La Drouilhe Noire (Hte Vienne)

Localisation :
L’ancien prieuré se trouve en contrebas de l’autoroute A 20. Pour y parvenir de Limoges prendre l’A 20 jusqu’à la sortie Ambazac, ne pas prendre la direction d’Ambazac, mais prendre l’ancienne R.N. 20 jusqu’au pont qui enjambe l’autoroute pour mener à Bonnac-la-Côte. Rejoindre Tracheras, et suivre une petite route en impasse qui serpente en dessous de l’autoroute. Au bout de l’impasse se trouve la Drouilhe-Noire. Cet ancien prieuré se trouve dans un site très agréable, son propriétaire a ouvert toute l’année trois chambres d’hôtes jouissant d'un excellent confort (WC et Salle de bain, pour un couple, la nuit avec petits-déjeuners), de plus l'accueil est charmant. Avis à tous ceux qu’ils veulent venir se ressourcer dans un ancien site monastique près de Grandmont.


Vestiges :
Des traces d’anciens murs dans lesquels il se trouve quelques remplois : linteaux, chapiteaux, croix tréflées, une clef de voûte circulaire, et un corbeau orné d’une tête. Un étang datant du temps des moniales, a été remis en état par le propriétaire. Il se trouve sur la propriété.

Histoire :
C’est l’histoire paradoxale d’un prieuré qui ne fut jamais vraiment grandmontain, mais a appartenu jusqu’au début du XVIIIe siècle à la règle de Saint Benoît ; il ne devint à cette époque qu’un simple bénéfice pour l’Ordre de Grandmont.
La signification du nom Drouilhe est la suivante ; Drull est l’un des noms gaulois du chêne dans le nord occitan, devenu au XIIIe siècle Drulia. On donna le nom de Drouilhe Blanche au monastère des Grandmontaines qui portaient des habits de laine brute donc blancs, et Drouilhe Noire aux Bénédictines qui portaient des habits noirs.
Le monastère de la Drouilhe Noire avait donc été fondé sous la règle de Saint Benoît. Quatre religieuses s’y trouvaient en 1262, ainsi qu’en 1370 . Le prieuré était dédié à sainte Valérie et saint Capraise d’Agen.
Nous avons le nom des différentes prieures qui se sont succédé à la Drouilhe Noire :
Le 26 juin 1460, Dame Honorée du Mas Rufin, prieure,
16 Mai 1531, Dame Louise de Cognac, prieure,
13 juin 1545, Dame Louise de St Jean, prieure,
14 juillet 1572, Marguerite de Coural, prieure,
Marguerite de Coural doit résigner sa charge, car « elle jouissait d’une mauvaise réputation, n’ayant soucis, ni de son honneur de femme, ni des biens du prieuré qu’elle administrait. Elle aurait vendu un titre de rente de cinq setiers de blé ».
Une attestation de bonne vie et mœurs est délivrée à sa remplaçante, Françoise de Meilhards, cadette, religieuse professe au monastère de la Règle, qui demande à être pourvue du prieuré en 1574. L’acte en est dressé le 20 Août 1576 .
À Limoges, le 20e jour d’août 1576, Jehan Landier, procureur au siège présidial de Limoges, comme procureur de Dame Sœur Françoise de Meilhards, prieuresse du prieuré de la Drouilhe Noire, a insinué la signature.
Marguerite de Céral, prieuresse du prieuré Sainte-Valérie de la Drouilhe-Noire, ordre de Saint-Benoist, diocèse de Limoges, résigne en faveur de Françoise de Meilhards, jeune, (24 ans) religieuse au monastère conventuel de Sainte-Marie de La Règle desdits ordre et diocèse.
Dévote Dame Marguerite de Céral, prieuresse de prieuré conventuel de Sainte-Marie de la Drouilhe Noire, ordre de Saint-Benoist, diocèse de Limoges a résigné en faveur de dévote Françoise de Meilhards, jeune, religieuse dans le monastère conventuel de Ste -Marie de La Règle, ordre et diocèse susdits, âgée de 24 ans.
