cne de Villiers le Duc - 21400 Châtillon-sur-Seine.

- Voyage littéraire de deux bénédictins de la Congrégation de St Maur (1717)
Tome 1 - première partie - page 112
"Le Val des Choux n’est qu’à quatre lieues de Châtillon. Il est situé dans une affreuse solitude. Nous n’y arrivâmes qu'après avoir fait une grande lieue dans un bois fort épais, et après avoir descendu environ un bon quart de lieue.
C’est un chef d’ordre, mais peu considérable, qui n’est qu’une branche de celui de St Benoît. On dit dans le pays qu’il doit son origine à un frère Wiart, convers de la Chartreuse de Lugny, qui ne trouvant pas les chartreux assez austères, se retira dans cette solitude, près d’une fontaine, et y assembla des disciples. Ce qui peut confirmer cette tradition populaire, c’est que les religieux de Val des Choux avaient l’habit des Chartreux dans le commencement de leur institut, et qu’ils portent encore aujourd’hui l’habit blanc, dans lequel ils ont changé quelque chose, prenant un chaperon au lieu du capuchon, qui tenait autrefois à la cuculle ou scapulaire.
Cette tradition cependant ne peut se soutenir
1) Parce que le Val des Choux a été fondé par Eudes, Duc de Bourgogne bien peu d’années après la chartreuse de Lugny, et qu’en ce temps là les Chartreux comme aujourd’hui, n’avaient pas besoin de réforme, étant dans la plus grande ferveur de leur ordre, et que quoi que les religieux du Val des Choux ayant pris beaucoup de pratiques des Chartreux, ils n’ont cependant jamais été aussi austères qu’eux.
2 ) Jacques de Vitry, qui vivait dans ce temps-là, dit qu’ils suivaient les usages de Citeaux, et non pas des Chartreux.
3) Le premier prieur du Val des Choux ne fut point le frère Wiard, mais un Gui, qui eut pour successeur Humbert. On voit encore leur tombeau dans l’église, sur lequel on lit ces deux vers :
“Hic duo funt fratres, caput ordinis, et protopatres, Guido et Humbertus, sit Christus utrisque misertus”.
4/ On lit encore une inscription dans l’église du Val des Choux, qui fait connaître le temps auquel le frère Wiard s’y retira, c’est-à-dire, environ cent ans après la fondation du monastère, car voici comme elle est conçue :
“Anno Domini MCCXCIII quarto nonas novembus intavit frater Wiardus in chorum Vallis Caulium.”
Ces raisons, ce me semble, détruisent entièrement la fausse tradition de la fondation du Val des Choux par le frère Wiard, dont on montre encore le lieu de la retraite proche d’une fontaine. Il faut pourtant avouer que le premier prieur du Val des Choux est venu de la Chartreuse de Lugny, puisque les anciennes constitutions le disent positivement.
Nous ne vîmes rien de considérable dans ce monastère, que les tombeaux de deux enfants, qui sont sans inscription. Les religieux nous disent que c’étaient des enfants des Ducs de Bourgogne, quoique aucun auteur n’en parle. Il paraît par les cérémonies de l’enterrement, qui sont gravées autour du tombeau, que celui qu’il renferme est une personne de conséquence, puisque celuy qui fait la cérémonie est habillé en évêque."


Vestiges : quatre corps de bâtiments autour d’une très vaste cour. Ce sont les bâtiments les plus anciens restants en état de cet Ordre. Les portes sont plein cintre et l’intérieur des salles sont voûtées d’arêtes. aucune recherche de style. Une salle renferme de nombreux lapidaires des bâtiments conventuels et de l’église détruits en 1799. Ces lapidaires ressemblent fort à ceux du style cistercien.

n°5 - Le Val des Choux (chef d'Ordre)



Prieurés :

n°01 - Clairlieu, actuellement ferme de Clairlieu, commune de Pâlis 10190 Estissac (fondé avant 1222).
La date de fondation est inconnue, mais antérieure à 1222, date à laquelle ce prieuré reçoit une donation de Thibaud IV, Comte de Champagne. Le prieuré fut en partie détruit pendant les guerres de religion en 1576, comme le village de Pâlis. On attribue, sans en avoir de preuve, à une vengeance des Huguenots, car une tradition veut que cinq chevaliers de la maison de St Phal qui revenaient d’expédition, demandèrent l’hospitalité de la nuit aux religieux de Clairlieu. Ceux-ci s’empressèrent d’accepter, et profitant du sommeil de leurs hôtes, les assasinèrent !
En 1677, ce qu’il restait du prieuré se trouvait en fort mauvais état. Les héritiers du dernier prieur avaient subtilisé les meubles, le linge, les habits sacerdotaux, les vases sacrés, et les livres. Le tout fut rendu par la suite.

