La Garde en Arvert (Charente-Maritime)

Localisation :
Cette celle se trouve sur le territoire de la commune et canton de la Tremblade. Pour y parvenir de la Tremblade prendre la rue de la Garde, jusqu’à la rocade qui contourne la Tremblade et va à Ronce-les-Bains. Prendre la route en face, le site est à vingt mètres à main droite, le long du chemin du Monard.

Intérêt : néant.


Vestiges :
Dans une pinède déboisée, des levées de sable régulièrement orientées laissent présager les restes des murailles enfouies de la celle.

Histoire :
Cette celle fut fondée à la fin du XIIème siècle, par Guillermus Martel, Seigneur de Mornac et Audéarde, son épouse . Guillaume de Treignac (1170 - 1187) 6ème Prieur, vint à la Garde en compagnie de plusieurs religieux grandmontains, de l’évêque de Saintes, et de Geoffroy Martel, seigneur de Mornac, qui profita de sa visite pour confirmer les donations de son père
Le Pape Innocent III est intervenu vers l’an 1200 pour régler un différend entre les grandmontains de la Garde, et les moines de l’abbaye angoumoise de la Couronne, qui possédaient le prieuré de la Petite Couronne en Arvert, au sujet de la possession de marais salants . En plus de ces marais, dont le rapport était très lucratif, ils possédaient des moulins à foulon et une tuilerie. Comme ils secouraient les naufragés, ils avaient droit en récompense, aux épaves de la côte d’Arvert. Le 7 juin 1221, l’église étant construite, on scella devant l’autel une charte . Cette année là eu lieu la première inhumation connue d’un laïc bienfaiteur de l’ordre à l’intérieur d’un monastère grandmontain, et ce fut à la Garde. Il s’agit de Guillaume fils de Geoffroy Martel qui fut enseveli dans le chapitre
En 1295 La Garde hébergeait 5 clercs, et en 1317 elle fut unie directement à Grandmont. La Garde fut taxée lors de la levée des subsides du pape Jean XXII en 1326, pour la somme de 5 livres.
En 1330, Robert de Matha donne au prieur de la Garde le moulin de la Garde, sis devant la tuilerie de la Garde, et ce pour en jouir à perpétuité .
Le prieuré de la Garde fut détruit durant les guerres de Religions, comme toutes les église catholiques, dans ce pays passé entièrement à la foi protestante..Dans une reconnaissance de rente dans la baronnie d’Arvert en 1671, le prieur de la Garde déclare que premièrement son fief dans lequel était autrefois : “bastie sa maison et l’église consistait en quelques dix à douze journaux de sable, qui lui payait le traizin des fruits et quelques légumes” .
Le 20 juin 1697, l’Abbé de Grandmont, “confesse et reconnaît donner à titre de ferme pour cinq ans, commençant fête de St Jean-Baptiste prochain à M Annibal Poyrel, sieur de Nyorderie, receveur des concinnations (consignations) à la Rochelle, notre petit prieuré et annexe de la Garde en Arvert, proche de la Tremblade, avec tous les revenus, cens, rentes, dixmes. Nous sommes actuellement en procès au Parlement de Bordeaux contre la Veuve Augereau et les siens moyennant le prix de 50 livres par an payable le 25 Mars - Fait le 20 juin 1697” signé La Marche de Parnac.
Puis le 16 septembre 1713 un bail est passé “pour le compte du Sieur Charles Bertineau du Plessis, fermier, par François-Pierre de la Guérinière, prieur de Raveau, professeur de théologie dans l’abbaye de Grandmont, fondé par Messire Henry de la Marche de Parnac le 6 février dernier”
Ce dernier bail sera reconduit au même Charles Bertineau, sieur du Plessis par Dom Jean de Maleden, prieur titulaire du prieuré de Monnais, prieur du Collège de Grandmont à Paris, et Procureur général de tout l’Ordre.
Puis le 1er Janvier 1751, le prieuré est baillé à André Roy négociant à la Tremblade a raison de 200 livres par an payable à la Toussaint.
Le 25 mai 1788, des brevets du Roi pourvut Dom Pichon, un des cinq derniers religieux a rester fidèle jusqu’à la mort de l’Abbé, des revenus de la Garde. Il ne devait pas en profiter, car ne voulant pas quitter Grandmont, il lui fut signifier son expulsion sous quinzaine le 8 novembre 1788, et il reçu une pension de 1500 livres. Originaire du Périgord il préféra rester près de sa chère abbaye, et sollicita de l’évêque de Limoges de se retirer au Grand Muret. Il y resta quelques temps, mais la Révolution l’en chassa peu après.

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