Françoise de Salaignac, la prieure de la Drouille Blanche, demande le bénéfice et nomme comme procureur Maître André du Mont de La Souterraine, pour faire et faire insinuer tous les actes qu'elle aurait fait ici présente le 9 février 1574 ; en présence de Anthoine de Puydeval et Gilbert Granier, habitant la Drouille Blanche
Le 13 Novembre 1577, Françoise de Salaignac, obtient le bénéfice de la Drouille Noire
« Le 13e jour du mois de novembre 1577, au-devant la grande porte du prieuré de la Drouilhe Noire, est personnellement comparu par-devant le notaire royal soussigné et témoins ci-après nommés, Vénérable Dame Françoise de Salleignac, religieuse du couvent et prieure de la Drouilhe Blanche, laquelle en vertu de certaines lettres de provisions, émanées du Saint Siège, datées...., et en vertu de la collation à elle faite par M. le Grand Vicaire de Révérend Père en Dieu M. l'Évêque de Limoges, en date du 12e jour du présent mois et an, a sommé et requis Vénérable M. Denys du Coudier, prêtre et curé de la Drouilhe Blanche, de la mettre en possession réelle, actuelle et corporelle de la Drouilhe Noire, avec ses appartenances et dépendances, lequel M. Denys en obéissant aux dites lettres de provisions et collation et de la requête de ladite Salleignac, a mis en possession réelle, actuelle et corporelle ladite Salleignac dudit prieuré de la Drouilhe Noire, ses appartenances et dépendances, par l'entrée de l'église dudit prieuré, touchement du verrou de la porte de ladite église, son des cloches, aspersion d'eau lustrale, baisement du grand autel, saintes reliques et tout autrement que au cas requis et d'illec, sans soi divertir à d'autres affaires ledit Mr Denys du Coudier a mis en possession réelle, actuelle et corporelle ladite de Sallaignac de la métairie dépendant dudit prieuré, par l'entrée, issue des maisons, granges, jardins et autres domaines dépendant de ladites métairies, lequel M. Denys a proclamé et publié au-devant le grand autel de ladite église lesdites lettres de provisions et collation aux assistants à ce présents dans ladite église; laquelle de Salignac a requis acte et instrument au notaire royal, concédé en présence de Anthoyne Le Duc de Cloup, Gilibert Granier demeurant audit lieu de la Drouilhe, Louis Vergnaud dit Guilhou de Lage, témoins.........de Coudier et Marti.
Confirmation faite le lendemain
« A Limoges le 14e jour de novembre 1577,personnellement Maître Jehan de La Roche, alias Vouzelle, au nom et comme procureur de Religieuse Dame Françoise de Salignhac, prieuresse du prieuré de la Drouilhe Noire, a insinué la signature de nouvelle provision faite à ladite De Salignhac, du prieuré de la Drouilhe Noire, plus les lettres d'attestation des qualités, examens et collation faites à ladite De Salignhac, Dudit prieuré de la Drouilhe Noire, plus l'acte de prise de possession. »
En latin: au prieuré conventuel de la Drouilhe Noire, ordre de Saint-Benoist, vacant par la nomination de Françoise de Salinhac, religieuse au prieuré conventuel de la Drouilhe Blanche, ordre de Grandmont de ce diocèse.
Ce prieuré fut pillé par les soldats le 13 septembre 1591. Une enquête fut faite sur la disparition des titres .
Puis le 21 février 1592, Françoise de Salaignac est nommée prieure en cour de Rome . Elle résignera le 7 janvier 1599, en faveur d’Antoinette Gouyon.
« Aujourd'hui jour de dimanche, 7ème jour de février, l'an l599,en l'église du prieuré de la Drouilhe Noire, paroisse de Bonnac, diocèse de Limoges et avant la célébration de la messe a été présente Dame Anthoynette Gouyon, fille de feu Léonard Gouyon écuyer, seigneur de La Fosse, paroisse de Chanain, diocèse de Bourges, laquelle a dit et déclaré avoit ci-devant fait déclaration de vivre et mourir en la religion de l'ordre dudit monastère y ayant demeuré et porté l'habit le temps et espace de dix-huit ans, étant en volonté de faire profession expresse ; a ces causes a déclaré avoir atteint l'âge de 22 ans et après que Léon Gouyon son frère aîné et frère Léonard de la Court, religieux de l'Abbaye de Grandmont et Gabriel de la Court, écuyer ici présent ont attesté ladite Anthoynette Gouyon avoir apporté l'habit et règle dudit ordre l'espace de cinq années dernières, et l'ont dit savoir à l'inspection de son âge et personne et lui avoir vu porter ledit habit durant ledit temps et être tout notoire, et laquelle Gouyon mettant ses mains entre les mains de Dame Françoise de Salaignac prieuresse du prieuré de la Drouilhe Noire, a fait profession verbale expresse de demeurer tout le temps de sa vie, mourir en Dieu en icelle et garder l'ordre et règle de Saint-Benoist, avec l'obéissance, chasteté et pauvreté requise et nécessaire et ordonnée par ledit ordre et ainsi l'a promis et juré en mains de ladite Françoise de Salaignac et fait toutes les autres formalités requises et nécessaires pour la validité de ladite profession accoutumée, dont et de quoi lesdites Dames Françoise de Salaignac et Anthoinette Gouyon a requis acte au notaire royal soussigné, qui leur a été concédé en présence desdits frère Léonard de la Court et Gabriel de la Court, écuyers, Léon Gouyon et Symon Gouyon frères de ladite Dame Antoinette, Messire Martial des Huraulx prêtre, et Pierre Titou de Lavaud de Salesse, témoins et ledit Messieur Martial a dit ne pouvoir signer à cause de sa vieillesse et tremblement de main, ni ledit Pierre Titou, ainsi signé à l'original Françoise de Salaignac, A. Gouyon, F. Léonard de la Court, P. Gouyon et P.Gouyon, ainsi signé P.Martin notaire royal. »