D’importantes réparations y furent faites en 1728. A cette époque il comprenait une chapelle et plusieurs bâtiments dans lesquels se trouvaient les chambres des religieux, une écurie, une grange, cour, jardin et verger. Le tout contenait environ trois arpents. A coté était la maison du “rentier” c’est-à-dire du fermier avec granges, étables, bergeries, cour, etc. Ces derniers bâtiments constituaient la ferme proprement dite avec 200 arpents environ de terre sur Pâlis.
En 1792, les biens de ce prieuré furent confisqués et M Jean-Baptiste Dot, qui en était déjà fermier en devint acquéreur.
Une aile entière de cet ancien couvent existe encore à la ferme de Clairlieu. Ses murs ont un mètre d’épaisseur, 15 m de haut et 25 m de long avec 14 fenêtres à l’étage supérieur.
L’ancien réfectoire des moines sert aujourd’hui d’écurie.
La chapelle dont le sanctuaire était au Sud-est sert maintenant de grange. Elle avait 16 m de profondeur, et était en contrebas du sol. Le clocher qui ornait cette chapelle s’élevait au-dessus du chœur. Le jour pénétrait à l’intérieur par cinq fenêtres en ogive, dont on ne voit plus que le bas. Une des statuts qui ornait l’intérieur, Sainte Agathe, se trouve actuellement à l’église de Planty.
Mais la partie la plus curieuse de la ferme actuelle est sans contredit le rez-de-chaussée dont les deux pièces ont conservé le style que les religieux leur avaient donné. Dans chacune d’elles, on remarque une vaste cheminée de 3 mètres d’ouverture de foyer, et de deux mètres de hauteur. Les chambranles sont en bois sculpté, ornés de guirlandes et de chimères avec un écusson au milieu.
Sur l’un des chambranles à gauche de l’écusson est gravé en lettres gothiques l’inscription suivante dont le sens nous échappe:
"Audentes ancines felicia numina dixint"
et à droite se trouve le complément de ce distique :
"Oderint timidi segnat corda vere" 1540
Je deteste de voir les cœurs timides paresseux


Sur l’autre chambranle est encore écrit
1540 "Audaces fortuna juvat, timidore que repellit"
La fortune sourit aux audacieux, la timidité éloigne.


Au-dessus de cette cheminée restent des niches qui ont du contenir autrefois des statues religieuses.

Vestiges:
L’église avait 16m de longueur, et se trouvait en contrebas du sol. Un clocher s'élevait au-dessus du chœur. Le jour pénétrait par cinq fenêtres en ogive qui sont actuellement toutes bouchés . Le chevet était à trois pans orienté au Sud-Est. Une statut de sainte Agathe qui ornait l'intérieur a été transportée à l'église de Planty. Refus du propriétaire de faire visiter.


n°2 - Royal-Pré, commune de Cricqueville-en-Auge 14430 Dozulé (fondé en 1255 par Saint Louis) Beata Maria de Regali Prato - Sainte Marie de Royal-Pré - On signale sur le cartulaire 32 H 5 de Chaumont, qu'un petit prieuré en dépendait, mais sans donner sa localisation en Normandie.

Vestiges: Sur place il reste un beau manoir normand bâti en 1895, mais en incorporant des éléments anciens, notamment deux contreforts adossés à un mur orienté Est-Ouest semblant dater du XIIIe siècle. Une fenêtre Renaissance a eu ses meneaux enlevés sur ce même mur.

n°2 - Royal-Pré (Calvados)


n°3 - L’Abbayotte, commune de Magny-sur-Tille 21110 Genlis. Prieuré éphémère, (fondé vers 1224, par Jean de Montréal, seigneur de Tart et Magny). Il a été transféré en 1363 à Dijon par Etienne de Mussigny; il s’appela :
Le petit Saint-Lieu, rue Bossuet, 21000 Dijon.
Il passa à l’Oratoire en 1621.


