Ce prieuré se trouve sur la commune de Malintrat sans doute à l'endroit qui a gardé de toponyme de l'Ortige.

Le prieuré de Malintrat fut probablement intégré à l'ordre de l'Artige entre 1158 et 1256 : il ne figure pas sur la liste de la bulle d'Adrien IV, mais est mentionnée dans celle d'Urbain V, confirmant les privilèges accordés par Alexandre IV en 1256 . A priori, il ne reste rien de l'église artigienne, celle de la paroisse de Malintrat ayant été reconstruite en 1840 . Au XVIIIe siècle, un conflit aurait opposé le Collège de Limoges à son homologue de Clermont pour la dépendance de cette maison. À cette occasion est dressé un état des lieux : " Les couvertures, fautes d'avoir esté entretenues va en décadences, de sortes qu'à un bout de lad. chapelle jusqu’à l'autre, de long en long, elle est découverte de la longueur de trois piès ou plus, et ce pourris les bois et lambris de la ditte couverture qui est en dommage et intérêt bien grand, car la ditte chapelle en beaucoup d`endroits , et la porte d`icelle par laquelle on entre du côté de Malintras est délabrée, et mal en ordre (...). Le prêtre (chargé) d'aller (y) célébrer a dit est attesté en vérité que plusieurs fois en temps de pluie, cependant qu'il célébroit la mestre pleuvoir sur l'autel de lad. chapelle outre on dit que la demourance dud. prieur est inhabitable «
La redevance annuelle en argent due au prieuré de l`Artige s'élève à 10 livres soit 200 sols. Cette somme est particulièrement importante et témoigne probablement soit d`une taille conséquente de cette maison artigienne, soit d'un revenu particulier ; cette dernière hypothèse est plausible compte tenu de la situation de l'établissement. À moins de 8 km au nord-est de Clermont, au cœur de la Limagne, il est localisé d'après la carte IGN au 1/25000e ; sur une des terres noires et brunes d'une extrême fertilité. Une agriculture de très bon rendement peut ici se développer sur des marais asséchés dès le Moyen-Age . Il est également intéressant de remarquer la situation de ce prieuré : au cœur d'une plaine, elle est une exception remarquable aux critères habituellement retenus par les Artigiens, soucieux de protéger leurs bâtiments d'une humidité excessive. Les avantages agricoles et donc économiques de ce choix ont donc du avoir une importance considérable.