La Ribeyrolle (Lot et Garonne)

Localisation :
La celle de Ribeyrolle était situé sur la commune de Bias, canton de Villeneuve sur Lot, à 1k500 en amont du château de Favols, dans un champ près du Lot. Il reste quelques briques.


Vestiges :
Aucun. L’église aurait été construite en briques. Le nom de Ribeyrolle ne figure plus sur le cadastre actuel. La commune de Bias ayant été détachée de celle de Villeneuve-sur-Lot en 1934, il faut rechercher sur le cadastre de cette commune, pour retrouver la mention de Ribeyrolle. Ribeyrolle désigne des terres sans construction, d’une superficie de 4 hectares environ, situé entre la route et le Lot. D’après la tradition locale, les moines avaient construit à cet endroit un pont de bois sur le Lot, pour accéder à leurs terres sises sur la rive droite. Il semble pour cela que le Lot devait être plus étroit qu’aujourd’hui.

Histoire :
La date de fondation de Ribeyrolle est inconnue. La celle avait 4 clercs en 1295 et elle fut unie en 1317 au prieuré de Deffès.
La Ribeyrolle fut vendue régulièrement au XVIème siècle par le prieur de Deffès. Cette vente fut d’ailleurs attaquée, mais les poursuites engagées restèrent infructueuses.
Au cours d’une visite qu’il effectua en 1668, Claude Joly dressa le procès verbal suivant :
“Il reste de l’église de ce prieuré le choeur et la nef dont les murailles sont de leur hauteur ordinaire. Le choeur est couvert de tuiles, sans autel. La nef est bâtie: le quart de pierre de taille, le reste de briques, avec un cordon de pierre de taille à demi-toise près de la hauteur. L’église est longue de 18 ou 20 pas (16m environ), à moitié pleine d’herbes et d’arbres, toute découverte sauf le choeur. Au bas est une porte murée. En ce moment le propriétaire est le sieur Favols de Ribeyrolles, qui a dit que ladite église et bâtiment joignant et dépendants avaient été achetés par le feu sieur son père du sieur Billon, il y a 25 ans. Lequel sieur Billon l’avait acquis du sieur Roquepiquet de Verteuil de la religion réformé, son beau-frère, deux ans auparavant, et le sieur Ropiquet du prieur de Deffès proche d’Agen. Ce prieur vendit par enchère fait à Villeneuve pour la somme de 700 livres les biens temporels dudit prieuré.
Cette somme servit à payer au Roi Charles IX , les arrérages des sommes dues par le Prieur, en conséquence d’un arrêt du Grand Conseil, confirmé par une bulle du Saint Père et consentement de l’évêque diocésain”.

Le nouveau propriétaire voulut faire disparaître l’ancien monastère, mais il faillit en être empêché par un acte conservatoire signifié le 3 septembre 1676.
“Mr Paul de Saint-Amans, chanoine de Saint-Etienne et vicaire général, étant averti que le sieur de Favols, gentilhomme faisant profession de la R.P.R, a commencé de faire démolir une église appelée de Ribeyrolles près de la ville de Villeneuve, et dont led. sieur de Favols jouit, ensemble d’une maison et marques de cloître et de certains biens adjacents dont le revenu est considérable, pour raison de quoi il a impétration soutenant que c’est un bénéfice. C’est pourquoi, pour l’intérêt de la religion, led. sieur de Saint-Amans, aud. nom, déclare qu’il s’oppose à ce qu’il soit continué à lad. démolition de lad. église, protestant au cas où il serait passé outre, d’en parler au Roi et de se pourvoir ainsi qu’il advisera, et en outre led. sieur de Saint-Amans, aid. nom, somme et requiert led. sieur de Favols de remettre les choses en l’état qu’elles étaient...”
Mais les titres de propriété étaient sans doute bien établis, et l’auteur de l’acte fut débouté. La démolition fut si bien poursuivie que bientôt il ne resta plus pierre sur pierre.
Dans un procès verbal du 9 décembre 1733, Ysé de Saléon écrivait :
“Il y avait autrefois dans la paroisse de Bias, un prieuré appelé de Ribeyrolles, de l’Ordre de Grandmont, ayant une église, cloître et maison. Lesdits édifices sont ruinés. Le Sieur de Favols a les biens de ce prieuré et a fait démolir jusqu’aux fondements les restes des murailles de l’église et du cloître”.

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