Boisvert (Hte-Vienne)
Localisation :
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Histoire :
La celle de Boisvert semble avoir été fondée très
tôt, avant 1140. Traditionnellement les Grandmontains considéraient
cette celle comme fondée par les premiers compagnons de saint Étienne
. Ces premières créations de l’Ordre, (Boisvert, le Châtenet,
le Cluzeau), reçurent après la mort du fondateur une certaine
autonomie, pour éviter aux moines la peine de revenir à Grandmont
.
Un Jean de Boisvert figure dans le nécrologe primitif de l’ordre,
à la date anniversaire du 27 septembre .
Le site devait être très boisé comme le suggère son
nom, et sa situation sur une terrasse dominant à pic la Vienne, fait
penser au site de Muret. Sa chapelle fut dédicacée à l’Assomption
de la Vierge Marie. Le chanoine A. Lecler écrivait à la fin du
siècle dernier :”Aujourd’hui, on y trouve les ruines de l’ancienne
chapelle de la Sainte Vierge qui est encore un but de pèlerinage ”.
Boisvert reçu en 1202 des donations de Boson de Visio et de son frère
Gaucelin de Deane, de toutes leurs terres, et tout ce qu’ils avaient au-delà
de la rivière de Vienne, en tirant vers Grandmont . En 1230, Pierre de
Jaunac , écuyer, et Guy, son fils, damoiseau, donnèrent leurs
mas de Puibebi et de Beauhardet, sur la paroisse de Champnétery; et en
1233, P. Marchés, du château de Noblat, écuyer, donna tous
ses droits que lui et ses neveux avaient sur le mas d’Auliat, paroisse
de Bujaleuf.
Dans les documents de cette époque, septembre 1251, on trouve une sentence
de Gaucelin de Châteauneuf permettant aux hommes d’Auliat de faire
paître leurs troupeaux jusqu’à la croix de Boisvert, à
moins que ceux de Bellabre n’aient semé. Les hommes de Prato, du
Puey et du Vilar ont reconnu devoir aux frères et correcteur de Boisvert
deux setiers de seigle, et une émine de froment, et cinq sous .
En 1278, Aymeric de Bujalou, clerc, et Jean son frère, reconnaissent
et confessent donner aux frères de Grandmont de Boisvert, 50 sous d’argent,
80 sous sur la mense de Martineso, située sur la paroisse de Bujaleuf,
et sept sous sur la mense du Mas, sur la même paroisse .
En 1285 sa communauté comptait quatre religieux. Elle fut unie à
Grandmont en 1317. Leurs administrations étaient confiées à
un “dispensateur”
Nous savons qu’en 1434, l’administrateur de Grandmont était
Pierre de Favet .
Au XVème siècle, Boisvert était le centre d’un important
groupe de domaines. Ces domaines furent accensés en 1558 et 1599. Le
13 août 1558, le frère Pierre de la Garde a insinué la collation
qui lui était faite du prieuré par le chapitre assemblé
à Grandmont par l’abbé François de Neuville . Mais
notre religieux eu des difficultés avec le clergé local pour entrer
dans les lieux; le curé de Bujaleuf refusant de lui ouvrir la porte de
la chapelle.
En 1599, le frère Pierre du Coudier est nommé "prieur"
de Boisvert. Il prend possession personnellement de son bénéfice
le 5 octobre 1599 des mains de Messire Anthoine du Mont, en présence
du notaire Me Léonard Louriaulx, habitant Grandmont. Après avoir
montré ses lettres de collation et provision du Révérend
Père en Dieu Frère François Marrand, il veut en prendre
possession réelle, actuelle et corporelle par attouchement du verrou
de la grande porte de l'église, aspersion d'eau bénite, pulsement
de cloche, baisement et obsculation du grand autel...!