L’envoi en possession a lieu le 10 septembre 1602 :
« Aujourd'hui 10ème jour de septembre, I'an 1602, au prieuré et monastère de la Drouilhe Noire, paroisse de Bonnac, diocèse de Limoges, environ les huit heures du matin et au devant la porte de l'église dudit monastère, pardevant le notaire royal soussigné et témoins ci-après nommes s'est personnellement comparue Dame Anthoinette Gouyon, religieuse dudit prieuré et pourvue d'icelui, laquelle, en vertu des lettres de provisions et collation à elle faite par la collatère ordinaire dudit prieuré, signées du Puylatat et F.Gafien en date du 10ème jour du mois passé, lesquelles lettres de provisions elle avait en sa main a sommé et requis Messire Mathurin Pontabrier, prêtre illec présent, de la mettre en possession réelle, actuelle et corporelle dudit prieuré de la Drouilhe Noire, ses appartenances et dépendances, lequel Messire Mathurin Pontabrier, inclinant à la requête de ladit Gouyon et obéissant aux lettres de provisions et en la prière de Dame Françoise de Salaignac, sœur, religieuse dudit prieuré et prieuresse dudit prieuré a mis ladite Anthoinette Gouyon en possession réelle, actuelle et corporelle dudit prieuré, par l'entrée de ladite église, touchement du verrou de la porte d'icelle, aspersion d'eau bénite, son de la cloche, baiser lent du grand autel de ladite église, missel et autres Saintes reliques et lequel Pontabrier a publié ladite prise de possession aux assistants et dit et déclaré le revenu dudit prieuré pou l'avenir appartenir à ladite Gouyon et ce fait ledit Pontabrier a célébré la messe au grand autel de ladite église et icelle célébrée sans soi divertir à autres affaires, tenant ladite Gouyon par la main, I'a mise en possession es prés, jardins et métairie dépendants dudit prieuré par l'entrée et issue des maisons et granges de ladite métairie et lesdits jardins et prés et tout autrement nommés est; au cas requis. Dont et de quoi ladite Gouyon a requis l'acte et justement au notaire royal soussigné, ce qui a été fait pour lui servir en temps et lieu es présence de Léon Gouyon, écuyer, sieur de la Fosse, Monsieur Jehan Pontabrier le jeune, chirurgien de Compreignac, Jehan Baignol dit « taloy », demeurant audit lieu de La Drouilhe Noire, Pierre Titou de Lavaud de Salesse et André Cluseau, témoins connus à ce requis et appelés, lesdits Baignol, Titou et Cluseau ont dit ne savoir signer; Ainsi signé à l'original Françoise Salaignac, Anthoynette Gouyon, L.Gouyon, M.Pontabrier, et J. Pontabrier, présent ainsi signé P. Martin notaire royal. »
Antoinette Gouyon est présente encore dans un acte du 29 janvier 1613. Le 16 août 1617, la prieure est Anne de la Chassagne qui a obtenu en cour de Rome une bulle . Elle est nommée officiellement le 8 décembre 1618.
« Personnellement Me Jehan Monteil, notaire royal soy disant procureur de Révérende Dame Soeur Anne de la Chassaigne, prieure de la Drouilhe Noire, lequel a insinué certaines bulles ou actes obtenus de sa Sainteté, par ladite Dame, dont la teneur s'ensuit. »
Suivent deux actes dans lesquels on parle de Marguerite Jouvion novice.
Puis en 1619 la collation du prieuré est donné à l'Abbesse du couvent de la Règle à Limoges .
Une nouvelle prieure est nommée en 1632, Jeanne Vaulquier. Y reside-t-elle ? Les bâtiments semblent à l’abandon, car en 1646, l’évêque de Limoges en visite pastorale trouva le prieuré dans un lieu champêtre, près du grand chemin de Limoges à Paris, l’église presque ruinée et sans ornement, nuls bâtiments réguliers, ni clôture. Les revenus s’élevaient à 300 livres, et ne pouvaient suffire pour nourrir une religieuse avec sa servante, et un prêtre pour leur administrer les sacrements. Des trois religieuses qui y demeuraient et vivaient avec les revenus que leurs fournissaient leurs parents, il ne restait plus que la prieure Françoise de Malesset de Chastellux, sans espérance d’y pouvoir rétablir la régularité. Cette Françoise de Malesset avait été nommée prieure en 1653. Sur ces motifs, Jean Descoutures avait demandé en 1646 au Pape de convertir ce prieuré en séculier pour un ecclésiastique, qui réparerait l’église, et ferait célébrer trois messes tous les mois. Le Pape accorda la demande, mais la prieure qui y avait d’abord consentie, fit opposition. Françoise de Malesset obtint l'autorisation de résider à la Drouilhe Noire et d'y mener une vie conventuelle le 5 mai 1653 .
