Bois Rahier (Indre et Loire)

 

Localisation :
Située sur la commune de St-Avertin, à 3km au Sud de Tours, à l'Ouest de St-Avertin, sur la rive gauche du Cher, au bord du plateau, au-dessus de la vallée.


Propriétaire :
Conseil Général d'Indre et Loire.


Intérêt :
Église (Sud) néant.


Vestiges :
Aucun, les restes de la celle ont été détruits vers 1781 sur ordre de Mgr de CONZIE, Archevêque de Tours. Il se fit édifier un château à son emplacement.

ci-contre : plan du prieuré aux archives départementales d'I et L.

Histoire :
Elle fut fondée par Henri II Plantagenet vers 1157 avec la protection du Pape Urbain III. Cette fondation fut confirmée par Richard Coeur de Lion en 1190. Le revenu garanti s'élevait à 300 livres, somme très élevée, mais avec la charge de recevoir les lépreux.
L'église fut achevée en 1254, et dédiée à St-Laurent et à St-Etienne. En 1295, Bois-Rahier avait un effectif de 12 clercs, qui sera porté à 18 en 1317 lorsqu'il devint prieuré, avec les apports des celles de Montaussan et de Clairfeuil qui lui furent unies. Son premier prieur fut Jehan de la Chieza . Son second prieur Etienne de la Chieza, l’ancien prieur d’Époisses, fut nommé en 1336 au prieuré de Vincennes.
Durant la Guerre de Cent Ans l'insécurité régnant en Limousin, Bois-Rahier servit de refuge aux abbés de Grandmont. Le siège fut transporté en 1385, et le Chapitre général s'y tint en 1386. Le prieuré tomba en commende au XVème siècle; en 1463, Bois-Rahier eut comme prieur l'Evêque de Mende qui résigna pour Jean Fouquet. Puis après 1479, il fut dirigé par Elie Jolivet, Henri de Châteauneuf, Louis de St Symphorien (1484), Martin de Beaune (19-03-1513), Martin Fumée (13-08-1513).
En 1532, le Parlement de Paris demanda à deux religieux du Bois-Rahier de réformer l'Ordre, en le soumettant à l'observance de St-Augustin. Un commencement de réforme eut lieu en 1533. En 1591, on rétablit la lecture à table et les grâces après les repas, et pour les absences non motivées aux offices, la privation de vin à table.
Mais une réforme plus sérieuse y fut introduite par Rigaud de Lavaur en 1605. Cette tentative attira quelques jeunes en recherche d'une vie plus ascétique. Tel fut le cas des frères Frémon, dont l'un, Alexandre, devint abbé général de l'Ordre, et l'autre, Charles, fut le fondateur de la Nouvelle Observance. Georges Barny, futur abbé général, était à cette époque le prieur du Bois-Rahier.
Le 5 février 1634, Louis de Coursine, fut nommé prieur commendataire de Bois-Rahier. Cette nomination fut confirmée le 3 juin 1641 . Le 2 octobre 1648, Philippe Berthier, abbé de St Vincent de Senlis lui succedait.
La réforme manquait cruellement de cadres et fut longue à mettre sur pied. La vie de solitude fut propice à une certaine activité littéraire. Déjà au XVe siècle, Bois-Rahier était renommé pour la richesse de sa bibliothèque. Ne possédait-elle pas une adaptation de l’ordinaire de Guillaume Pellicier (Ms Tours n°233). Au XVIIe siècle un gros traité manuscrit y fut rédigé .Le Père Toussaint Bonnet écrivit une histoire de l'Ordre en trois volumes : “De ordine Grandimontensi” , un autre Grandmontain acheva le 7 février 1712 un recueil de 458 pages sur l'Ordre, une série de recueils sur des questions d'histoire de droit religieux. Mais tous furent la proie des flammes lors du bombardement de la Bibliothèque de Tours en juin 1940 !
Seul subsiste un Ordinaire Rituel de 450 pages du XVIIIème siècle, qui nous renseigne sur la liturgie de l'Ordre.
En 1732 les prieurs du Bois-Rahier et de six autres maisons : Beaumont, Viaye, Rouen, Boulogne, Bercey et la Primaudière, demandèrent la réunion d'un chapitre général.
Par suite du refus de l'abbé de la Guérinière, ils en appelèrent au Roi Louis XV . Mais un arrêt du Conseil déclara cette réclamation non recevable le 29 mai 1734. En 1740, le prieur commendataire était Messire Jacques François Mercier, chanoine de la Sainte Chapelle à Paris : le tiers des bâtiments lui était attribué de plein droit, et ses revenus dépassaient la part des religieux.
