Bonneval de Serre (Hte Vienne)

Localisation :
Cette celle était située sur la commune de Sussac. Pour y parvenir de Châteauneuf-la-Forêt prendre au sud-est de l’agglomération la D 39, qui traverse la forêt de Châteauneuf pendant 6 km, tourner à gauche en direction de Mastrinchat. Traverser le village de Mastrinchat et prendre à gauche à 500m une route qui mène à Bonneval. Le village se trouve au-dessus de la Combade.

Intérêt :
Église (Nord) 1. - Peu d’intérêt.


Vestiges :
Un morceau de blocage du mur Nord de l’église d’un mètre cinquante de long et d’un mètre de large, et de nombreux remplois sont conservés dans les murs des bâtiments agricoles des alentours. On peut même voir la coupe de douze colonnettes bien alignées, noyées dans un mur, à hauteur d’un linteau de porte. À signaler le remploi également de chapiteaux à corbeille nue, de linteaux échancrés, et de corniches en quart-de-rond, et d'une vasque.


Histoire :
Elle fut une des premières fondations de l’Ordre, vraisemblablement autour de 1150, d’après Nadaud 1157 . Pierre Gautier et sa femme Pétronille donnèrent plusieurs biens, et furent enterrés dans la chapelle en 1285 . Lors du dénombrement de 1295, Bonneval de Serre n’avait que trois religieux.
"Gérard de Sainte-Marie, écuyer, autrement noble Bernard de Châteauneuf, de Saint-Germain, de Linars et de Berinchet, donna le mas de Chaumont avec sa justice, et confirma la donation du mas du Puy-Trenchart et de Goulmeix, en l’an 1341 ".
Le miracle suivant eut lieu vers cette époque :
“Un certain Lupard, accompagné de gens perdus, ravageait le Limousin; il prit deux hommes, fort affectionnés à l’Ordre; l’un d’eux était fort affectionné à la maison de Bonneval de Serre, en Limousin. Il les enferma dans un cachot souterrain, apud Pairacium , où il leur fit souffrir de grands maux. Les malheureux prièrent Dieu de les délivrer par les mérites de saint Étienne, et à l’instant le saint vint à leur secours. Il les tira de cette obscure prison, les mena à la face de l’armée de ces brigands, au milieu de leur camp, sans qu’aucun osât leur rien dire. Ils vinrent rapporter cette nouvelle aux religieux de Serre et remercier Dieu et saint Étienne “
L'abbé Pierre Redondeau, 7ème abbé de l'Ordre, se rendit au concile de Pise en 1409, après avoir engagé secrètement un morceau de la Vraie Croix. Il était accompagné du prieur de Sainte-Marie de Serre, le frère Jo .
Frère Jean Doulcet de Beauvais, syndic et maître des anniversaires de Grandmont, fut administrateur de Bonneval vers l'an 1540 .
Des lettres de collation de ce prieuré furent données en novembre 1571, par François II de Neuville à Gabriel Chardeboeuf, religieux grandmontain .
"A Limoges, le 26ème jour du mois de décembre 1571, Frère Gabriel Chardeboeuf, religieux de Grandmont, a insinué la collation à lui faite de la maison et cellule correctorie appelée Bonneval de Serre, plus la ratification faite de ladite collation, par les religieux de l'abbaye de Grandmont, plus l'acte de prise de possession; desquelles pièces la teneur s'ensuit.
Nous, Frère Jehan Massias, prieur claustral de l'abbaye de Grandmont, Brice de Mons, chantre, Pardoux de La Garde secrétaire, Jehan Mosneron, François de Laigrat, Marcial del Mont, Robert dit de Razat, François de La Rochete, François Marvaud sous-chantre, Vincent Bandet prêtres et religieux de ladite abbaye et couvent, Claude du Rochier diacre, habitants de ladite abbaye, estant assemblés ou congréés en notre chapitre au son de la cloche capitulaire....., ayant vu certaines lettres d'assence et afferme viagères ci-devant faites par Révérend Père en Dieu, Frère François de Neuville, abbé de ladite abbaye, à Frère Gabriel Chardeboeuf, notre frère, religieux conventuel, habitant de ladite abbaye, de la maison ou cellule appelée de Bonneval de Serre, diocèse de Limoges, membre perpétuellement uni à ladite abbaye, avec tousses droits, cens, rentes, revenus et devoirs qui en dépendent...., ratifions de point en point.