Une bulle d’Innocent X nommant Françoise de Malesset, religieuse professe au monastère de la Règle, prieure du prieuré conventuel de la Drouilhe Noire, ordre de St Benoît, qui se retire dans son bénéfice pour y faire son établissement à vivre dans l’observance de ses vœux et pratiques du nom de religieuse en communauté selon la volonté d’Innocent dixième .
En mai 1677, on note la prise de possession du prieuré de la Drouilhe Noire par Me Louis Champaux pour le compte de la sœur Marguerite de Fougères. Le 25 février 1584, décès de Marguerite de Fougères . Puis en octobre 1692, par suite de son décès c'est sa sœur Anne de Fougières, religieuse professe de l'abbaye de Bonnesaigne qui l'obtient la Drouille Noire en collation le 13 juillet 1692.
« Au lieu de la Drouille Noire en la paroisse de Bonnac en Limousin le treizième juillet 1692 pardevant le notaire royal et apostolique de la ville et diocèse de Limoges et y résidant et les témoins bas nommés après-midi fut présent vénérable M Antoine Chabrol prêtre l’un des messieurs les grands vicaires de Limoges au nom et comme procureur constitué de Messire François de Fougères chevalier, seigneur du Creux et du Cluzaud capitaine et châtelain du château et ville d’Hérison suivant la procuration de ce jourd’hui reçue par le notaire royal soussigné qui demeurera annexée à la minute des présentes pour y avoir recours en cas de besoin icelle contenue par ledit seigneur du Creux en conséquence de la procuration de Dame Anne de Fougères, religieuse, professe de l’abbaye royale de Bonnesaigne en date du dixième du courant signée Chassagnat notaire royal dite laquelle demeure aussi par copie annexée à la minute des présentes lequel sieur Chabrol en parlant à M François du Puy prêtre curé de St Julien lui a dit que ladite dame de Fougères ayant été pourvue par Messire André Pétaud abbé et prévôt de l’abbaye et prévôté et monastère de Ste Valérie du Chambon, ordre de St Benoît du présent diocèse du prieuré de la Drouilhe Noire du même ordre et diocèse vacant par le décès de sœur Marguerite de Fougères dernière prieure d’iceluy la provision duquel prieuré dépend de plein droit audit seigneur abbé du Chambon suivant les lettres de provision que ledit Sieur Pétaud en a accordées à ladite dame de Fougères lesquelles ledit Chabrol représenté audit Sieur Dupuy en bonne et due forme datées du vingt septième juin dernier signées Jousse notaire et scellées du sceau et armes dudit abbé et en conséquence ledit Sieur Chabrol a requis ledit Sieur Dupuy de le vouloir mettre pour ladite dame de Fougères en la réelle actuelle et corporelle possession dudit prieuré de la Drouilhe Noire a quoi ledit Sieur Dupuy adhérant après avoir lu l’acte de ladite provision trouvé iceluy en bonne et probante forme s’étant porté avec ledit Sieur Chabrol à la porte de l’église dudit lieu fait ouvrir icelle et tous deux.
Audit sieur Dupuy aurait donné audit sieur Chabrol l’eau bénite et l’ayant pris par la main l’aurait conduit au devant du maître autel de ladite église où s’étant mis à genoux aurait fait baiser audit Sieur Chabrol ledit autel touché icelui marbre et nappe qui était au-dessus lui ayant fait faire l’aspersion de l’eau bénite toucher les portes et verrous, sonné par trois fois la cloche et fait tel et semblables actes en signe d’une véritable possession de laquelle ayant été fait lecture à haute voix à la porte de ladite église par moi notaire royal et apostolique soussigné personne ne s’y étant opposé ledit Dupuy aurait mis ladite dame de Fougères ou quoi que ce soit ledit sieur Chabrol pour elle en la réelle actuelle et corporelle possession du prieuré de la Drouille Noire aux honneurs, fruits, profits et revenus qui en dépendent et qui y sont attribués dont et de quoi a été concédé acte par moi et ledit Sieur Chabrol requérant pour servir que de raison en présence de Sieur Martial Dupré, marchand, et Jean Villard, clerc, habitant dudit Limoges témoins à ce requis et appelés. »
Anne de Fougères ne dut pas garder le bénéfice fort longtemps, car celle qui lui succeda, Dame Claude de Levy de Ventadour résigna son bénéfice sur le prieuré simple, non conventuel de Saint Capraise de la Drouilhe Noire le 30 octobre 1696 à Dame Louise Picron, religieuse professe de l’Abbaye de Chesles, diocèse de Paris , ordre de Saint Benoît .
