Bois-Menou (Tarn et Garonne)
Localisation :
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Histoire architecturale
:
Par le procès-verbal de visite du 24 mai 1683 nous connaissons l’implantation
de cette celle. L’église se trouvait au nord des bâtiments
conventuels. Elle était éclairée par un triplet et mesurait
18,40m de long sur 5,52m de large. Voûtée en pierre, elle semblait
lors de la visite bien entretenue. Le procès-verbal dit “les murailles
sont blanchis et lambrissées à neuf...l’autel et le marchepied
estant fait à neuf...”. par contre les bâtiments conventuels
semblent être sécularisés. A part le passage servant de
sacristie, les autres bâtiments servent ou sont devenus : écurie,
étable, grange, pigeonnier...
Histoire :
Bois-Menou fut fondé vers 1140/1165 sous les auspices des seigneurs de
Caylus. Cette celle fut dédiée à Saint Eutrope, Sanctus
Eutropius de Bosco Minore. L’une des premières traces de l’existence
de cette celle se trouve dans une vente faite par Géraud de Lugan aux
Templiers de Lacapelle-Livron en 1269, car la celle se trouvait près
du chemin qui allait du château de la Barthe à Puy-la-Garde.
En 1295 elle comptait quatre religieux, et fut unie à Francour en 1317.
Les bâtiments furent vendus le 15 septembre 1485 par le prieur commendataire
de Francour, Raymond de Caussade, protonotaire du Saint-Siège, chanoine
de l’église de Cahors, à Antoine de Morlhon, seigneur de
Peyrolles . Le 24 mars 1490, un bail emphytéotique d’un domaine
nommé Lou Masviel, situé sur le chemin de St Cirq Lapopie à
Cajarc, fut consenti par le frère Guillaume Rodat, prieur de Bois-Menou,
en faveur de Raymond de Pierre, dit Maudit, et de son frère Jean, contre
le paiement d’un cens annuel de deux setiers de froment, d’un setier
d’avoine et de deux gélines . L’église subsistait
encore en bon état au XVIIème s, ainsi que d’autres bâtiments
dont la vocation était devenue agricole, car un procès-verbal
des réparations à faire était demandé par Pierre
de Gironde, prieur commendataire de Francour, et Alexandre Frémon, Général
de l’Ordre. Ils obtinrent le délaissement d’Antoine de Savignac,
prieur pourvu de Bois-Menou le 7 août 1682 (voir pièces). A partir
de ce jour-là Bois-Menou dépendit directement de Francour.
Dans le procès-verbal d’adjudication des biens nationaux du 19
Brumaire an II (10 Novembre 1793) Affiche n°26, article 15, Boismenou est
mis à prix à 5.000 livres :
“Il a été fait, crié, et publication de la dernière
offre de l’art. 15, affiche 26 contenant en une maison, grange, église,
jardin et terre de trois sétérés à Bois-Menou qui
appartient au monastère de Francour, adjugé au citoyen Antoine
Navech, de Vidaillac, pour la somme de 5,025 livres
Au moment de la signature le dit Navech a déclaré que dans l’enchère
il a agi pour son ami élu et à élire, et qu’il fait
choix de la personne du citoyen Pierre Frayssinet, négociant à
Caylus, présent qui a accepté ladite élection et signé
avec ledit Navech“
A ne pas douter il s’agit bien d’un simulacre de vente par adjudication.
Il n’y a pas d’autre enchérisseur que le sieur Navech, et
la plus value de 25 livres sur la mise à prix est pour le moins singulière.
De plus le dit Navech trouva immédiatement un “ami” qui accepta
la vente. Navech pour ses bons services, dut être ou plutôt se fit
“récompensé”!
L’ancien prieuré servi désormais de carrière de pierre.
Les murs du village de Bois-Menou en sont les témoins!