n°06 - Le Val Croissant, commune de la Motte-Ternant - 21210 Saulieu.
Ce prieuré fut fondé en 1216 par Guillaume de Mont Saint-Jean.
En 1673, le curé de Thoisy-la-Berchère a remplacé la procession qui se faisait mais où "le divertissement y conduisoit plustôt que la dévotion" par une autre dans un " lieu de sa paroisse où les mesmes inconvéniants ne se trouve pas; il est vray que le nombre de ceux qui vont à ceste procession est moindre...mais il est aussy grand au retour" qu'à l'aller; la "neffe de l'église est assez inégalement carrelée en divers endroits parce qu'on y enterre beaucoup, par une mauvaise coutume introduite audit lieu (f°202) .
Vestiges : Il reste quelques départs de voûtes dans des bâtiments de ferme, qui ont servi de colonie de vacance en 1961.

n°07 - Le Val Duc, actuellement l’Abbaye du Valduc, dans l’enceinte du C.E.A de Valduc - Commune de Salives 21580 - Grancey-le-Château.
Il fut fondé avant 1248, par Hugues IV, Duc de Bourgogne.
Vestiges: Le lieu où se trouvait l’ancien prieuré est dans l’enceinte du centre de recherches du Commissariat à l’Énergie Atomique, et n’est pas accessible. Malgré tout, son directeur des Relations Humaines, M Pescayre a eu l’obligeance de me faire parvenir un dossier, d’où il résulte qu’il ne subsiste rien d’ancien à cet endroit, et qu’une chapelle y a été érigée à son emplacement par une actrice célèbre du Français au siècle dernier, Mme Arnould-Plessy, vers 1876.
L’ancien prieuré à été détruit par son dernier prieur commendataire, le chanoine Philibert-Nicolas Hemey, vicaire général de l’évêque d’Autun, Mgr de Marbeuf. L’abbé en charge précédemment, l’abbé Hemey lui avait écrit :
“ Je ne pense pas que jamais vous occuperez par vous-même la maison priorale de Val-Duc, surtout quand vous en aurez vu le local. Je ne doute pas que vous n’en soyez d’un coup dégoûté. Si donc vous le jugez à propos, ne pourriez-vous pas, par votre grand crédit, solliciter et sûrement obtenir la suppression d’une grande partie des bâtiments qui sont considérables. Il y a longtemps qu’il n’y a plus de religieux et il n’y en aura jamais. Ainsi, au moins, pourrait-on détruire le logement qui leur était affecté. L’on vous dira peut-être qu’en abattant cette partie, on ferait tort à l’église qui y est adossée; mais quel inconvénient à supprimer aussi cette chapelle en réunissant à la paroisse de Salives le peu de fondations dont elle est chargée...”
Le commendataire compris la leçon et demanda à l’évêque de Dijon, Mgr de Voguë, une ordonnance donnant autorisation de démolir, ordonnance qui fut faite le 1er août 1779, confirmée par lettres-patentes du roi enregistrées au Parlement de Dijon le 17 décembre 1779. Toutefois cette autorisation de démolir était subordonnée à l’obligation de reconstruire une chapelle dans le délai d’un an.
Nous savons par un procès-verbal de changement de titulaire quelques caractéristiques de cette chapelle démolie.
Elle était large de 7.15m, la nef : 29.25m, et le chœur de 7.30m sur 5.45m. Ce dernier était séparé de la nef par un mur de 3.50m de haut. Cette église semblait posséder des absidioles flanquées de part et d’autre de la nef, au niveau du transept, où se trouvait des autels dédiés l’un à saint Marcel, à gauche, et à saint Pierre, à droite.



n°08 - Le Val Dieu, actuellement le Moulin de Val-Dieu, Commune de Lachy - 51120 Sézanne.
Ce prieuré fut fondé entre 1234 et 1253, par Thibaut IV, Comte de Champagne et Roi de Navarre.


n°09 - La Genevroye aux Moines, actuellement L’Abbaye, commune de Soncourt-sur-Marne 52320 Froncles (fondé en 1216).
Elle fut fondée en 1216 par Gautier 1er de Vignory.
Vestiges : La maison du Prieur qui date de 1639 est l’œuvre d’un prieur commendataire, Guy Ferrand. Elle a encore belle allure; c’est une petite maison bourgeoise dans le style de l’époque. L’église qui était déjà en ruine à l’arrivée de ce prieur ne fut pas l’objet d’autant de sollicitude. La voûte écroulée fut remplacée par un plancher à la hauteur de la naissance du toit. Toutefois elle a résisté au temps et de nos jours cette église à chevet à trois pans éclairés par de larges fenêtres gothiques, actuellement bouchées, sert au fermier pour y engranger son foin. Pour “admirer” son intérieur passer la voir avant la récolte...