Son envoi en possession a lieu le 30 Mars 1697
« Au lieu de La Drouilhe Noire, en la paroisse de Bonnac, diocèse de Limoges, le 30ème mars 1697, avant midi et pardevant le notaire royal apostolique soussigné de la ville et diocèse de Limoges et y résidant et les témoins bas nommés, fut présent Mr Gabriel Chassaigne, un des Grands Vicaires de l'Église de Limoges, au nom et comme procureur constitué de Révérende Dame Louise Picron, religieuse professe de l'abbaye de Chesles, ordre de Saint Benoist, diocèse de Paris, suivant sa procuration du 18 décembre dernier, passée au parloir de l'abbaye de Bonnesaigne, diocèse de Limoges où ladite constituante est à présent conventuelle , reçu par La Plene, notaire royal, estant en son original qui demeurera annexée à la minute des présentes, lequel sieur Chassaigne, procureur en conséquence de ladite procuration a dit et exposé que ladite Dame Picron a été bien et canoniquement pourvue par Sa Sainteté du prieuré simple, non conventuel de Saint Capraise de la Drouilhe Noire du susdit ordre et diocèse sur la résignation de Dame Claude de Lévy de Ventadour, dernière prieure et paisible possesseresse dudit prieuré, suivant la signature de Sa Sainteté, donnée à Rome à Sainte Marie Majeure le 3ème des ides du mois d'octobre dernier, duement attestée par les sieurs de La Noue et Bonudot, de Baumont banquiers royaux sous le numéro 2726, sur laquelle ladite Dame Picron en auroit obtenu son visa de Monsieur le Vicaire Général de Monseigneur l'Illustrissime et Révérendissime Evêque de Limoges datée du 26 de ce mois, signée M Bourdon vicaire général et « de mandato dicti D vic. Généralis Farne », lequel sieur Chassaigne procureur auroit mis en mains en conséquence, requis le vouloir mettre pour ladite Dame Picron en la réelle, actuelle et corporelle possession dudit prieuré de la Drouilhe Noire, sur quoi, après avoir reçu ladite signature et visa avec honneur et respect et trouvé le tout en bonne forme, je me suis porté avec ledit sieur Chassaigne procureur et les témoins bas nommés à la porte de l'église dudit prieuré, laquelle ayant été ouverte, aurions entré dedans, ladit sieur procureur revêtu du surplis, je lui auroi fait toucher les portes et verroux en y entrant, prendre l'eau bénite, fait la prière au devant l'autel, baiser icelui, sonner les cloches et par cette cérémonie et autres en tel cas requises, duement gardées et observées j'aurois mis et laissé ledit sieur Chassaigne audit nom de procureur de la Dame Picron en la réelle, actuelle et corporelle possession dudit prieuré de la Drouilhe Noire, de ses annexes, fruits, profits, revenus, émoluments en dépendant, laquelle prise de possession ainsi faite ayant été lue et publiée en la manière accoutumée à voix intelligible, personne ne s'y étant opposé, ledit sieur Chassaigne en auroit requis acte que lui ai concédé pour servir que de raison es présence de Sieur Martial Duprat, bourgeois et marchand du faubourg de Manigne et Pierre Bardont clerc, habitant dudit Limoges, témoins connus à ce requis et appelés et même expres qui ont signé à l'original des présentes avec ledit sieur Chassaigne, procureur et moi soussigné et plus bas contrôlé par Calmeils »
S'ensuit la teneur de ladite procuration.
« Fait et passé au parloir de l'abbaye de Bonnessaigne, fondation royale, ordre de Saint Benoist , diocèse de Limoges le 18e jour de décembre 1696, avant midi par devant le notaire royal soussigné, présents les témoins bas nommés, a été présente et personnellement établie Révérende Dame Louise Pricon, religieuse professe de l'abbaye de Chesles, susdit ordre de Saint Benoist, laquelle de son bon gré a constitué son procureur général et irrévocable Monsieur Gabriel Chassaigne, clerc tonsuré, l'un des Grands Vicaires de l'Église de Limoges pour et au nom de ladite Dame constituante se transporter au lieu de la Drouilhe Noire pour y prendre la possession réelle, actuelle et corporelle du prieuré simple de Saint Capraise de la Drouilhe Noire, ordre de Saint Benoist susdit diocèse de Limoges, duquel ladite Dame a été canoniquement pourvue, suivant la signature de Rome, duement certifiée de Paris par De La Noue et Bonudot de Baumont, conseillers en droit expéditionnaires de la cour de Rome le 11 novembre dernier, donnant plein pouvoir et puissance, ladite Dame Pricon, constituante audit sieur son procureur, pour et en son nom faire tous actes requis et nécessaires pour percevoir ladite prise de possession, requérir le visa de Monseigneur l'Évêque ou de Messieurs les Vicaires Généraux, si besoin est, généralement faire tout ce qui sera jugé à propos par le susdit procureur, promettant l'approuver et ratifier si besoin est à peine de tous dépens, dommages et intérêts, dont et du tout ladite Dame constituante requis acte que je lui ai concédé es présence de Sieur Yérosme Soustre, praticien de la ville de Geunies et Anthoyne Chaminade, marchand dudit lieu, témoins soussignés avec ladite Dame constituante qui a signé à l'original des présentes avec les susdits témoins et La Plene notaire royal et plus bas, contrôlé à Meymac le l9 décembre 1696 par La Plene, commis, signé Villard notaire royal et scellé par Calmeils . »
Reçu 8 £ 10 sols
Le 30 Mars 1697 le prieuré est dit non conventuel, il n'y a donc plus de religieuses. Cela démontre que la Drouille Noire n’est plus qu’un bénéfice pour les prieures qui se succèdent à un rythme soutenu. Elles prennent possession dans l’abbaye où elles résident par procureurs interposés « des honneurs, fruits, profits et revenus » , ne se souciant plus de l’état des bâtiments de la Drouille.