Raymond Bailleul, professeur au Lycée Grandmont de Tours, analyse d'une manière assez pertinente la vie au XVIIIème siècle à Bois-Rahier:
"Bois-Rahier était entouré d'un système assez compliqué de murs utilisant habilement au levant la dénivellation du sol. Le portail solide et bien gardé, est nettement en retrait par rapport au mur de la métairie et du "jardin neuf" ; ceci a été vraisemblablement conçu pour la défense. L'impression générale est celle d'un petit monde méfiant. Les bois étaient très négligés, et servaient comme réserve de gibier, les loups abondaient. Des hommes furent dévorés, la dernière victime fut un typographe condamné lors de la Commune de Paris, et libéré de Fontevrault. L'écorce des arbres servait aux tanneurs de Tours. Les moines possédaient trois valets (ce qui était interdit par la règle), un cuisinier, un jardinier et un servant de messe. Rien ne semblait indiquer la dissipation et le luxe. Vie religieuse assez terne, mais plutôt celle de petits bourgeois dévots."
En 1743 l'église était alors en piteux état: charpente cassée, maçonnerie ruinée, lézardes de dix pieds de haut dans les murs. Le bois du clocher était également pourri, et l'escalier d'accès aux cloches était en ruines. La reconstruction alla bon train . La salle capitulaire devint alors une salle de réception.
La dépense fut à la hauteur des dégâts, soit une somme de 33.217 livres. Pour pouvoir payer, on dut procéder à des coupes de bois.
En 1769, Jacques Mercier, abbé commendataire de St Jacques de Provins, prieur commendataire du Plessis-Grimault et de Notre-Dame de Bois-Rahier, dit Grandmont, passa un bail à ferme avec René Pion pour la somme de 4.500 livres
Le 23 septembre 1770 lorsque la Commission des Réguliers se rendit à Grandmont, on lui remit l'état des revenus de chaque celle : Bois-Rahier possédait alors 2.270 livres de revenu net, et trois religieux y résidaient : Dom Beausire d'Auzais, prieur, Dom Puydaura de Mauriac et Dom Joseph Louis Beausire.
Le décret d'union fut rendu par Mgr de Fleury le 22 mars 1774, et confirmé par lettres patentes du roi LOUIS XVI le 2 juin 1774.
Le grand séminaire avait droit de vendre les "lieux claustraux, églises et bâtiments en dépendant".
Mgr de Fleury, Archevêque de Tours fut transféré au siège de Cambrai, et Mgr François Joachim Mamert de Conzié, Évêque de St-Omer, lui succéda le 24 septembre 1774. Le sieur de Conzié avait un passé assez marqué. Il avait débuté à 25 ans, comme attaché à Loménie de Brienne. Ce dernier l'utilisa au sein de la Commission des Réguliers pour "réformer" les Ordres religieux.
Il écrivait "Je me flatte d'amener mes moines à bonne composition" le 18 mai 1769 !
Quelques jours plus tard les Franciscains de Picpus acceptèrent la destruction de treize monastères "sauf au prochain chapitre à faire mieux".
Dès 1781 Mgr de Conzié s'attaqua à Bois-Rahier. Après démolition de l'ancien prieuré, il se fit construire une majestueuse cour d'entrée avec arc de triomphe, et un château, sur les plans de Guerne, Grand Prix d'Architecture en 1769. En 1787, il fit planter 46.097 arbres dans le parc, mais le château ne fut pas achevé, à cause de la Révolution. Bois-Rahier fut vendu comme Bien National le 15 avril 1791 au Sieur GUISOL, de Paris pour la somme de 321.000 livres.
En réalité, comme cela se produisait à cette époque troublée, l'acheteur réel était un banquier parisien du nom de Laurent Lecoulteux. Le bien passa de mains en mains au XIXème siècle pour devenir la propriété de la ville de Tours le 29 janvier 1921, représentée par Mr Camille Chautemps, maire de la ville de Tours.
Devenu parc de loisirs, puis donné en 1959
au Ministère de l'Education Nationale pour y implanter un lycée, les jours du château de Grandmont étaient alors comptés. Il fut démoli en 1961.
Pour l'anecdote ,Jeanne Bourin dans son livre "La chambre des dames" parle du prieuré de Grandmont à Tours comme lieu accueillant les orphelins. A ce propos la plus grande avenue de Tours se nomme "Avenue de Grammont".

Le lycée mixte de Tours voit le jour en 1964. Il fête son cinquantenaire le 31 Mai 2013.