L’acte de prise de possession est le suivant :
Aujourd'hui 5ème jour du mois d'octobre 1599, au lieu de Boysvert, sénéchaussée
de la Haute-Marche, environ 10 heures du matin, s'est comparu pardevant Messire
Anthoine Du Mont, du bourg de Bujaleuf, prêtre, au-devant la grande porte
de l'église dudit Boysvert, s'est comparu et présenté en
sa personne, vénérable Frère Pierre De Coudier, religieux
de l'abbaye et chef d'ordre de Grandmont, lequel a dit avoir été
duement pourvu par Révérend Père en Dieu Frère François
Marrand, Abbé et chef de tout l'ordre, de la maison et cellule de Notre
Dame de Boysvert, en la paroisse de Bujaleuf, diocèse de Limoges, comme
il l'a montré par ses lettres de collation et provisions écrites
en parchemin, requiert audit Du Mont le mettre en la réelle, actuelle
et corporelle possession de ladite maison et cellule de Boysvert, par l'entrée
de l'église de Boysvert, attouchement du verrou de la grande porte, aspersion
de l'eau bénite, pulsement de cloche, baisement et obsculation du grand
autel, publiquement et sans contredit; dont ........on a concédé
l'acte en présence de Me Léonard Louriaulx, notaire habitant Grandmont;
Me Léonard Du Mont, prêtre habitant du bourg de Bujaleuf, Léonard
dit « nonard » du Crosrieux et Jehan de Pouly du village de Villejoubert,
demeurant audit Boysvert, témoins connus .
A Limoges, le 29ème jour d'octobre 1599, Personnellement Maître
Léonard de Noailher, lieutenant, et comme procureur de Rigal de Lavaur,
abbé de Grandmont, a insinué l'élection.
Il profitera de ce bénéfice jusqu'au 16 juin 1601, date à
laquelle il sera remplacé par François d'Auberoche, religieux
grandmontain. Celui-ci fut moins heureux en ce qui concerne la prise de possession
:
“Personnellement frère François d'Auberoche religieux de
Grandmont et prieur de Boisvert, a insinué sa lettre de tonsure plus
la signature de la provision à lui faite dudit prieuré de Boisvert
plus les lettres d'attestation de ses qualités, examens et collation
à lui faites dudit prieuré de Boisvert avec l'acte de prise de
possession.
Aujourd'hui sous écrit au lieu et village de Boisvert paroisse de Bujaleuf
en la Marche, pardevant nous s'est présenté Vénérable
Frère François d'Auberoche, religieux profès de l'ordre
et abbaye de Grandmont, lequel en vertu de sa signature et provision du prieuré
ou celle de Boisvert émanée de Notre Saint Père le Pape,
en date du 4ème des nones de mars année dernière et visa
de Monseigneur de Limoges a requis en présence des témoins bas
nommés et de Messire Anthoyne Dumont, prêtre de Bujaleuf, soi disant
avoir la charge de servir ledit prieuré (in domines) estre mis par Vénérable
Frère Claude Beliot, religieux de ladite abbaye de Grandmont présent,
en la réelle, actuelle et corporelle possession dudit prieuré
de Boisvert, ses annexes, appartenances et dépendances; lequel dit Beliot
aurait, pour cet effet sommé ledit Messire Anthoyne Dumont lui faire
ouverture de la porte de ladite église, pour y introduire ledit d'Auberoche
et y faire les cérémonies requises en la prise de possession;
ce que lui ayant refusé ledit Dumont et par défaut de ne pouvoir
entrer en ladite église qui était fermée à clef
“.
Un différend semble en être la cause. Il va se révéler
un peu plus tard. Puis François d’Auberoche revient le 16 septembre
1602. Cette fois là il est plus heureux, car malgré le refus du
curé il est mis en possession de son bénéfice par le frère
Claude Belliot :
“Vénérable frère Claude Beliot, religieux de l'abbaye
devant le mettre en possession, François d'Auberoche somme Messire Anthoyne
du Mont, prêtre de Bujaleuf, de lui faire ouverture de la porte de ladite
église pour y introduire ledit d'Auberoche et y faire les cérémonies
requises; ce que lui ayant refusé, ledit du Mont et par défaut
de ne pouvoir entrer dans ladite église qui était fermée
à clef a ledit Beliot pris ledit d'Auberoche par la main et lui a fait
toucher ladite porte et verrou de ladite église et lui a dit :
"Pour cet attouchement, je vous mets en la réelle, actuelle et corporelle
possession du prieuré et celle de Boisvert, ses appartenances et dépendances
quelconques, de l'autorité de Notre Saint Père le Pape et de Monseigneur
l'Évêque de Limoges et de la même autorité fais inhibition
et défense à toute personne que ce soit de venir troubler, ni
empêcher, dont et desquelles sommations, refus dudit Dumont, prise de
possession, nous a ledit d'Auberoche, prieur dudit prieuré requis acte
qui lui ont été concédé par nous notaire soussigné,
es présence desquelles dites choses ont été faites, que
nous lui avons octroyées pour lui servir en temps et lieu que de raison,
Fait audit lieu et village de Boisvert, le 11ème jour de juin 1601.Présents
Frère Jehan Roudet, aussi religieux de ladite abbaye de Grandmont, prieur
de Notre Dame de Jarry et Annet de Monseret, papetier demeurant à présent
à Saint-Léonard et Jehan Boyringier laboureur, demeurant au village
de Coudier près ledit Grandmont, témoins qui ont signé,
fort lesdits De Monseret et Boyringier qui ont dit ne savoir.
