La Lance - (Charente-Maritime)

Localisation :
Cette celle est située sur la commune de Breuil-Magné, canton de Rochefort. Pour y parvenir de Rochefort, prendre au nord la D 5 en direction d’Aigrefeuille d’Aunis pendant 6 Km environ, la Lance se trouve sur une butte au milieu des marais à 1 km à gauche de la route.


Intérêt : église (Sud) : 3 - aile nord : 2


Vestiges :
L’abside a été démolie et la nef a été fermée par un mur; une charpente remplace la voûte effondrée. La façade Sud de l’église possède une belle porte des fidèles à trois voussures. Sur le pignon Est, on note la trace d’une grande fenêtre. La façade Nord comporte une belle porte et deux fenêtres qui datent du XVIIème siècle, lorsque le bâtiment changea de destination, et fut transformé en ferme, l’église servait de bâtiment agricole. La maison d’habitation a gardé le mur Nord du réfectoire qui a conservé cinq fenêtres très ébrasées à l’intérieur, et aujourd’hui murées. “Selon une tradition, les épaisses murailles du prieuré auraient été construites en pierre d’Ardillières amenées par bateaux: on montre encore l’endroit où ils accostaient. En effet la pierre d’Ardillières est la seule susceptible d’être travaillée, que l’on puisse trouver dans la proche région “

Histoire :
Cette celle aurait été fondée avant 1182, car elle est au nombre des celles de la bulle de Lucius III. En 1295 on comptait cinq religieux, et en 1317 la Lance fut unie à Sermaize. Ce prieuré eut beaucoup à souffrir des guerres de Religion très vives dans la région, des traces d’incendies sont encore visible sur les murs intérieurs de la nef. Finalement il fut abandonné des moines de Grandmont en 1568
L’Ordre céda à titre de ferme seulement au sieur Labourier de la Rochelle ce qui restait des terres et des bâtiments de Sermaize et de ses annexes, par un bail portant la mention suivante :
“en lesquels droits et revenus sont compris les rentes dues sur la métairie de la Lance, située en la paroisse du Breuil-Magné...”
En 1585, un acte complémentaire au bail de la métairie de la Lance nous donne le renseignement suivant:
“ Loys Mellé, laboureur, demeurant en la métairie de la Lance, appartenant à Marie Gastebois, veuve de feu Pierre Faure, en son vivant marchand, demeurant à Nyol en Aulnis, et Jehan Decazeau et François Piguenit, marchands et bourgeois de la Rochelle et à cause de leurs femmes, filles et héritières dudit Faure et Marguerite Montazeau sa femme, ont confirmé avoir reçu de ladite Gastebois et desdits Decazeaux et Piguenit, savoir :
deux boeufs tirants, appelés Matelots et Noblet, appréciés 25 écus, restant de 12 boeufs tirants que ladite veuve et héritière doit fournir pour exploiter ladite métairie...”
En 1632, le sieur Labourier avait toujours à bail Sermaize et ses annexes, dont la Lance. Par la suite le domaine de la Lance fut séparé de celui de Sermaize, et le 5 novembre 1750, il fut cédé par un bail emphytéotique de 99 ans, moyennant la somme de 550 livres payables chaque année à la Saint-Michel, à François SOLLEAU, et à sa femme Jeanne Pellé, par acte Rossignol et Pelleteau, notaires à la Rochelle. François Solleau était un riche marchand qui possédait la seigneurie de Villeneuve-Montigny, près de Rochefort où il demeurait.
Mais les terre de la Lance étant sous bail emphytéotique elles ne purent être vendue à la Révolution, et en 1807, par un décret impérial le domaine fut attribué à l’hospice de St Jean d’Angély en remplacement des biens qui avaient été saisis en 1791.
A partir de ce moment les comptes de la Lance se re-trouvèrent dans les comptes de l’hospice :
“Rente de 550 francs, due le 29 septembre de chaque année par le sieur Philippe Solleau de la Rochelle, et assise sur la cabane de la Lance. Cette rente est le résultat d’un bail emphytéotique du 5 novembre 1750. Elle est divisée entre l’hospice pour 1/3 et les écoles de charité pour 2/3. La cabane de la Lance, une des plus belles du marais, contenant 125 journaux et valant 4 à 5 fois cette rente, appartenait à l’Abbaye de Grandmont”
En 1848, il fallut reconstruire l’hospice de St-Jean-d’Angely et pour financer l’opération la municipalité autorisa la vente de la métairie et des terres.

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