L’église St Jean de Montjoyeux a reçu un nouvel autel qui a reçu des reliques de St Étienne de Muret, et un nouvel ambon que l'archevêque a dédicacé le 28 janvier 2007 (40ème anniversaire de la bénédiction de l’église par Monseigneur Louis Ferrand) durant la messe qu’il a présidé.


Historique de la construction de l’église


L’église Saint Jean de Montjoyeux a été la première église construite après la guerre, dans l’agglomération tourangelle. Construite en un an, de juin 1965 à juin 1966 (architecte Monsieur Barthélémy), sa charpente est en bois lamellé collé. Les sols sont en comblanchien et les contremarches du chœur sont en marbre vert des Alpes. Il y a tout juste quarante ans, le 8 janvier 1967, Monseigneur Ferrand bénit cette nouvelle église.
Sa forme triangulaire, de 33 m de côté, permet de rassembler le maximum de participants autour de l’autel.
Le Christ en croix et la Vierge et l’enfant, sculptés dans du bois d’iroko, sont l’œuvre du sculpteur tourangeau Yves Le Pape.
Le projet initial comportait des vitraux et un autel définitif, mais les budgets étaient dépassés.
Historique du projet de nouvel autel
Le Père André Millot, curé de Montjoyeux en 2002, peu avant son départ, a pris des contacts pour envisager le remplacement de l’autel provisoire. Le Père Xavier Gué a ensuite mis en place, une commission d’étude spécialisée. La Commission Autel, composée du curé, du diacre et de quatre paroissiens, assistée d’un membre de la Commission d’Art sacré du diocèse, s’est réunie cinq fois (de Juillet 2004 à Novembre 2005). C’est le projet de Monsieur Pittoni, artisan marbrier, à Montlouis sur Loire, qui a été retenu, en comparaison avec deux autres projets en bois.
Le projet a été présenté à la Commission Economique qui a accepté de budgétiser la dépense.
L’autel actuel a un caractère provisoire puisqu’il est en bois contre-plaqué recouvert d’une peinture granitée verte.
Le nouvel autel aura la forme de l’actuel. Ses dimensions seront légèrement différentes : hauteur 95 cm au lieu de 90 cm et largeurs 100 x 125 au lieu de 100 x 150 (dimensions selon les tendances actuelles depuis Vatican II). Le matériau est en marbre vert des Alpes identique à celui des contremarches des escaliers du chœur. Et le poids atteint 250 kg environ (l’actuel n’en pèse qu’une vingtaine !).
Le projet respecte donc l’esprit des concepteurs de l’église dans le matériau et dans la forme, ainsi que dans la sobriété et le très grand dépouillement.
La logique voulait que la construction de l’autel en marbre appelle un ambon dans le même matériau. Le nouvel ambon sera donc en marbre vert des Alpes. Il pèsera environ 120 kg mais sera quand même beaucoup plus léger à l’œil et laissera une meilleure visibilité sur le chœur, que l’actuel ambon en sapin.
L’ambon a été réalisé sur le dessin d’un projet du Père Millot, ancien curé.
Deux textes de l’Evangile de St Jean, en lettres de cuivre, seront repris sur l’ancien ambon et reposés en application sur le nouveau par M. Jacques Walter, métallier d’art à Preuilly sur Claise, qui avait réalisé ces lettres ainsi que le tabernacle, il a quarante ans.
Le rituel de la dédicace de l’autel
Il est composé de : la déposition des reliques d’un martyr ou d’un saint ; l’onction de l’autel par du chrême ; l’encens brûlé sur l’autel ; la parure de l’autel ; l’illumination de l’autel. Vous trouverez ci-dessous leurs significations
La déposition des reliques : elle symbolise que tous les hommes qui ont été baptisés dans la mort du Christ, mais surtout ceux qui ont versé leur sang pour le Seigneur, participent à la passion du Christ.
L’onction de l’autel : par l’onction du chrême, l’autel devient symbole du Christ qui est « oint » et est appelé ainsi, car le Père l’a oint par le Saint-Esprit et a fait de lui le Souverain Prêtre, qui devait offrir sur l’autel de son corps le sacrifice de sa vie pour le salut de tous les hommes.
L’encens est brûlé sur l’autel pour signifier que le sacrifice du Christ, qui se perpétue sacramentellement en ce lieu, monte vers Dieu comme un parfum agréable.
La parure indique que l’autel chrétien est l’autel du sacrifice eucharistique et la table du Seigneur que les prêtres et les fidèles entourent pour célébrer le mémorial de la mort et de la résurrection du Christ et pour manger le repas du Seigneur.
L’illumination de l’autel signale que le Christ est la « lumière pour éclairer les nations païennes », dont la clarté fait resplendir l’Eglise et par elle toute la famille des hommes.


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