Bourbon notaire royal ”
Il semble que les relations ne devaient pas être au beau fixe entre les
religieux grandmontains et le clergé de Bujaleuf, car en 1602, une assignation
est lancée à Antoine de Moret, prêtre de Bujaleuf pour le
paiement d'une rente non payée . En 1605, c'est une procédure
qui est intentée par l'Abbé contre le procureur de la justice
de Bujaleuf à propos des droits de justice .
Dans un acte du 25 juillet 1634 nous apprenons que le prieur de Boisvert est
Dom Jean le Maigre .
En 1641, les tenanciers des terres dépendant du prieuré furent
assignés par l’Abbaye, pour les obliger à passer de nouvelles
reconnaissances. Parmi eux un Jean Vetit, apothicaire, qui n’avait pas
obtempéré, fut poursuivi par Dom Antoine de Chavaroche, en tant
que tenancier de Tras Louprat, sur la paroisse de Bujaleuf .
Le 20 décembre 1662, le revenu de Boisvert est affermé:
“Au lieu de Grandmont en la Marche Dom Antoine de Chavaroche conseiller
et aumônier ordinaire du Roi. lequel a volontairement affermé à
M Léonard Coquille maître-papetier en la ville de St Léonard,
parlant, stipulant, et acceptant savoir tout le revenu du prieuré de
Boisvert situé en la paroisse de Bujaleuf, annexé perpétuellement
uni à ladite abbaye, consistant en deux métairies dans ledit lieu,
maisons, jardins, prés, terres, bois, droit de lod et rente...pour 7
ans et 7 cueillettes pour la somme de 50 livres à chaque fête de
St Jean Baptiste. Sera tenu ledit Coquille pendant l’assence et la ferme
entretenir lesdits bâtiments du couvert et en bon état où
semble la chapelle d’iceluy, et de les laisser de même à
la fin de ladite ferme, comme pareillement d’y faire faire le service
divin, sans endommager les bois et forêts dudit lieu par le Sr Coquille
n’est d’en prendre pour son chauffage dans le dit lieu a moins de
dommage et pour l’entretien de la chapelle .
Deux moulins dépendaient de Boisvert. Ils étaient situés
près de Saint-Léonard, l’un fabriquait du papier, et le
second de la farine. On trouve à Limoges des pièces de procédure
et des titres concernant le fermier du moulin à papier de Boisvert datés
du 13 juillet 1668 pour un bail commencé le 20 décembre 1662 pour
cinq ans, et y inclus les moulins à blé et à papier. Ce
bail est établi par devant notaire en présence de Dom Joseph Boboul,
prieur de la Faye de Jumilhac et syndic de l’Abbaye de Grandmont, avec
Léonard Coquille, maître-papetier, qui a reconnu : “volontairement
déclaré avoir connu et contrôlé avoir vu les meubles
du moulin par les mains de Michel Beauphonie, précédent fermier
dudit moulin en présence de Dom Joseph Boboul, prieur de la Faye de Jumilhac,
syndic de l’Abbaye présent, et savoir...escabelles et un banc dans
l'eschandoir, un lissoir, une arche... ”.
Nous avons affaire a cette époque à une bourgeoisie qui fait fructifier
les biens amassés dans le commerce, par l’exploitation de terres
entretenues par des mercenaires (métayers). Cette situation est bien
décrite par le professeur Jean Tricard :
“Avec le développement de nouveaux rapports de force après
1500, les bailleurs sont en situation d’exiger toujours plus de leurs
métayers, tout en réduisant leur propre participation à
l’exploitation des métairies. Ils restent pour l’essentiel,
responsables de la fourniture des semences, du bétail et de l’outillage.
Surtout ils deviennent des prêteurs d’argent. En revanche, s’ils
fournissent encore une partie des salariés pour la moisson, ils se préoccupent
moins qu’à la période précédente de la fenaison,
des battages, de la fumure des champs, des transports; ils participent moins
au règlement des impôts, à l’entretien des bâtiments
et des prés. En échange, les baux se précisent et multiplient
les tâches du métayer. Ils montrent que ce dernier est perpétuellement
sous surveillance et que l’ère du soupçon commence...le
métayer doit causer le moins de dégâts possible aux bois
lorsqu’il en prend pour son chauffage, la réparation de sa maison
ou des clôtures “
Ce Léonard Coquille, après avoir pris en location pour cinq ans,
les terres de Boisvert en 1662, prend à bail les moulins à blé
et à papier, plus dans ses compétences, pour en garder l’exploitation.