n° 09 -La Genevroye aux Moines (Haute-Marne)

Les armes du prieur commendataire Guy Ferrand



n° 10 - Remonvaux en Bassigny, commune de Liffol-le-Petit 52700 Andelot-Blancheville (fondé avant 1248 par Hue, sire de la Fauche).
Vestiges : Ruines importantes, la chapelle était voûtée d’ogives, belle grille.


n°11 - Vauclair, actuellement le Moulin de Vauclair, commune de Giey sur Aujon 52210 Arc-en-Barrois (fondé en 1219). Vauclair a été fondé en 1219 par Simon de Châteauvillain.
Vestiges : Des bâtiments de ferme très anciens (indatable) servent d’entrepôts de matériel de laiterie. Des remplois dans les murs sont à signaler. L’église qui était d’un beau gothique a été détruite en 1778 .

n°11 - Vauclair (Hte Marne)

n°12 - L’Épeau, actuellement l’abbaye de l’Épeau (en ruines), commune de Donzy 58220 Donzy (fondé en 1214).


L’Épeau fut fondé en 1214 par Hervé de Donzy, comte de Nevers. Elle avait la réputation d'être la maison de l'Ordre la plus aisée. Ce prieuré fut pillé et incendié par les troupes de Coligny, commandés par le capitaine Le Bois de Merille en 1569. Les protestants ne partirent qu'à la Saint-Barthélemy 1572. Les prieurs commendataires firent le reste, un des leurs vendit la toiture, laissant le bâtiment aux rigueurs des saisons. Au milieu du XVIIIème siècle l'évêque d'Auxerre au cours d'une visite pastorale trouva le lieu dans un tel état de délabrement qu'il demanda la liquidation du bien. En 1773, M de la Barre se porte acquéreur du bien, et sa fille qui en prend possession en 1784, le transmet à ses descendants jusqu'à nos jours. Mme Christine de Genouillac en est la propriétaire actuelle. Elle y a organisé un spectacle "Son et Lumière".
Vestiges : L’église de style gothique de la première moitié du XIIIème s. Elle était grande; sa nef mesurait 53m, et la hauteur de la lanterne était à 39m. Il ne reste de cet édifice, que le transept gauche transformé en chapelle, et les murs du transept droit, ainsi que des piliers de la nef. A la place du choeur une maison d’habitation y a été édifiée.

n°12 - l'Épeau (Nièvre)

n°13 - Saint-Nicolas de Réveillon, commune d'Entrain, 58410 Entrains-sur-Nohain, était au XVIIème s. à la collation de l'Abbé de l'Épeau. Ce prieuré à l’origine fut fondé avant 1250 à St Cyr les Entrains. Il devait être reconstruit en 1770 à l’endroit initial . Mais le curé d’Entrains qui était également prieur commendataire du prieuré, préféra utiliser le quart de réserve des coupes de bois pour agrandir son église par une chapelle derrière le chœur de l’église paroissiale de St Sulpice d’Entrains 58410 Entrains-sur-Nohain. Cette chapelle XVIIIe sert actuellement de chœur et tranche par son style du reste de l’église datant du XIIIème s.

n°13 - Saint Nicolas de Reveillon (Nièvre)



n°14 - Uchon, actuellement le Prieuré, ferme, commune d’Uchon 71190 Etang-sur-Arroux (fondé en 1250). Uchon dut être fondé vers 1250 par le seigneur du lieu. Sa chapelle était dédiée à St-Jean; au XVIIIe siècle, elle ne servait qu'une fois l'an. C'était une annexe du Val Croissant.

n°15 - Le Val Saint-Benoît, actuellement le Prieuré du Val St Benoît, commune d’Epinac-les-Mines 71360 Epinac.
Sa date de fondation est inconnue. Ses fondateurs furent les seigneurs de Monetoy, de Loges et surtout de Sully, sur les terres duquel a été érigée le monastère. Saccagé par les guerres de religion, le monastère était en ruine en 1646. Ses revenus furent affectés au Grand séminaire d'Autun en 1692, ce qui fut confirmé par une bulle d'union en 1705. La prise de possession par le supérieur du séminaire eut lieu en 1706. Après cette union le curé d'Epinac s'engagea à célébrer l'office au prieuré moyennant 100 livres annuels.