Le 22 août 1719, c’est sœur Henriette Françoise Bonnet du Vidal, de l’Ordre de Cluny, qui prend possession du prieuré non conventuel de St Capraise de la Drouille Noire dont elle a été pourvue par le Pape, par le ministère d’Antoine Brugére procureur d'office de Granges Loures .
Le 27 Mars 1718, la prieure est Henriette de Levy. Puis le 8 décembre 1727 nous apprenons par un acte de contrat de bail que la prieure est toujours Henriette de Lévy :
« Le 8 déc. 1727 François Jourde laboureur résidant à la Drouille Noire, fermier des rentes revenus, cens et devoirs dus et appartenant à la Drouille.Noire en conséquence du contrat de bail pour neuf ans fait en sa faveur par Dom Jacques Alexis Dalmat, prêtre religieux sindic de l’abbé de Grandmont, fondé de procuration de dame Henriette de Lévy, religieuse du monastère de Champ Benoît de la ville de Provins en Champagne, prieure de la Drouille Noire en date du 27 Mars 1718 cède à Me Antoine Mangaud marchand à Limoges habitant Fg Montmailler, 9 années d'arrérage de la rente sur la tenure de la Mongie, psse de St Jarry la Brane en Périgord membre dépendant du prieuré de la Drouille Noire »
Un acte du 17 octobre 1731 nous apprend le décès d’Henriette de Lévy et son remplacement par Anne de Collignon de Saint Philippe .
« Messire François Anne Cailleter Alice de Fleury, demeurant à l'abbaye royale du Chambon en Combraille, au nom de Sœur Anne de Collignon de Saint Philippe, religieuse professe de Notre Dame des Bénédictines, demeurant en la ville de Sens qui lui a donné procuration pour aller à la Drouilhe Noire, diocèse de Limoges, pour être mis en possession du prieuré vacant par le décès de Sœur Marie Henriette de Lévy. Il a trouvé François Jourde, fermier dudit prieuré et ses dépendances, et a prit possession du prieuré avec les coutumes habituelles : son de la cloche, prières à l'autel, toucher l'autel et le verrou de la porte etc. .. puis ils se sont transportés dans la maison appartenant au domaine et métairie, ouverture des portes, touchement du verrou, rupture des branches des arbustes. »
Curieusement on trouve une prise de possession de la Drouille Noire à la même époque par le syndic de l’Abbaye de Grandmont pour le compte Françoise Henriette Bonnet du Videuil .
