Trézin (Hte Vienne)
Et le Chanoine Lecler ajoute : “ Elle avait perdu sa destination depuis la Révolution et avait été transformée en grange, mais elle n’a été démolie qu’en 1905. Elle était formée d’une nef rectangulaire de 21,70m de long sur 8,70m de large, éclairée au chevet par trois fenêtres longues et étroites. C’était la reproduction exacte de la chapelle primitive de Sauvagnac, qu’on croit aussi avoir été celle d’un ermitage construit au XIIe siècle par les premiers fondateurs de l’Ordre de Grandmont” . Il faut ajouter à cette description que la porte plein cintre s’ouvrait sur le mur Sud. Les lancettes du pignon Est étaient de 5,10 m de hauteur pour celle du centre, et de 3,10m pour les deux autres, sur 1,40m de large . Effectivement cette église fut remaniée par son propriétaire, M Meyraud en mars 1905 , ou tout au moins sécularisé. N’oublions pas le contexte de l’époque... Le mur gouttereau a été remonté, on reconnaît les pierres bien appareillées, un grand portail fut ouvert, et la porte des moines remplacée par une porte « moderne ». . Marion Daure écrit dans son mémoire de maîtrise sur
Trezin ces très intéressantes lignes |
Histoire :
La celle de Sainte-Marie de Trézin fut fondée par le Vicomte
Aymeric VI de Rochechouart et Luce de Perusse sa femme en 1205. Fut-elle donnée
toute bâtie à l’Ordre, certains le suggèrent, car
elle ne respectait pas les plans traditionnels de l’Ordre. Les vocables
de cette église étaient à la fête de la Vierge
Marie et de St Marc l’évangéliste. D’autre part
il semble qu’une communauté de Grandmontains se trouvaient déjà
sur place, et peut-être avait été même une des premières
communautés de l’Ordre fondées pendant la vie d’Étienne
de Muret ; Aymeric aidant celle-ci à s’établir dans des
constructions en dur par la suite.
En 1222, Messire Humbert de Chabannes, chevalier, dans une reconnaissance
à l’abbaye de Grandmont déclare que son père «
Messire Guillaume Raymond, lors décédé avoyt donné
tout le droyct qu’il avoyt sur le village de Meyjouvyou ; ce fut l’an
1222 ».
Trezin reçue des dons au cours du XIIIe siècle. Bernard de Chargnac
donna sa terre de Cheirou en 1234 . Aymeric et son beau-frère Jaubert
de Peyrusse donnèrent en 1242 le village et les hommes de Peny. Puis
ce dernier donna avec son frère Gérard le lieu de la Besse,
paroisse des Billanges, avec ses appartenances. Était présent
Messire Hugues, comte de la Marche . En l’an 1279, « Messire Aymeric,
vicomte de Rochechouart et seigneur de Chasteluz, confirma et amortiza tout
ce que les prieur et frères avoyent acquis en la paroisse des Billanges
et en toute la chastellanue de Peyrusse » . Et « en l’an
1315 Gérald Hymbert et Agnès sa femme, des Billanges, donnèrent
tous leurs biens, meubles et immeubles, à Grandmont et spécialement
à la maison de Trezin . »
La celle de Trezin hébergeait 4 religieux en 1285, et elle fut unie
au Chef d’ordre en 1317. L’administrateur du bien achète
en 1330 le lieu de Suron
En « L’an 1330. seigneur de Peyrusse cogneu et confessa tenyr
du prieur et religieux de Grandmont en fied, foy et hommaige, avecque une
obole d’or tout ce qu’il tenoyt et possedoyt en la chastellanye
des Billanges, de Chastellars et de Vihareilhz, en feodum et retro feodum,
soubz hommaige litge avecque une obole d’or » .
En « l’an 1335 (alias 1327) fut fait accord entre l’abbé
de Grandmont et les religieux de l’abbaye dudict lieu d’une part
et Messire Albert Foucaud chevalier, seigneur de St Germain de Crozent, de
Chastelutz Marcheys, du Chastelars, des Billangeys et de Viareilhz et de ses
enfants ; assavoir messire Hélye Foulcaud chevalier et Marc Foulcaud
escuyer frère d’autre part, lesquels eschangèrent et permutèrent
ce qu’avoyent les prieur et frères de Grandmont en la paroisse
des Billanges et ce qu’avoyent aussi lesdicts de Saint Germain Foulcaud
en la paroisse de St Silvestre ; comme il est bien au long contenu en la lettre
et contract d’accord et eschange
Nota en marge : l’hommaige que doybt le seigneur de Saint Germain à
cause des seigneuries des Billanges et Viareilhz, des quelles il tient partie
de Grandmont .
Pendant deux siècles on ne trouve aucun document concernant Trezin,
si ce n’est les quelques notices du terrier étudié par
Melle Marion Daure.
