C'était une salle de 7,08 m sur 7,17 m à 4 travées voûtées en croisées d'ogives. Ses croisées reposaient sur un pilier rond central. Il reste du même type les salles de Montcient-Fontaine et de Louye. Elle était surmontée d'un dortoir, et le bâtiment était contrebuté au Sud par un petit bâtiment, mais la partie Est se trouvait dans un trés mauvais état. C'est par là que le drame est arrivé. J'avais eu la chance de pouvoir visiter les lieux le 26 juin 1991, et j'avais rencontré des difficultés pour pouvoir visiter les lieux, et prendre des photos de la salle capitulaire. C'est au cours d'une visite impromptue en mai 2005 de notre ami André Larigauderie, que nous avons appris la catastrophe. Le nouveau propriétaire avait voulu détruire l'escalier extérieur avec une pelle mécanique, sans demander l'autorisation à la DRAC, car le bâtiment était protégé depuis le 3 février 1993. Une enquête avait été ouverte par la DRAC Val de Loire avertie par les soins du GEREG. L'architecte des M.H s'est rendu sur place le 17 juillet 2006, et M Gilles Bresson le 18, et ils ont pu constater l'état des lieux. L'écroulement vient du mauvais état de la partie Est du bâtiment ( voir photo en bas au milieu) et surtout de la démolition de l'escalier. Cette salle pourrait être remontée mais à quel prix ? Dans sa réponse à M Gilles Bresson, le préfet de la Mayenne (de l'époque !) lui demandait d'être serein, et que la salle serait remontée. En 2010, rien n'a été fait. M BRESSON s'y est rendu le 21 décembre 2009. Il a rencontré le propriétaire, M Cl. TAROT qui était fort mécontent de sa présence. A la suite de quoi, M BRESSON a écrit au Ministre de la Culture, lequel le renvoi vers la direction des Patrimoines...qui doit l'informer des suites qu'elle donne à cette affaire. Nous avons été informé que dernièrement (juin 2010) un membre de la Sté Archéologique et historique de la Mayenne s'est fait "jeter" par le propriétaire fort mécontent de sa présence. Avis aux amateurs. |
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(dessin de M Gilles BRESSON) |
Les dernières photos avant destruction des lieux.
photo G. Bresson (21/12/2009)
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Le bâtiment
coté Ouest |
La colonne
centrale |
La baie
d'entrée de la S.C |
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détail
de la salle capitulaire |
Le coté
Est du bâtiment . |
Détail
du dortoir avec porte d'entrée. |
Vestiges: (article rédigé en 1991, donc avant l'écroulement de la salle capitulaire !)
Il ne reste de l'église que l'abside à trois pans jusqu'à
mi-hauteur des lancettes; seule la fenêtre centrale est ouverte, les deux
autres ayant été murées. Sous la fenêtre centrale
on note un petit placard. Un autre placard, beaucoup plus haut est surmonté
d'un cordon avec chanfrein, et se trouve dans le mur Nord (armoire liturgique).
A l'extérieur de l'abside, on peut voir deux contreforts plats en très
mauvais état. Des trous de boulin ont été creusés
sur le côté Nord de l'abside (?).
Le passage voûté du cimetière, large de 2,80 m, est ouvert
aux deux extrémités. La porte Ouest comporte une voussure en anse
de panier, semblant dater du XVIIIème siècle. Par contre la porte
Est est romane.
La salle capitulaire est magnifique et apparaît comme l'une des plus belle
de l'architecture grandmontaine. Elle s'ouvrait sur le cloître par quatre
baies, dont deux ont été bouchées par la construction d'un
escalier aménagé lors des réparations effectuées
en 1726. Seules les baies centrales restent ouvertes: l'une a été
équipée d'une croisée tandis que l'autre sert de porte
d'accès à la salle; celle-ci est encadrée par deux rangées
de quatre hautes colonnettes. Cette ancienne salle capitulaire possède
une colonne centrale surmontée d'un chapiteau, et d'un tailloir supportant
le départ de 8 arcs de pierre en croisée d'ogives, séparant
la salle en quatre travées. Les arcs reposent sur 8 demi-chapiteaux en
console dans les angles et au milieu des quatre cités. A noter que le
chapiteau de la colonne centrale est décoré d'un simple feuillage
au trait , tout comme les chapiteaux surmontant les colonnettes de la porte
d'entrée. Deux fenêtres à large embrasure intérieure
s'ouvrent à l'Est. Le pignon Sud de cette salle a été renforcé
par un contrefort.
