Sermaize - (Charente Maritime)
Sermaize se trouve sur la commune de Nieul sur Mer (Charente-Maritime), près de la D 107.
Vestiges : La porte des fidèles |
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Histoire :
Sermaize a été fondée en 1192, une charte attribue sa fondation
à Richard Coeur de Lion, mais il semble que Sermaize existait déjà
grâce aux libéralités d’Henri II, roi d’Angleterre
en 1155. Elle était la plus riche des celles de Saintonge; elle possédait
une maison de”ville” à la Rochelle. En 1295 elle hébergeait
huit religieux et en 1317 on lui annexe deux petites celles, La Lance (17/4)
et Barbetorte (85/1), et passe à 16 religieux (chiffre théorique).
Son premier prieur fut Guy de la Chaize .
Le 10 mai 1222, le roi d’Angleterre, Henri III, adressait au sénéchal
du Poitou, Savary de Mauléon, une lettre pour désigner un bourgeois
de la Rochelle “du nombre des plus malheureux” qui s’occupera
des affaires des religieux de Sermaize .
Ithier du Merle, 14ème prieur de l’Ordre en butte aux difficultés
entre “fratres Gallicis et Anglicis ”fut cité par le roi
Louis VII à Paris, et fut contraint par serment à se demettre
de sa charge. On le nomma correcteur de Sermaize. Il s’y retira et y mourut
peu de temps après, le 3 octobre 1260 .
En 1304, 20 livres tournois de revenu furent donné au prieur et religieux
de Sermaize par Jean de Saint-Gilles, clerc, pour son anniversaire et celui
de ses parents. En 1306, Jeanne La Descoffe femme de Jaffrey Sanion de Marens
donna tous ses biens au prieur et religieux de Sermaize a condition que son
anniversaire soit célébré à perpétuité.
Guy Foucher, 19ème prieur de l’Ordre, qui avait reçu à
Grandmont en 1306, le Pape Clément V avec six ou sept cardinaux et toute
sa cour pendant cinq jours, fit de grandes dépenses à cette occasion.
Il se trouva devant des difficultés financières qu’il ne
put relever, et se démit au chapitre général la veille
de la Pentecôte 1306. Il fut fait correcteur de Sermaize, il y resta quelques
temps, mais en butte a certains religieux de l’Ordre il le quitta pour
rentrer chez les frères mineurs. Il ne finit pas son noviciat chez les
frères. Il alla à Toulouse où se trouvaient les envoyés
du Pape, pour plaider sa cause au sujet de son élection. Mais, gravement
malade, il revint de Pinel à Sermaize pour y finir ses jours. Il mourut
en cours de route, et fut enseveli à Sermaize dans l’un des enfeux
le 22 septembre 1318.
Le futur 21ème Prieur de l’Ordre par contre fit vers ces années
là, son année de probation à Sermaize avant d’être
élu Prieur de Grandmont le 4 mai 1313
L’abbé général de Grandmont, Pierre Aubert, obtint
du Pape Clément VI l’union à perpétuité de
Sermaize et du Petit-Bandouille à Grandmont en 1343, avec leurs annexes,
à condition que le nombre de religieux, et le culte divin n’en
fussent pas diminués . Mais c’était sans compter sur les
guerres de Religions ! Jean XXIII réserva à sa nomination le prieuré
de Sermaize par bulle donnée à Saint-Antoine hors les murs de
Florence, le 19 septembre 1410, mais le Pape Martin V, élu au concile
de Constance en 1415, confirma l’union de Sermaize à Grandmont,
ce qui permit à l’Abbé de cesser de verser, non sans procès,
une pension de 160 florins d’or sur Sermaize au Cardinal Simon de Cramaud.
A cette époque, 1414, le "prieur" semble avoir été
Pierre Froynandi, d'après une bulle du Pape Jean XXIII. Jean Peau lui
succeda en 1457, et Jean Faure en 1464.
Les guerres de Religions prirent dans la contrée une proportion énorme.
La Rochelle se trouve à peine à quatre kilomètres de Sermaize
! Sermaize fut pillé, au point que les religieux furent dépouillés
même de leurs vêtements...et abandonnèrent leur celle. Aussi
en 1471, le Pape Paul II chargea l’abbé de N.D de Grâce de
faire rentrer la communauté dans ses biens: une partie seulement fut
recouvrée.
En 1521, la communauté se composait de Pierre le Borgle, administrateur,
et Augustin de Vallette, et Guichard Aoxon, religieux. En 1528, l'administrateur
était Pierre Barot, et les deux religieux : Jehan Macquereau et Pierre
des Prés. En 1533, un religieux François Laurens semble habiter
Sermaize, en 1534, deux religieux : Estienne Gay et Jehan Doulcet lui succéder.
De 1535 à 1539, Pierre de Neufville était prieur ou plutôt
administrateur. Et le dernier résident connu fut en 1564, Bernard Gay,
"prieur". En 1568, Sermaize fut en partie détruit, et n'eut
plus de communauté.
Vers le milieu du XVIIème siècle l’abbé Rigaud de
Lavaur eut grand peine à obtenir la restitution des biens qui avait été
affermés par des particuliers. En effet en 1632 le sieur Labourier avait
pris à bail le prieuré “désaffecté”
de Sermaize à de riches marchands de La Rochelle, Jehan Decazeaux et
François Piguenit.
L’abbé dut réussir, car on note qu’en 1706, on construisit
un grand portail et une basse-cour, mais la conventualité n’y fut
jamais rétablie.
En 1789, Sermaize était tenu en commende par Jacques-Jules Bonnaud, prêtre
vicaire du diocèse de Lyon. Il avait donné procuration à
un chanoine de la cathédrale de la Rochelle pour le representer et comparaître
en son nom à l'Assemblée générale du Tiers État
de la sénéchaussée de la Rochelle.
Sermaize fut vendu comme bien national à la Révolution le 28 janvier
1791 pour la somme de 19.000 frs.
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