Batie sur une légende, l'histoire de ce monastère n'en est que plus énigmatique. C'est ainsi qu'en l'an 1236, le navire qui ramenait le seigneur Gauthier de Sully Savigny et Repas, rentrant de Rhodes où il était allé assister à la cérémonie au cours de laquelle son fils fut fait Chevalier de l'Hospital Saint-Jean de Jérusalem de cette lointaine contrée, tomba aux mains de pirates. Prisonnier des Infidèles, il fit alors le vœu « de se vouer à Dieu et à la Vierge Marie du Val Croissant en Auxois, de l'Ordre du Val des Choux, que, si elle lui gardait sa vie et pouvoir eschaper du péril où il estoit, qu'il lui ferait bâtir un monastère en son honneur et gloire... Incontinent que son vœu fut fait, il fut délivré... C'était le troisième dimanche de Carême 1236 ». Dès qu'il revint en son château, le seigneur de Sully se mit en devoir de réaliser sa promesse et entreprit l'édification du monastère, tout près, devant son château de Repas. Et c'est là que la légende se corse. En effet, il est rapporté que dès le début des travaux d'édification, des faits étranges se produisent : tous les travaux exécutés par les ouvriers le jour sont détruits la nuit. Une désolation pour ces hommes qui, revenant le lendemain voient leur labeur de la veille à refaire. Après quelques jours, ils trouvèrent les pierres semées sur le chemin, les marteaux de maçon transportés « jusqu'au lieu où la bonne Dame désirait d'estre ». Ainsi fut fait !
En 1237, Hugues, fils de Gauthier de Sully, alors archiprêtre de la cathédrale d'Autun, fait donation de ce lieu qui comprenait entre autres « un étang, un pré de 2 charretées de foin, une rente annuelle de 12 setiers de froment, seigle et avoine » au Monastère du Val des Choux, ordre institué quelque quarante ans auparavant et installé au creux d'une combe de la forêt chatillonnaise, dont les moines venaient prier dans ce lieu du Val Saint-Benoît choisi par la Vierge, acte confirmé en 1238 par l'Evêque d'Autun. Voilà pour la légende !
Il semble toutefois que, selon Raymond Oursel, suivant en cela la spiritualité du Moyen-Âge, chaque seigneur rêvait d'être inhumé dans une église monastique, en vue du salut de son âme, du fait de la reconnaissance des moines envers un bienfaiteur devenu leur obligé. C'est ainsi que Saint-Denis devint la sépulture privilégiée des rois de France, Cîteaux celle des ducs de Bourgogne avant la Chartreuse de Champmol... et le Val Saint-Benoît celle des seigneuries avoisinantes. De fait, entre 1240 et 1412, pas moins de onze nobles originaires de Sully mais aussi Antully, Couches, Les Loges, Monestoy, Montjeu, Repas, y ont eu leur sépulture. Le premier à être inhumé dans l'église de style intermédiaire entre le roman et l'ogival terminée en 1240, fut Gauthier de Sully, décédé la même année, pour qui son fils Hugues fit exécuter un magnifique bas-relief représentant le cortège processionnaire des obsèques, une œuvre représentant un témoignage précieux sur la vie quotidienne en ce temps et qui fut transportée il y a quelques dizaines d'années à Sully par mesure de sécurité. Une période prospère, allant de 1262 à 1400, s'ouvrit alors pour le prieuré, période au cours de laquelle de nombreuses donations furent faites par les seigneurs du voisinage aux moines qui occupaient des cloîtres entourés de riches vergers et vastes jardins permettant à chacun de cultiver une parcelle de terrain. En 1359, le prieuré fut cependant brûlé par les anglais, avant que Nicolas Rollin qui, en 1420, acheta le château de Monestoy, ne laisse aux religieux la dîme de Monestoy, les rentes se faisant rares ceux-ci devenaient alors plus chasseurs que moines.
En 1541, les cloîtres devaient être détruits amenant l'ère du déclin en raison de la nomination de prieurs commandataires qui mirent à sac le monastère telle la famille de Celse Morin, celle du sous-prieur Bazinet, ou encore Flory Blanchery, archevêque de Lyon... d'une part, mais aussi par la vente de diverses possessions des religieux à l'exemple du moulin de la Drée acheté par Louis de Pernes, seigneur d'Epinac dont le frère Gaspard était prieur du Val. 1705 signait la suppression du prieuré et le rattachement au Grand Séminaire d'Autun qui entra en possession du Val Saint-Benoît le 8 avril 1706. Le 14 avril 1790, le val fut vendu comme bien national à l'évêque constitutionnel d'Autun, Jean-Louis Gouttes qui fut arrêté au Val le 7 janvier 1794 avant d'être transféré à Paris où il fut guillotiné le 26 avril 1794. Monseigneur d'Héricourt, évêque d'Autun, rachetait le prieuré en 1848 qui, à la mort du prélat, devint propriété d'un sculpteur, Monsieur de Mercey.
Enfin le 11 novembre 1885, le domaine du Val Saint-Benoît revenait dans le giron des propriétaires des terres de Sully, en l'occurrence la famille de Mac-Mahon, propriété de laquelle il restera jusqu'en 1982 où, suite à une donation, une communauté des Moniales de Bethléem prend demeure au Val Saint-Benoît.
Sans bruit, le 19 avril 1962, les trois premières moniales, venant du monastère des Montsvoirons, arrivent à bord d'une 2CV au cœur de la Forêt des Battées dans les ruines de l'ancien prieuré et entreprennent de suite la restauration des bâtiments. Ayant pour tout bagage l'indispensable, à savoir de quoi célébrer l'Eucharistie, une caisse à outils, du pain, quelques fruits, des boîtes de conserves et de quoi dormir, elles reçoivent durant une huitaine de jours l'aide d'un maçon et d'un menuisier avec lesquels elles aménagent munies de moyens de fortune, un oratoire, cinq cellules, une cuisine. Aidées et soutenues par la population des villages environnants, elles sont bientôt cinq à vivre ici où, après les problèmes les plus urgents d'intendance résolus, elles peuvent enfin se consacrer à leur vocation de prière et de silence. Ainsi, après trois siècles d'interruption, renaît en ce lieu un humble recommencement de la vie de prière monastique.
Chantal Pitelet (journal de Saône et Loire)