Ce bail sera prorogé le 13 juillet 1668 pour cinq autres années.
Les terres par contre seront louées le 9 septembre 1673, à des
laboureurs : “Léonard de Villejoubert et Maureil du Ponty, cousins,
et Pierre Thomas, fils de Jacques Thomas, laboureurs demeurant métayers
au lieu de Boisvert ”, par Dom Boboul, syndic de l’Abbaye. Nous
avons la un exemple de la reprise de l’exploitation par une “frérèche
élargie”, comme souvent l'abbaye de Grandmont et les faire-valoir
directs auront recours. Ce qui fait écrire au Pr Jean Tricard :
“La seigneurie de Grandmont emploie sur les plateaux limousins et marchois
de l’est quatre-vingt-quatorze frérèches, cinquante-quatre
élargies, cent-vingt-sept comparsonneries contre cent-quatre-vingt-trois
tenanciers individuels. Les associations paysannes représentent 60% des
tenanciers de Grandmont. Mais leur supériorité se marque plus
encore dans la nature et les dimensions de leurs tenures....A la fin du XVe
siècle, frérèches et comparsonneries dominent de plus en
plus le monde rural limousin ” et plus loin il écrit : “
Il serait cependant dangereux d’idéaliser leur action et d’en
faire les sauveurs des campagnes limousines. Leur présence dans la seigneurie
de Grandmont n’y fait pas disparaître toutes les friches et toutes
les terres encore en absine vers 1500”.
Le 30 avril 1681, le R.P Dom Simon Loppin, prêtre prieur de l'abbaye de
Grandmont reçoit de M Martin Duboys, prêtre prieur de Bujaleuf
les droits de lods et vente dus pour l'acquisition de la métairie de
la Brousse "mouvante de ladite abbaye" .
Puis le 30 juillet 1684, l’acte suivant est passé par l’Abbé
Alexandre Frémon :
“Pierre Moussat, laboureur, habitant dans le prieuré de Boisvert,
acceptant la maison noble, seigneurie, et prieuré de Boisvert, consistant
en l’église, maison, granges, écuries dudit prieur...le
dit Moussat sera tenu de faire dire les messes ordinaires, entretenir les maisons
dudit prieuré, la chapelle.. pour la somme de 500 livres à valoir
à partir du 10 décembre 1685.”
La chapelle est toujours en état de servir. On y célèbre
un mariage le 20 août 1681, entre noble Emmanuel de Châteauneuf,
seigneur du Chalard, et Catherine de Flotte, dame de Belabre; puis le 10 février
1687 le mariage de Pierre Bourdicaud, sieur de Fougeoles de la paroisse de St
Pierre-Château avec Melle Anne de la Saigne, demoiselle d'Auliat. Les
témoins étaient Antoine de Maumont, écuyer, sieur du Chalard,
et Léon de la Saigne, écuyer, sieur du Mazeau.
Un autre bail est passé le 30 juillet 1684 il concerne le moulin et la
papeterie, avec départ le 10 décembre 1684, pour une redevance
annuelle de 110 livres, trois rames de papier et un saumon .
On trouve également à Limoges (1600/1680) des pièces de
procédure contre un sieur de Bellabre, pour avoir exercer des violences
contre les tenanciers de Boisvert .
Le 12 mars 1685, l’abbé Alexandre Frémon nommait Vincent
Barny, juge châtelain de Boisvert .
Le 19 Janvier 1699, un bail est passé à Grandmont à huit
heures du matin au Chapitre convoqué et assemblé au son de la
cloche par le R.P en Dieu Dom Henry de la Marche de Parnac, et Dom Jean de Volondat,
prieur claustral, Antoine Filliol, François le Baillif, Jean Bonnet,
François Lefébure, professeur de philosophie, François
Paquerage, chantre, Pierre de la Haye, sacristain, Jean Maleden, Joseph Joubert....des
moulins à bled et à papier sur la Vienne, écluse et paniers
à pêcher en la paroisse de Bujaleuf, avec tous les meubles meublant
et ustensiles, outils et autres dont François Coquille est chargé
par les baux en conséquence desquels il tenait lesdits moulins, prés,
et autres domaines, et les tient jusqu'au dit jour 15 mars prochain suivant
(1699), suivant le bail du 11 août 1677"
Les biens furent affermés pour 99 ans dans un bail emphytéotique,
reçu par Dom Muret pour le prix annuel de : 112 livres, trois rames de
papier et un saumon, au Sieur Baptiste Sauvage, bourgeois et marchand de la
ville de St Léonard .
