Charnes - Cher
Localisation
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Histoire :
Cette celle fut fondée avant 1173 par Etienne, comte de Sancerre. Il
a fait donation “ à la Vierge Marie et aux frères de Grandmont,
qui demeurent dans les bois de Charnes, où ils ont bâti un monastère”,
de tous ses droits (haute, moyenne et basse justice, droit de gruerie: ancienne
juridiction où les officiers forestiers jugeaient les délits).
Il donne en outre trois sous par jour. Cette donation fut confirmée la
même année par Godefroy, Abbé de Saint-Satur. Aux cours
de siècles suivants, confirmation est faite en 1198 par son fils Guillaume,
puis en 1230 par son petit-fils Louis. Le 29 Mars 1402, Marguerite, Dauphine
d’Auvergne, Comtesse de Clermont et de Sancerre, confirmera à nouveau
cette donation. En 1317, la bulle du Pape Jean XXII, l’unit à Vieupou
“pour avoir une communauté capable d’y célébrer
et chanter le service divin”. Un prieur y restera pour gérer ce
bien. En 1562, le prieuré est ruiné par ceux de la “Religion
Prétendue Réformée, et qu’il n’y avait depuis
aucun laboureur capable, qui demeura aux terres du prieuré” .
On note deux visites pour établir des projets de reconstruction. La première
en 1609, par Dom P. Pasquier, Grand Vicaire de l’Abbé de Grandmont,
puis en 1619 par Dom Bernier. Des devis furent établis, mais les travaux
prévus ne furent jamais entrepris .
En octobre 1666, Charles Robert, juré, dressa ainsi l’arpentage
du Prieuré :
Total des surfaces : 326 arpents 68 carreaux, dont 248 arpents de bois, 63 arpents
56 cordes de terre labourable, 11 arpents et 12 cordes de prés, et 4
en bâtiments, jardin, verger et place. Le total des cens et rentes perçu
s’élevait à 72 livres 7 sous et 2 deniers en argent, 23
boisseaux de froment, 1 setier et 1 boisseau de seigle, plus un chapon.
Dans un compte rendu de visite en 1672 on parle d’une petite chapelle..
séparée par une muraille des quartiers de la grande. La celle
de Charnes était consacrée à la Vierge, mais elle avait
comme d’autres celle un patron secondaire, ici Saint-Eutrope. La chapelle
de la celle n’étant plus en service, les Grandmontains voulurent
perpétuer ce culte, très suivi dans la région, en édifiant
à proximité une nouvelle chapelle, qui seule subsiste encore aujourd’hui.
Le 6 août 1682 le prieur commendataire Cumes de Préfontaine demanda
l’autorisation de vendre des chênes de la foret de Charnes pour
réparer le prieuré. “Il voulait également augmenter
le nombre de religieux réformés et leurs revenus pour que le service
divin y put être célébré avec plus de solennité
et de dévotion. Il fait faire aux bâtiments pour plus de 2.000
livres de réparation, dont il a supporté la dépense, avec
d’autant plus de pertes qu’il a été troublé
en la possession et jouissance du prieuré de Charnes par les sieurs commendataires
et chevaliers de l’ordre de St Lazare, lesquels s’étaient
saisi de tous les biens en dépendant, et en prenaient les revenus depuis
5 ou 6 années, sous prétexte qu’ils prétendaient
que c’était un hôpital ...l’église dudit prieuré
qui était tombée de vieillesse et de caducité, est située
au milieu des bois. Elle est entièrement par terre....Il sera nécessaire
de construire une chapelle, qui sera faite à la place de l’ancienne
église”
C’est dans cette nouvelle chapelle que Mgr Roye de La Rochefoucauld, évêque
de Bourges, en tournée pastorale dans son diocèse, vint célébrer
la messe le 7 mai 1738. Il s’enquit par la même occasion des biens
et revenus de la celle...
Le 10 juillet 1748, un bail est passé devant Me Vincent Drouart à
Domecy, par Monsieur François Memmius Hoccard, vicaire général
de Chalon et Prieur commendataire de Vieupou avec Etienne Moreux, marchand,
et sa femme Marie Lejay, pour louer Charnes durant neuf ans.
Les contenances sont les suivantes :
“275 arpents de bois, 80 de terre, 1 et demi de pré, un étang,
cens, rentes, dîmes, accrues , lisières, à charge en outre
de payer aux révérends Pères Augustins de Sancerre, pour
l’office et service qu’ils ont accoutumés de faire dans la
chapelle du prieuré les 8 février (fête de St Etienne),
30 avril et 1er mai (fête de St Eutrope), la somme de quinze livres par
an. Ils devront en outre employer chaque année une somme de vingt livres
pour l’entretien et la réparation de la dite chapelle, et d’en
porter quittance “ .
La chapelle fut vendue à la Révolution, et convertie en habitation.
C’est ainsi que dans cette ancienne chapelle naquit le 11 juillet 1836,
Félix Auguste BEGUINOT, qui devait devenir évêque de Nîmes,
de 1896 à son décès, le 3 février 1921. Son père
était garde-chasse de la propriétaire l’alors, la duchesse
de Cruzol d’Uzès.
Actuellement le groupe d’assurances AXA, propriétaire du bois de
Charnes interdit toute pénétration dans son enceinte, et ce bois
ouvert autrefois à tous, aux anciens pour le bois mort, aux jeunes pour
le muguet, et à tous pour les girolles, est désormais fermé
pour permettre aux Nemrods de s’adonner à leur plaisir.