Vestiges: Une église romane semblant dater de la fin du XIIème - début du XIIIème siècle. Elle est à six travées voûtées d’ogives. Les arcs doubleaux brisés reposent sur des chapiteaux et colonnes engagées. La nef est éclairée par des lancettes placées en hauteur. Le chevet est plat; une large fenêtre centrale à arc brisé l’éclairait. Le pignon ouest est éclairé par une très belle rose à six pétales.
Actuellement occupé par la communauté de chartreuses du Val d’adoration, le reste des bâtiments ne sont pas visitables.

n°15 - le Val Saint Benoît (Saône et Loire)

n°16 - Sainte-Barbe, se trouvait dans le hameau de Plain-Marchais aujourd’hui disparu, commune de Lavau 89170 Saint-Fargeau. Fondée par Ithier V avant 1213. Il donne le lieu en perpétuel aumône à Messire André, pour y construire une église et une maison dans un verger, qui ne soit pas clôs afin que les bêtes sauvages et domestiques puissent s'abreuver dans l'étang. Au décès de Messire André la fille du donateur Jeanne de Toucy y mit deux religieux, les frères Joffrois venant de N-D de L'Espau à Donzy. Au XVIème siècle il n'y a plus de résident à Sainte Barbe.En 1565, Sainte Barbe est pillée par les Huguenots de l'Amiral de Coligny. En 1663, dans les ruines s'installe un cabaret sordide. Les messes de fondation ne pouvant y être célébrées sont transférés en la chapelle de l'Hôtel Dieu de Saint Fargeau. Les administrateurs de l'hôpital demandérent la réunion du prieuré et de ses biens à l'hôpital. Par décret du 8 novembre 1769, satisfaction leur est donnée.

Vestiges: absolument aucun reste, des fouilles ont été entreprise en l'an 2000, voir le livre de Pierre Pouvesle : "Mémoire d'un village de Puysaye. Ses vingt siècles d'histoire, Lavau".


n°17 - Notre-Dame de Beaupré, actuellement le Moulin de Beaupré, commune de Soumaintrain 89570 Neuvy-Sautour (fondé en 1250). Sa fondation doit se situer vers 1250, et son fondateur n’est pas connu.
Vestiges: Un moulin a été transformé en résidence secondaire.

n°17 - Notre-Dame de Beaupré (Yonne)

n°18 - Vausse, Prieuré de Vausse, Commune de Châtel-Gérard 89310 Noyers (fondé avant 1235). Ce prieuré fut fondé avant 1235 par Anseric V de Montréal.