Mais ledit Baptiste Sauvage n’arrivera pas à rentabiliser son opération.
Il demande le 16 mai 1704 après midi, à St Léonard à
Dom Henry de la Marche de Parnac, le délaissement et déguerpissement
du moulin. Dom Henry de la Marche refusera, quoique le sieur Sauvage était
en droit de demander sa liberté. Le 28 mai 1704 Dom Léonard de
la Celle est envoyé à Boisvert pour notifier au sieur Sauvage
le refus de l’Abbé :
“Au moulin de Boisvert s’est présenté Dom Léonard
de la Celle, religieux, syndic de l’Abbé de Gr, lequel nous a requis
de vouloir nous transporter au moulin de Boisvert sur l’acte de déguerpissement
et abandon fait au seigneur abbé chef général par le sieur
Jean Sauvage, bourgeois et marchand de la ville de St Léonard desdits
moulins de Boisvert par acte devant notaire royal Texier le 16 mai et duement
signifié par Chabanne, huissier royal ayant trouvé ledit Sauvage
en parlant à la personne accompagnée dudit sieur sindic. Je lui
ai déclaré au sieur de la Celle que le Sgr Abbé ne peut
accepter le deguerpissement à lui offert par le sieur Sauvage qu’il
n’ait mis le dit moulin et bâtiment en bon état comme il
s’y est obligé par le contrat du 19 janvier 1699 reçu par
Demuret notaire. “
Un arrangement dut avoir lieu, car le 23 juin 1709, le bien trouva un autre
repreneur, sans doute avec l’assentiment des deux parties, l’acte
étant dressé chez le sieur Sauvage.
“Le 23 juin 1709, en la ville de St Léonard dans la maison du sieur
Sauvage bourgeois de la dite ville par-devant notaire ont été
présent
Jean Maledent religieux syndic de l’Abbaye chef d’ordre, lequel
a volontairement affermé au sieur Léonard Fraissinaud, marchand
en la ville de St Léonard, présent et stipulant et acceptant,
savoir les moulins à bled et à papier dépendant du prieuré
de Boisvert annexe de ladite abbaye, situé sur la rivière Vienne,
en dessous dudit prieuré avec leurs appartenances et dépendances,
jeux garnis, celuy de bled tournant et virant garni de meules, et l’autre
à papier, de batteries, et autres choses nécessaires à
faire le papier, ensemble le revenu des battes ou paniers à prendre poisson
étant en dessous des pales dudit moulin avec tout droit d’eau de
pêche sur ladite rivière de Vienne seulement, de chasse sans aucune
retenu si ce n’est lorsque ledit Seigneur Abbé de Grandmont y viendra
ou les religieux ou domestiques, avec ordre dudit Seigneur, pour la pêche
qui se réserve dans ladite écluse quand bon lui semblera,...Le
syndic audit sieur Fraissinaud présent comme dessus pour le temps de
neuf années neuf jouissances continuelle et consécutives a commencé
ladite afferme au quinzième du mois d’Août prochain et finira
de même et semblable jour après lesdites neuf années et
le tout moyennant la somme de cent livres deux rames de papier estimé
à 40 sols avec deux saumons l’un d’hiver et l’autre
d’été pour une chacune des neuf années.... ”
Une remise de dettes de 25 livres doit être consenti à ce papetier
le 2 janvier 1711; ce dernier : “ayant subi des pertes suite aux inondations,
et à ce que le moulin a vaqué pendant le temps qu’on a fait
les réparations dud. moulin “.
En 1733, lors de l’évaluation des revenus de l’Abbaye, par
l’abbé de la Guérinière, Boisvert était porté
comme rapportant 420 livres .
Des travaux furent entrepris en 1766 comme le prouve une date sur une pierre.
Boisvert avec Bonneval de Serre et Saint-Martin-Sainte Catherine étaient
affermés, en 1772, 1100 livres, plus la moitié des lods et ventes
.
Boisvert fut uni, comme toutes les annexes de l'Abbaye, à l’évêché
et siège épiscopal de Limoges, par le décret du 27 Juin
1781 . A la Révolution le bien fut mis en vente. Le lieu était
habité en 1806 par 22 personnes, en 1836 par 24, et en 1896 par 22.