« Aujourd’hui 4 mai 1731 au bourg de Compreignac en Limousin pardevant le notaire royal soussigné sont présents les témoins bas nommés expert personnellement en droit établi Dom Jean Baptiste François Vitecoq, religieux sindic de l'abbé de Grandmont et y demeurant lequel de son bon gré et libre volonté comme fondé de procuration expresse de Dame Françoise Henriette Bonnet du Videuil religieuse professe en l’abbaye royale de Notre Dame d’Annenert, prieure du prieuré de la Drouilhe Noire diocèse de Limoges en date du 28 décembre dernier reçue par Joubert et Frebaut notaire royal dhuement contrôlé et légalisé dont copie demeurera cy jointe en l’absence affermera pour le temps de neuf années et neuf jouissances continuelle et consécutives qui sont commencées depuis le premier mars dernier pour finir à pareil et semblable jour de la dernière année à sieur Antoine Saigniac marchand habitant du village de Nespoulas de la présente paroisse ici présent et acceptant savoir est tous cens, rentes, devoirs, la métairie dépendante dudit prieuré de la Drouille.Noire située dans la paroisse de Bonnac et ailleurs généralement quelconque en quoi que le tout puisse consister sans aucune réserve ni exception tout ainsi et de la même manière que François Jourde ci devant fermier en a joui ou doit jouir ladite afferme ainsi faite par ledit Sr Vitecoq audit sieur Saigniac pour et moyennant le prix et somme de deux cent quarante francs par année chacune desdites neuf années payable par ledit preneur à chaque fête de Noël de chacune année audit sieur Vitecoq ou autre personne qui seront déléguée par ladite dame du Vidal à l’endroit et ordre et sera tenu en outre le dit preneur d’acquitter toutes les charges ordinaires et extraordinaires de quelques nature qu’elle puissent être imposée sur ledit prieuré ou membre en dépendant sans que ladite dame soit tenue de rien. Il sera tenu aussi d’entretenir les couvertures des bâtiments de la main de l’ouvrier seulement, et par ladite dame fournissant les matériaux nécessaires, et de faire célébrer dans la chapelle dudit lieu douze messes par an qui est chaque mois une par le prêtre qui lui conviendra sans diminution du prix de la ferme. En outre il se charge ledit preneur de tous les bestiaux tant gros que menus dans les lieux de la Drouilhe Noire pour la somme de sept cents livres ainsi qu’ils ont été estimés par les arbitres. Si en fin de ferme ledit preneur en laissera pour pareille somme de sept cents livres de bestiaux la moitié des grains qui sont ensemencés dans la métairie appartiendront audit Jourde, et à la fin du bail ce qui se trouvera ensemencé. La cueillette appartiendra audit sieur preneur qu’il laissera d’ensemencé à la fin desdites neuf années la quantité de vingt septiers de blé seigle mesure de Limoges en bonne culture (Dans la cueillette de ladite dernière année ledit preneur n’aura rien à prétendre) et sera tenu de rapporter la quittance annuellement pendant ledit bail des charges sus énoncées, et pareillement ledit sieur Vitecoq sera tenu au dit nom que dessus et faisant pour ladite dame de rendre jouissant ledit preneur de tous les droits et devoirs dus et attribués audit prieuré tout ainsi et de même que les précédents fermiers en ont joui et lui fournira un état des devoirs qu’il sera tenu de rendre en bon état à l’échéance dudit bail aux peines et obligations du temporel de ladite dame et de tous dépends dommages et au paiement et entretenement de ce que dessus ledit sieur a par express obligé affecté et hypothéqué tout et un chacun ses biens meubles et immeubles présents et à venir même par express sa personne. Dont a été concédé lettres sous le scel royal en présence de sieur Pierre Lathelize, marchand, dudit lieu de Grandmont et de Pierre Martin, praticien demeurant audit présent bourg témoins connus et appelés ».
Le 21 juin 1737, la nouvelle prieure de la Drouille Noire sécularisé est Catherine de la Coste. Il est bien précisé : Suppression status regularis in prioratu monialum cumillius in prioratum secularem. La copie de la sécularisation se trouve sous la cote 5 HH43.
Le 27 Mars 1738, Dom Jean - Baptiste François Vitecocq, prêtre, religieux syndic de l'abbaye du Châtenet, ordre de Grandmont, demeurant au Châtenet (paroisse de Feytiat), en qualité de procureur de Dame Henriette Françoise Bonnet du Vidal, prieure de Saint Capraise de la Drouilhe Noire, religieuse professe de l'abbaye de Notre Dame de Nevers, suivant la procuration du 10 Avril 1733, reconnaît avoir reçu des deniers propres et particuliers d'Adam Birout, cabaretier, du village de La Vergne, paroisse de Bonnac, à l'acquit et décharge de Léonard Jourde, du village de Tracheras, susdite paroisse de Bonnac, la somme de 109 £, en déduction de celle de 900 £ que ledit Jourde doit à la Dame Bonnet, par contrat du 22 Octobre 1733, passé par Saignat, notaire royal, contrôlé à Compreignac par Duclou (somme que ledit Birout doit de la constitution dotale de Renée Birout, brue dudit Jourde) .
La prieure Catherine de la Coste, et les religieuses du Châtenet exposèrent elles aussi les difficultés financières qu’elles rencontraient pour nourrir les vingt-six moniales. Aussi par décret du 24 Janvier 1747, le prieuré simple et régulier (lire le bénéfice) de St Capraise de la Drouilhe-Noire fut uni à perpétuité à la mense conventuelle du Châtenet .