Vestiges : Son cloître, si original, fut élevé de 1490 à 1550, par le prieur Guy Bousson, Jean Gorgeot et Pichenot, qui en firent construire chacun un côté, écrit Victor Petit. La partie qui regarde le levant fut incendié vers 1740, et ne fut pas rebâtie. A la Révolution un architecte-juré fit démolir quelques bâtiments qu'il jugeait inutiles, le clocher fut détruit, et ses cloches transportées à Semur.
L’église a été en partie remaniée. Sur son pignon Ouest un portail à tympan à, trois voussures surmonté d’une archivolte, le tout plein cintre légèrement brisé s’ouvre sur le collatéral. A l’Est le chevet plat est éclairé par une grande fenêtre gothique. A l’intérieur le collatéral est voûté plein cintre à nervures retombant sur des colonnes engagées, sans arc formeret. La nef a perdu sa voûte et a été transformée en pièces d’habitation. Le cloître règne sur trois côtés; il est dallé, possède des murs bahuts, et ses baies sont plein cintre ainsi que les voûtes intérieures, sauf sur un côté où le cintre est légèrement brisé.

n°18 - Vausse (Yonne)

L'église et le cloître



n°19 - Ardschatten, comté d’Argyll, (fondé en 1230 par Duncan Maccoult) Construit sous le vocable de St-Jean-Baptiste, Ce prieuré se trouve sur les bords du lac Etive, face au pic Cruachan.

n°20 - Beaulieu (Beauty) comté d’Inverness (fondé en 1230 par John Byset avec l'appui d'Alexandre II, roi d’Ecosse). Beauly se trouve sur l'estuaire du Beauly, à dix milles à l'ouest d'Inverness.Beauly le Prieuré était située "à Insula d'Achenbady", maintenant Beauly, dans le Comté d'Inverness. Il a été probablement fondé vers 1230. On ne le connaît pas le fondateur, des sources différentes donnant Alexandre II d'Ecosse, John Bisset ou tous les deux. Ils y avaient une présence francophone assez forte pour donner à l'emplacement et àla rivière le nom "le lieu du galant" . Il ne reste plus que l'église, les bâtiments conventuels ayant été démolis par Olivier Cromwell pour bâtir un fort à Inverness. L'église est composée d'une nef sans collatéraux. Elle est du début de la période ogivale secondaire. Des chapelles latérales s'ouvrent sur les flancs de l'extrémité orientale.

n°21 - Pluscardine comté d’Elgin (fondé en 1230 par le même Alexandre II). Ce prieuré était dédié à St André, en violation avec la règle qui prescrivait que les dédicaces devaient être, soit à la Vierge-Marie, soit à St Jean-Baptiste. C'est pourquoi ce prieuré s'appelait également le Val-St-André.
Après avoir appartenu au duc de Fife, il est passé dans les mains de la Marquise de Bute, qui a beaucoup fait pour la restauration des lieux, et reproduire les manuscrits subsistants.
Il est occupé actuellement par une communauté de religieuses bénédictines, qui est en plein renouveau.


L'architecture du Val des Choux.


Le peu d’éléments architecturaux de comparaison ne permettent pas d’être formel, mais l’architecture de cet ordre est en tout point comparable à celle qui s’édifiait à cette époque. Sans originalité, c’est une architecture fonctionnelle plus que décorative, mais dont la sobriété à quelque chose d’élégant. Un désir de ne pas être hors normes, mais où on prend en compte les besoins de la vie monastique, la hauteur des fenêtres dans la nef, ne permettant pas la distraction, mais donnant une lumière suffisante, en est une preuve. On a également le sentiment que cet ordre était très décentralisé. Certains prieurés avaient sous leurs dépendances des filles, l'Épeau par exemple qui possédait, Ste Barbe, St Nicolas, le Val St Benoît qui possédait Uchon. Il ne semble pas qu'il y ait des directives générales concernant l'architecture.
Ce qui a peut-être incité à ce rapprochement avec Grandmont à J.R Gaborit est le superbe cloître, très original, en pierre du prieuré de Vausse. Il ressemble un peu à celui de Saint Michel de Lodève, mais à voûtement plein cintre.

 

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