Bois Rahier (Indre et Loire)
Localisation
:
ci-contre : plan du prieuré aux archives départementales d'I et L. |
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Histoire
:
Elle fut fondée par Henri II Plantagenet vers 1157 avec la protection
du Pape Urbain III. Cette fondation fut confirmée par Richard Coeur de
Lion en 1190. Le revenu garanti s'élevait à 300 livres, somme
très élevée, mais avec la charge de recevoir les lépreux.
L'église fut achevée en 1254, et dédiée à
St-Laurent et à St-Etienne. En 1295, Bois-Rahier avait un effectif de
12 clercs, qui sera porté à 18 en 1317 lorsqu'il devint prieuré,
avec les apports des celles de Montaussan et de Clairfeuil qui lui furent unies.
Son premier prieur fut Jehan de la Chieza . Son second prieur Etienne de la
Chieza, l’ancien prieur d’Époisses, fut nommé en 1336
au prieuré de Vincennes.
Durant la Guerre de Cent Ans l'insécurité régnant en Limousin,
Bois-Rahier servit de refuge aux abbés de Grandmont. Le siège
fut transporté en 1385, et le Chapitre général s'y tint
en 1386. Le prieuré tomba en commende au XVème siècle;
en 1463, Bois-Rahier eut comme prieur l'Evêque de Mende qui résigna
pour Jean Fouquet. Puis après 1479, il fut dirigé par Elie Jolivet,
Henri de Châteauneuf, Louis de St Symphorien (1484), Martin de Beaune
(19-03-1513), Martin Fumée (13-08-1513).
En 1532, le Parlement de Paris demanda à deux religieux du Bois-Rahier
de réformer l'Ordre, en le soumettant à l'observance de St-Augustin.
Un commencement de réforme eut lieu en 1533. En 1591, on rétablit
la lecture à table et les grâces après les repas, et pour
les absences non motivées aux offices, la privation de vin à table.
Mais une réforme plus sérieuse y fut introduite par Rigaud de
Lavaur en 1605. Cette tentative attira quelques jeunes en recherche d'une vie
plus ascétique. Tel fut le cas des frères Frémon, dont
l'un, Alexandre, devint abbé général de l'Ordre, et l'autre,
Charles, fut le fondateur de la Nouvelle Observance. Georges Barny, futur abbé
général, était à cette époque le prieur du
Bois-Rahier.
Le 5 février 1634, Louis de Coursine, fut nommé prieur commendataire
de Bois-Rahier. Cette nomination fut confirmée le 3 juin 1641 . Le 2
octobre 1648, Philippe Berthier, abbé de St Vincent de Senlis lui succedait.
La réforme manquait cruellement de cadres et fut longue à mettre
sur pied. La vie de solitude fut propice à une certaine activité
littéraire. Déjà au XVe siècle, Bois-Rahier était
renommé pour la richesse de sa bibliothèque. Ne possédait-elle
pas une adaptation de l’ordinaire de Guillaume Pellicier (Ms Tours n°233).
Au XVIIe siècle un gros traité manuscrit y fut rédigé
.Le Père Toussaint Bonnet écrivit une histoire de l'Ordre en trois
volumes : “De ordine Grandimontensi” , un autre Grandmontain acheva
le 7 février 1712 un recueil de 458 pages sur l'Ordre, une série
de recueils sur des questions d'histoire de droit religieux. Mais tous furent
la proie des flammes lors du bombardement de la Bibliothèque de Tours
en juin 1940 !
Seul subsiste un Ordinaire Rituel de 450 pages du XVIIIème siècle,
qui nous renseigne sur la liturgie de l'Ordre.
En 1732 les prieurs du Bois-Rahier et de six autres maisons : Beaumont, Viaye,
Rouen, Boulogne, Bercey et la Primaudière, demandèrent la réunion
d'un chapitre général.
Par suite du refus de l'abbé de la Guérinière, ils en appelèrent
au Roi Louis XV . Mais un arrêt du Conseil déclara cette réclamation
non recevable le 29 mai 1734. En 1740, le prieur commendataire était
Messire Jacques François Mercier, chanoine de la Sainte Chapelle à
Paris : le tiers des bâtiments lui était attribué de plein
droit, et ses revenus dépassaient la part des religieux.