Un escalier de pierre, à quart tournant, construit vraisemblablement
en 1726 permet d'accèder à l'étage. Une porte romane donne
accès à une vaste pièce au dessus de la salle capitulaire
(ancien dortoir). Les ouvertures à l'Est, dont les ébrasements
subsistent, ont été réaménagés au XVIIIème
siècle avec des croisées. Au Nord de cette pièce se trouve
une petite salle voûtée ( 2,80 m de largeur) au-dessus du passage
du cimetière. Elle est éclairée à l'Ouest par une
croisée et à l'Est par une lancette romane d'origine. Sur la façade
Est on peut voir la trace de quatre lancettes semblables qui ont été
murées.
Le bâtiment Sud est récent, et a été bâti sur
les anciennes fondations. Au Sud de ce bâtiment subsiste une demi-tour
avec un mur très épais.
Plus au Sud, à 100 m des bâtiments il existe deux étangs.
Histoire:
La celle de Montguyon a été fondée en 1198, et peut être
même en 1189, par Juhel de MAYENNE sous l'appellation de Ste Catherine.
La charte que nous possédons est sans doute apocryphe car elle est suspecte
pour L. DELISLE. Elle ne présente pas en effet les caractéristiques
des écrits de cette époque. Elle fait état de dons faits
aux Grandmontains: droit d'usage sur la forêt de Mayenne, vaste domaine
à Placé avec étang et bois, four de Marchis à Mayenne,
les moulins de Couptrain, des usages dans la forêt de Pail, avec haute
justice, sauf droit de mutilation et de peine de mort.
Les Grandmontains reçurent par la suite d'autres dons: de Guillaume de
MAYENNE en 1199, d'Isabelle de MAYENNE en 1218; elle était l'épouse
de Dreux IV de MELLO, protecteur de Vieupou.
En 1295, la celle de Montguyon hébergeait 6 clercs. En 1317, le Pape
Jean XXII lui unit la Primaudière. Son premier prieur fut Mathieu Chabrol
.
Les guerres de succession de Bretagne et les fréquentes inondations obligèrent
en 1365 les Grandmontains à abandonner Montguyon, complètement
dévasté et inhabitable, pour la Primaudière.
En 1383, l'évêque Gaultier de BAIGNEUX revendiqua une dîme
à Montguyon et gagna sa cause au Parlement.
En 1459, Richard de BOYS était prieur de Montguyon "escholier, estudiant
en l'université d'Angers".
Il est loué par l'abbé de Grandmont d'avoir fait copier quantité
de livres liturgiques,...et augmenté les métairies
Celui-ci devint par la suite évêque de Vérie et suffragant
d'Angers. Il écrivit deux ouvrages sur Grandmont:
" Commentaire sur la règle de St Etienne de Muret".
" Histoire de l'Ordre de Grandmont".
George BARNY, qui devint le 21 ème abbé de Grandmont, fut prieur
de Montguyon quelques mois, du 10 février à fin septembre 1621.
Le 14 octobre 1621, le religieux de Montguyon s'opposaient à la prise
de possession du prieuré par Louis le GUEDOIS, chapelain de St Jacques
en l'église de St Maur, qui en avait été pourvu en cour
de Rome.
Le 17 août 1666, Louis de BLANCPIGNON, du diocèse de Troyes, archidiacre
du Buzançois, chapelain à St Etienne de Bar sur Seine, à
la chapelle de Paris, au collège de Navarre mais aussi prieur de la Raude,
est pourvu du bénéfice de Montguyon.
En 1701, ce fut Jean Charles LAGAU de Paris, chapelain à Notre Dame de
Bressuire et au château de Vincennes, prieur de St Roch à la Rochelle,
qui en devint le commendataire.
Le dernier des prieurs commendataires de Montguyon en 1762, fut François
DUPONT, chanoine de Beauvais , prédicateur du Roi, censeur royal et abbé
d'Haumont.
En 1770, le bénéfice de Montguyon fut attribué au séminaire
St Charles d'Angers.
La chapelle et la métairie furent vendues comme bien national le 10 novembre
1791 pour la somme de 12 800 livres à Jean François le DAUPHIN
de Tesnières.