« A Limoges, le 22ème jour du mois de février 1559, personnellement
Maître Léonard Bongrand soy disant procureur de Noble Gaspard
Gauthier a insinué la collation et bail à luy faite du prieuré
ou cellule de Trézen, membre dépendant du monastère de
Grandmont duquel la teneur s’ensuit :Acte en latin daté du 27eme
jour du mois de décembre 1558, Nous François de Neufville, humble
abbé commendataire et administrateur perpétuel du monastère
grandmontain, Frères Jehan Massias prieur claustral de ladite abbaye,
Brice de Mons sous-chantre, Guillaume Barny sacriste, Pardoux de La Garde,
François Malefond, Jehan Mosneron, François Barny, François
Robin, Jehan Charron, Martial de Montfreboeuf, Pierre de La Garde, Gabriel
Chardeboeuf, Jehan d’Armegny prêtres, François Rochete
diacre, François Marrand novices et religieux claustrals et conventuels
de ladite abbaye assemblés au son de la cloche capitulaire....................assensement
perpétuel .
Le 22/02/1559, Bernard Bongrand, procureur de Noble Gaspard Gauthier a insinué
la collation et bail à lui fait du prieuré ou cellule de Trézen,
dépendant du monastère de Grandmont.
1.- Acte en latin : les religieux rassemblés sont sous François
de Neufville, humble abbé administrateur perpétuel du monastère
de Grandmont: Frères Jehan Massias prieur claustral de ladite abbaye,
Brice de Mons sous-chantre, Guillaume Barny sacriste, Pardoulx de la Garde,
François Malefont, Jehan Mosneron, François Barny, François
Robin, Jehan Chiron, Martial de Montfreboeuf, Pierre de la Garde, Gabriel
Chardeboeuf, Jehan Darmagny prêtres, François Rochete diacre,
François de Las sous-diacre, Vincent Bondet et François Marraud
novice, tous religieux claustraux et conventuels de ladite abbaye.
On donne à Gaspard Gauthier la cellule de Trézen, paroisse des
Billanges, de la même façon qu’on lui a donné Bronzeau.
Daté du 27/12/1558. Présents Jehan Texier prêtre et autre
Jehan Faure habitants témoins.
Signé de l’abbé de Grandmont, J. de Coudier, Me Jehan
Barny, J. Barny et scellé à double queue , d’un sceau
de cire rouge
Pour l’élection de l’Abbé François Marrand
en 1597, le prieuré de Trézin était représenté
par son administrateur, Leonardus Gasmaud, prêtre , lequel était
présent dans un acte du 3 novembre 1598 .
L’abbé et le chapitre l’acensèrent en 1559, puis
l’Abbé seul en 1604 .
Le 31 janvier 1604, l’Abbé nomme Pierre de Coudier à Trézin
.
« À Limoges, le pénultième jour de janvier 1604,
frère Pierre de Coudier, religieux de l'abbaye de Grandmont a insinué
les actes suivants
Acte de dimanche 25 janvier 1604, 10 heures du matin environ, au lieu de Trézin
et au-devant la porte du prieuré dudit lieu de Trézin, paroisse
des Billanges, diocèse de Limoges, présent: Frère Pierre
de Coudier, religieux profès de l'abbaye de Grandmont, en présence
des témoins a dit et exposé à frère Jehan Le Maigre,
religieux profès de ladite abbaye qu'il a été pourvu
par l'Abbé chef de Grandmont de la maison et prieuré de Trézin,
membre dépendant de ladite abbaye (lettres de provisions signées
Rigal de Lavaur et Le Maigre, secrétaire); il demande audit Le Maigre
de le mettre en possession réelle, actuelle et corporelle de ladite
maison et prieuré: lequel a pris ledit de Coudier par la main droite,
entrée dans ladite église, aspersion de l'eau bénite,
sonnement de la cloche, célébration du Saint Sacrifice de la
messe et tous autres « possessoryal » en présence de Pierre
Boutyron et Léonard Pouret, habitants dudit lieu de Grandmont, témoins,
signé Perrière ».
L’abbé Georges Barny, Abbé général de l’Ordre
au XVIIe siècle lui donna une cloche qui est aujourd’hui à
l’église paroissiale des Billanges, et sur laquelle on peut lire
:
+ Sancte Stephane ora pro nobis - Ora, voce pia, pro nobis, Virgo Maria -
Dompnus Georgius Barny, abbas Grandimontis 1651 “
Simple domaine au XVIIe siècle, Trezin fut affermé le 25 mars
1685 pour 500 livres par an, plus 22 livres pour anniversaire par un billet
en double, le tout 522 livres , et le 1er juillet 1698 et le 25 octobre 1699
au sieur de la Chieza pour 252 livres et 80 livres. Le prieuré possédait
également le moulin de la Chièze, qui était affermé
par bail le 21 janvier 1699 par l’abbé de la Marche de Parnac
pour la somme de 195 livres .
Le bien fut affermé successivement le 3 septembre 1725 à M Lenoir
Bourgeau de Châtelus-le-Marcheix, par l’abbé de la Guérinière
pour la somme de 288 livres, et la tenure du Bouquet au village de Beaumont
à Antoine de Villechabrolle, métayer du Seigneur de Chastelux
en 1723 . En 1729, la ferme de Trézin est affermée au sieur
Le Noir qui fait exploiter par son métayer Daigurande .
Le prieuré fut vendu à la Révolution :
“Commune des Billanges
Une petite maison, un petit bâtiment, une ancienne chapelle, un pré
appelé du prieuré de Trézin, d’environ dix quartelées,
trois morceaux de chènevière, un petit jardin et un petit morceau
de pays inculte d’environ trois sétérées, dépendant
de la ci-devant Abbaye de Grandmont, estimé 59 livres 10 sols, vendu