Raymond Bailleul, professeur au Lycée Grandmont de Tours, analyse d'une
manière assez pertinente la vie au XVIIIème siècle à
Bois-Rahier:
"Bois-Rahier était entouré d'un système assez compliqué
de murs utilisant habilement au levant la dénivellation du sol. Le portail
solide et bien gardé, est nettement en retrait par rapport au mur de
la métairie et du "jardin neuf" ; ceci a été
vraisemblablement conçu pour la défense. L'impression générale
est celle d'un petit monde méfiant. Les bois étaient très
négligés, et servaient comme réserve de gibier, les loups
abondaient. Des hommes furent dévorés, la dernière victime
fut un typographe condamné lors de la Commune de Paris, et libéré
de Fontevrault. L'écorce des arbres servait aux tanneurs de Tours. Les
moines possédaient trois valets (ce qui était interdit par la
règle), un cuisinier, un jardinier et un servant de messe. Rien ne semblait
indiquer la dissipation et le luxe. Vie religieuse assez terne, mais plutôt
celle de petits bourgeois dévots."
En 1743 l'église était alors en piteux état: charpente
cassée, maçonnerie ruinée, lézardes de dix pieds
de haut dans les murs. Le bois du clocher était également pourri,
et l'escalier d'accès aux cloches était en ruines. La reconstruction
alla bon train . La salle capitulaire devint alors une salle de réception.
La dépense fut à la hauteur des dégâts, soit une
somme de 33.217 livres. Pour pouvoir payer, on dut procéder à
des coupes de bois.
En 1769, Jacques Mercier, abbé commendataire de St Jacques de Provins,
prieur commendataire du Plessis-Grimault et de Notre-Dame de Bois-Rahier, dit
Grandmont, passa un bail à ferme avec René Pion pour la somme
de 4.500 livres
Le 23 septembre 1770 lorsque la Commission des Réguliers se rendit à
Grandmont, on lui remit l'état des revenus de chaque celle : Bois-Rahier
possédait alors 2.270 livres de revenu net, et trois religieux y résidaient
: Dom Beausire d'Auzais, prieur, Dom Puydaura de Mauriac et Dom Joseph Louis
Beausire.
Le décret d'union fut rendu par Mgr de Fleury le 22 mars 1774, et confirmé
par lettres patentes du roi LOUIS XVI le 2 juin 1774.
Le grand séminaire avait droit de vendre les "lieux claustraux,
églises et bâtiments en dépendant".
Mgr de Fleury, Archevêque de Tours fut transféré au siège
de Cambrai, et Mgr François Joachim Mamert de Conzié, Évêque
de St-Omer, lui succéda le 24 septembre 1774. Le sieur de Conzié
avait un passé assez marqué. Il avait débuté à
25 ans, comme attaché à Loménie de Brienne. Ce dernier
l'utilisa au sein de la Commission des Réguliers pour "réformer"
les Ordres religieux.
Il écrivait "Je me flatte d'amener mes moines à bonne composition"
le 18 mai 1769 !
Quelques jours plus tard les Franciscains de Picpus acceptèrent la destruction
de treize monastères "sauf au prochain chapitre à faire mieux".
Dès 1781 Mgr de Conzié s'attaqua à Bois-Rahier. Après
démolition de l'ancien prieuré, il se fit construire une majestueuse
cour d'entrée avec arc de triomphe, et un château, sur les plans
de Guerne, Grand Prix d'Architecture en 1769. En 1787, il fit planter 46.097
arbres dans le parc, mais le château ne fut pas achevé, à
cause de la Révolution. Bois-Rahier fut vendu comme Bien National le
15 avril 1791 au Sieur GUISOL, de Paris pour la somme de 321.000 livres.
En réalité, comme cela se produisait à cette époque
troublée, l'acheteur réel était un banquier parisien du
nom de Laurent Lecoulteux. Le bien passa de mains en mains au XIXème
siècle pour devenir la propriété de la ville de Tours le
29 janvier 1921, représentée par Mr Camille Chautemps, maire de
la ville de Tours.
Devenu parc de loisirs, puis donné en 1959au
Ministère de l'Education Nationale pour y implanter un lycée,
les jours du château de Grandmont étaient alors comptés.
Il fut démoli en 1961.
Pour l'anecdote ,Jeanne Bourin dans son livre "La chambre des dames"
parle du prieuré de Grandmont à Tours comme lieu accueillant les
orphelins. A ce propos la plus grande avenue de Tours se nomme "Avenue
de Grammont".
Le lycée mixte de Tours voit le jour en 1964. Il fête son cinquantenaire le 31 Mai 2013.
L’église St Jean de Montjoyeux a reçu un nouvel autel qui a reçu des reliques de St Étienne de Muret, et un nouvel ambon que l'archevêque a dédicacé le 28 janvier 2007 (40ème anniversaire de la bénédiction de l’église par Monseigneur Louis Ferrand) durant la messe qu’il a présidé.