(Il n'y a pas de redevances, on lui demande de bien administrer.)
L'acte est en date du 08 novembre 1571; Il est passé le 11 décembre 1571 et signé De Coudier
François de Tautal prononça ses vœux pour entrer dans l'ordre de Grandmont le 29 novembre 1609 et avant d’être le 20ème abbé de l’Ordre le 15 avril 1631, fut nommé prieur et administrateur de Bonneval dont il prit possession le 5 décembre 1609. Il remplaça à ce bénéfice le frère Claude Lontoing . Lors de son décès chez les Jésuites de Mauriac le registre de la paroisse N-D des Miracles consigna l'extrait suivant :
"Monsieur l'abbé de Gramont, ci-devant Prieur de Bonneval, en Limousin, issu de la maison de Chanterelle, par son mérite esleu abbé depuis trois ou quatre ans, est décédé au collège de Mauriac le mardy 2 octobre 1635, emporté à Gramont le 10 octobre...Feust regretté pour sa bonne vie" .
François de Tautal dut être remplacé par Jean Jarrige en 1631. Le 1er août 1644, un procès-verbal d’information contre un religieux de l’Ordre de Grandmont se disant pourvu du prieuré est formulé
Dom Jean Jarrige en était pourvu avant le 8 mars 1650, date à laquelle il poursuit les tenanciers Lambert. Il apparaît dans plusieurs actes le 10 janvier 1659, le 21 juin 1664, et le 4 août 1665. Il demanda que Dom Antoine Filliol, prêtre, religieux profès de Grandmont lui succède à son décès. Le 15 novembre 1681, Dom Jean Jarrige étant décédé, Dom Antoine Filliol montra à l'évêque de Limoges, Mgr Louis d’Urfé, la signature de Rome attestée par deux banquiers de Paris, expéditionnaire en cour de Rome, pour se faire envoyer en possession du bénéfice, mais l'évêque refusa . Le religieux revint voir l’évêque accompagné du notaire, mais l’évêque persistera à refuser son installation.
Les revenus des rentes et dîmes de Bonneval s’élevaient le 25 mars 1685 à 250 livres par an . Le fermier est Valleau qui verse différents acomptes . Il verse son fermage le 19 décembre 1694 à l’abbé de la Marche de Parnac .
Le 23 mars 1724 devant Raby, notaire un bail était passé pour la somme de 280 livres , et en 1733 d'après l'état des fermes de Grandmont dressé par l'abbé de la Guérinière a 380 livres . Puis le prieuré est affermé à la famille de la Bachellerie à partir du 7 avril 1750.
Lors du recensement des religieux du 23 septembre 1768, un religieux avait son domicile, ou plutôt son bénéfice à Bonneval, le prieur Dom Louis Pradeau. Il était également aumônier des dames grandmontaines du Châtenet.
Par lettres patentes du 24 février 1769 Bonneval de Serre fut uni au séminaire des Ordinands de Limoges . Son Prieur D. Pradeau fut assigné par M Baucheron de la Vauverte le 20 août 1773. Lors de l'audience du 20 août il déclara au Commissaire Enquêteur M de la Vauverte qu'il consentait formellement à l’union, moyennant le versement de sa pension . “Je ne sais pas”, écrivait, le 20 août 1773, l’avocat Tanchon à Mgr du Plessis d’Argentré, en lui rendant compte des événements de la journée, “si les autres seront d’aussi bonne volonté. Ils sont assignés pour aujourd’hui à deux heures.”. Ni l’abbé, ni les religieux ne vinrent...
Bonneval de Serre fut attribué avec Grandmont, et Badeix au siège épiscopal par les lettres patentes du 24 février 1769, confirmé par le décret de confirmation de la bulle papale de l'archevêque de Bourges du 27 juin 1781. Le fermier est Jacques de la Bachellerie, prêtre, chanoine du chapitre d’Eymoutier, seigneur du marquisat de Chamberet qui signe un bail avec Dom Yrieix Pichon, syndic de l’Abbaye le 28 Mai 1784.

retour page d'accueil