Breuil d'Autun (Côte d'Or)
Localisation
:
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porte des fidèles et porte des moines |
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Histoire :
Cette celle fut fondée en 1170 par Jean, Seigneur de Thoisy, avant son
départ pour la croisade et confirmée par Etienne II, évêque
d’Autun.
En 1295, elle comptait six religieux. En 1317 elle est unie à Époisses,
mais garda une conventualité réduite à deux ou trois religieux.
En 1342, Noble Dame Guillemette, demanda a être enterrée dans l’église
du Breuil.
En septembre 1516, le Breuil devint la proie de la commende et la portion congrue
ne permettait plus de subvenir à l’entretien du prieuré.
En 1557, un incendie éclata au Breuil et les archives brûlèrent,
ce qui fut préjudiciable, car les actes qu’elles renfermaient ne
purent être produits par la suite pour obtenir les redevances.
Le 23 novembre 1676, un acte établi devant notaire, Me Claude Poncenot
de Thoisy, nous donne l’étendue du bien :
“150 journaux de terre, 55 soitures de pré, 5 étangs, des
bois dont la glandé permettait d’engraisser cent cochons.”
Sans être considérable ce bien permettait de subvenir à
l’existence du Prieur, et à l’entretien des bâtiments.
Mais le grand relâchement de la discipline fut fatal; le Père Mathurin
Leroux du Breuil ne voulut pas suivre l’exemple du Père Charles
Frémon, qui avait réussi à réformer l’Ordre
en 1642 à Époisses. Mathurin Leroux bien que dépendant
d’Époisses, resta dans l’Ancienne Observance; il ne faisait
aucun service.
En 1667, un procès-verbal de visite donne l’état du prieuré;
les bâtiments sont en ruines, la salle capitulaire sert de bûcher.
En 1693, il n’y a plus de prieur claustral, et le curé de Sussey
assure la desserte. Un état du prieuré est dressé : les
toitures de tuiles du cloître et de tous les autres bâtiments, ont
grand besoin d’être réparées; “ les portes sont
rompues et sans serrures, les allées du cloître décarrelées,
les planchers dégarnis de planches et de carreaux. Aucun meuble, à
part un grand coffre fermant à clef pour mettre les ornements d’église.
Dans un petit cabinet, un méchant châlit de bois, une petite armoire”
. Le reste de la description fait apparaître que les bâtiments sont
dans le plus grand abandon.
En 1737, Jean Rémond, architecte de Dijon, met trois jours pour en faire
la visite complète. Le devis est à la hauteur de la catastrophe
: 2.500 livres pour l’église et le cloître, 2790 livres pour
le reste des bâtiments, 1850 livres pour les étangs. Soit un total
de 7140 livres. Pour financer les travaux on demande au Grand Conseil le droit
de couper 144 arpents de futaie de chênes âgés de 80 à
300 ans, dont certains ont sept mètres de circonférence. En 1748,
on avait encaissé 25.000 livres, ce qui laissait bien augurer de la restauration.
Mais les religieux n’en avaient pas le coeur. Ils s’abstenaient
depuis vingt ans de leur service divin, et avaient vendu le peu de vases sacrés
et d’ornements qui restaient... Treize ans après la visite de l’architecte,
le lierre et les arbrisseaux avaient poussés dans les fentes des murs.
Le lieutenant du baillage de Saulieu somme les religieux de procéder
aux réparations. Ils promettent mais ne tiennent pas parole. Retransport
du lieutenant avec greffier pour l’établissement d’un procès-verbal
le 17 août 1751. Même constat de négligence inexcusable.
Le Procureur du Roi demande la saisie des revenus. Le Prieur claustral exprime
son désaccord, et prétend que, par suite de la réunion
au prieuré d’Époisses, la chapelle du Breuil peut être
détruite avec l’accord de l’ordinaire du lieu. Les religieux
font le minimum de réparations. Par contre, les étangs qui sont
d’un bon rapport, ont été bien remis en état.
En 1766, une commission des Réguliers est instituée par le roi
Louis XV, pour surveiller la réforme des institutions.
Les prieurs commendataires se succéderont à ce bénéfice
jusqu’à la Révolution :
en 1772, Edouard Stephaniny, évêque de Sagone (Corse).
en 1775, Fiacre de Grave, évêque de Valence.
en 1781, Hubert de Lentilhac, Grand Prévôt de Remiremont.
Le Breuil fut vendu à la Révolution comme bien national, le 13
avril 1791, pour 68.200 livres à Jean Chevrot habitant Thoisy.
Jean Chevrot était l’ancien fermier et il avait dissimulées
les contenances réelles ! il fut dénoncé. Les péripéties
furent nombreuses, et le bien fut vendu plusieurs fois.
C’est la famille des propriétaires actuels qui s’en rendit
acquéreur en 1876.