Historique de la construction de l’église
L’église Saint Jean de Montjoyeux a été la première
église construite après la guerre, dans l’agglomération
tourangelle. Construite en un an, de juin 1965 à juin 1966 (architecte
Monsieur Barthélémy), sa charpente est en bois lamellé
collé. Les sols sont en comblanchien et les contremarches du chœur
sont en marbre vert des Alpes. Il y a tout juste quarante ans, le 8 janvier
1967, Monseigneur Ferrand bénit cette nouvelle église.
Sa forme triangulaire, de 33 m de côté, permet de rassembler le
maximum de participants autour de l’autel.
Le Christ en croix et la Vierge et l’enfant, sculptés dans du bois
d’iroko, sont l’œuvre du sculpteur tourangeau Yves Le Pape.
Le projet initial comportait des vitraux et un autel définitif, mais
les budgets étaient dépassés.
Historique du projet de nouvel autel
Le Père André Millot, curé de Montjoyeux en 2002, peu avant
son départ, a pris des contacts pour envisager le remplacement de l’autel
provisoire. Le Père Xavier Gué a ensuite mis en place, une commission
d’étude spécialisée. La Commission Autel, composée
du curé, du diacre et de quatre paroissiens, assistée d’un
membre de la Commission d’Art sacré du diocèse, s’est
réunie cinq fois (de Juillet 2004 à Novembre 2005). C’est
le projet de Monsieur Pittoni, artisan marbrier, à Montlouis sur Loire,
qui a été retenu, en comparaison avec deux autres projets en bois.
Le projet a été présenté à la Commission
Economique qui a accepté de budgétiser la dépense.
L’autel actuel a un caractère provisoire puisqu’il est en
bois contre-plaqué recouvert d’une peinture granitée verte.
Le nouvel autel aura la forme de l’actuel. Ses dimensions seront légèrement
différentes : hauteur 95 cm au lieu de 90 cm et largeurs 100 x 125 au
lieu de 100 x 150 (dimensions selon les tendances actuelles depuis Vatican II).
Le matériau est en marbre vert des Alpes identique à celui des
contremarches des escaliers du chœur. Et le poids atteint 250 kg environ
(l’actuel n’en pèse qu’une vingtaine !).
Le projet respecte donc l’esprit des concepteurs de l’église
dans le matériau et dans la forme, ainsi que dans la sobriété
et le très grand dépouillement.
La logique voulait que la construction de l’autel en marbre appelle un
ambon dans le même matériau. Le nouvel ambon sera donc en marbre
vert des Alpes. Il pèsera environ 120 kg mais sera quand même beaucoup
plus léger à l’œil et laissera une meilleure visibilité
sur le chœur, que l’actuel ambon en sapin.
L’ambon a été réalisé sur le dessin d’un
projet du Père Millot, ancien curé.
Deux textes de l’Evangile de St Jean, en lettres de cuivre, seront repris
sur l’ancien ambon et reposés en application sur le nouveau par
M. Jacques Walter, métallier d’art à Preuilly sur Claise,
qui avait réalisé ces lettres ainsi que le tabernacle, il a quarante
ans.
Le rituel de la dédicace de l’autel
Il est composé de : la déposition des reliques d’un martyr
ou d’un saint ; l’onction de l’autel par du chrême ;
l’encens brûlé sur l’autel ; la parure de l’autel
; l’illumination de l’autel. Vous trouverez ci-dessous leurs significations
La déposition des reliques : elle symbolise que tous les hommes qui ont
été baptisés dans la mort du Christ, mais surtout ceux
qui ont versé leur sang pour le Seigneur, participent à la passion
du Christ.
L’onction de l’autel : par l’onction du chrême, l’autel
devient symbole du Christ qui est « oint » et est appelé
ainsi, car le Père l’a oint par le Saint-Esprit et a fait de lui
le Souverain Prêtre, qui devait offrir sur l’autel de son corps
le sacrifice de sa vie pour le salut de tous les hommes.
L’encens est brûlé sur l’autel pour signifier que le
sacrifice du Christ, qui se perpétue sacramentellement en ce lieu, monte
vers Dieu comme un parfum agréable.
La parure indique que l’autel chrétien est l’autel du sacrifice
eucharistique et la table du Seigneur que les prêtres et les fidèles
entourent pour célébrer le mémorial de la mort et de la
résurrection du Christ et pour manger le repas du Seigneur.
L’illumination de l’autel signale que le Christ est la « lumière
pour éclairer les nations païennes », dont la clarté
fait resplendir l’Eglise et par elle toute la famille des hommes.
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