Une procuration est faite le 16 juillet 1746 par les religieuses du Châtenet à M de Petiot de la Mothe pour demander la réunion à leur monastère du prieuré de la Drouilhe Noire. La voici :
« Aujourd'hui seizième juillet mil sept cent quarante six après midy, au palais du monastère de Notre-Dame du Châtenet, ordre de Grandmont, diocèse de Limoges, en la paroisse de Feytiat,
pardevant Pierre Dauryat, notaire, garde-note du roy et apostolique de la ville et diocèse dudit Limoges, se sont présentées: Révérende Dame Jeanne de Tournemine, prieure du susdit prieuré royal du Châtenet, Dames Anne Drouillette, Léonarde Dépéret, Anne Desmaisons de Bonnefont, Marie Faure, Catherine Graterolle, Marie Arboin, Suzanne Longeau-Dupré, Anne Mazaurie, Suzanne de Lagarde, Marie Rachet, Jeanne Estienne, Thérèse Joussinnaud de Fayat , Jeanne Leloy, Marie-Anne et Jeanne Lajaunière de Lagasne, Jeanne Estienne, Catherine Déperet, Marie Longeaud, Catherine Guingand de Jansignac, Catherine Blanchard et Valérie Lathelise, toutes religieuses professes dudit monastère et prieure du Châtenet et ayant voix active et passive pour délibérer des affaires concernant leur communauté, et assemblées capitulairement à cet effet au son de la cloche en la manière accoutumée pour les fins cy-après, lesquelles de leur gré et volonté ont fait, créé et constitué pour leur procureur général et spécial, une qualité ne dérogeant à l'autre, messire Jean-Baptiste de Petiot de la Mothe, prêtre, bachelier en théologie, chanoine de l'église de Limoges, auquel elles ont donné et donnent plein pouvoir et mandement exprès de pour elles et en leurs noms présenter requête à Monseigneur l'illustrissime et révérendissime évêque du dit Limoges aux fins de parvenir à l'union du prieuré simple et régulier de Saint-Capraise de la Drouilhe-Noire, ordre de Saint Benoît, au présent diocèse et dans la paroisse de Bonnac , dépendant de la collation de M le prévôt de Chambon, en faveur et au profit de la mense conventuelle et communauté du Châtenet pour en jouir après ladite union et de ses fruits et revenus à perpétuité sous les clauses charges et conditions qu'il plaira à mon dit seigneur évêque de Limoges d'insérer dans le décret d'union qui interviendra; faire procéder à l'enquête requise devant mondit seigneur évêque ou tel commissaire qu'il lui plaira de déléguer, signer toutes requêtes, réquisitions et faire faire tous actes qui seront nécessaires à ce sujet en observant les formalités en pareil cas accoutumées, et généralement pour parvenir à la suppression et extinction du titre du prieuré de la Drouilhe Noire, et à l'union et incorporation de ses fruits et revenus au profit du dit monastère du Châtenet, faire par ledit sieur procureur constitué tout ce que par lui sera jugé convenable et nécessaire, promettant ladite dame prieure et religieuses de sa dite communauté constituante tant pour elles que pour leurs successeresses à venir, de l'avoir pour agréable, et de ne venir jamais contre aux peines de droits et sous l'obligation des revenus temporels de leur communauté de quoi elles m'ont requis acte que leur ay concédé pour servir ce que de raison.
Fait et passé au dit parloir, en présence de sieurs Pierre Faure et Jean Baud, marchands, habitants de la ville de Limoges à ce requis et appelés, qui ont signé avec lesdites dames constituantes et nous notaire les jours, mois et an.
Sr Jeanne de Tournemine, prieure du Châtenet, sœur Anne Drouillette, sœur Léonarde Dépéret, sœur Marie Dépéret, sœur Anne de Maison, sœur Marie Faure, sœur Catherine Graterolle, sœur Marie Alboint, sœur Suzanne Longeau, sœur Anne Mazaurié, sœur Suzanne de Lagarde, sœur Marie Rachet, sœur Jeanne Laloy, sœur Thérèse de Joussinaud de Fayat, sœur Marie-Anne de la Jaunière de Lasgane... »
Dorénavant l’histoire de la Drouilhe Noire se confond avec celle du Châtenet dont elle est une annexe. Le document suivant le prouve.
Justice de Grandmont - Audience du 05/12/1769.
Dame Marie de Brie de Soumaniat, Dame abbesse du Châtenet et prieure de la Drouilhe Noire, demanderesse suivant l'exploit de Mazaudon, sergent du douze janvier dernier, contrôlé aux églises le même jour, comparant par Maître Jacques Desthèves, son procureur d'une part
Contre Jean Lantonit et Jacqueste Baignol son épouse hoste solidaire pris pour le village et tènement de Chabannes, ajournés et défaillant d'autre part.
Oui Desthèves pour la dame demanderesse et vu l'exploit ci-dessus daté et les pièces y énoncées, ensemble le défaut pris au greffe de cette cour le 11 avril dernier, que nous avons trouvé bien venu, obtenu et délivré, jugeant le profit et utilité d'icelui faute par ledit Lantonit d'estre venu autoriser ladite Baignol son épouse nous ordonnons qu'il procédera sous l'autorité de la cour dépens réservés

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