Robert d'Arbrissel
(1045-1116) le fondateur de Fontevraud
Breton
d'origine il s'enfuit de Rennes où il est compromis dans des malversations
qui entourèrent l'élection du nouvel évêque
de Rennes. A Paris il poursuit ses études. La réforme grégorienne
lui fait prendre conscience de ses erreurs passées. Il veut aider
les autres à prendre conscience des leurs. Il seconde le nouvel
évêque de Rennes dans la mise en place des réformes.
A la mort de l'évêque il part vers Angers où il reprend
ses études. Deux ans plus tard il fonde dans la forêt de
Craon un ermitage. Là il s'impose une vie très rude, menant
contre lui-même un dur combat. Il fonde une abbaye de chanoines
réguliers à la Roë en Mayenne Il prêche la croisade
en Anjou, et exhorte ceux qui ne peuvent partir a entrer dans les ordres.
Prédicateur itinérant, sa parole est chaude et il prêche
d'exemple. Il est suivi par une troupe "les pauvres du Christ" pour le
moins hétéroclite constituée d'hommes et de femmes
mariées mais répudiées ou humiliées par des
concubines, des épouses de prêtres, des prostituées.
Sa tenue est étrange, un contemporain écrit de lui : "Un
cilice sur la peau, vêtu d'une robe usée et trouée,
nu à mi-jambe, la barbe inculte, cheveux rasés sur le front,
marchant pieds nus parmi la foule...". Vers 1101, il se fixe à
Fontevraud, près de Saumur où il fonde ce monastère.
En 1101, le concile de Poitiers jette les bases définitives de
la nouvelle communauté, placée sous le règle de Saint-Benoît
et mettant l’accent sur l’abstinence et le silence perpétuels.
M.Fougerat
L’ordre monastique est placé sous le vocable de Notre-Dame
du Calvaire. Ses frères prêtres lui demanderont de s'habiller
autrement. C'est là qu'il comprendra la nécessité
de séparer les sexes dans la vie monastique, donnant bientôt
la prépondérance aux femmes, ce qui fera l'originalité
de sa fondation. Robert ne sera ni béatifié, ni canonisé,
sa vie ayant laissé trop de zones d'ombres...Le prieuré
de Lencloître
L'architecture fontevriste limousine.Grandmont s'étant inspiré pour ses constructions de l'architecture limousine, il est intéressant de savoir comment Fontevraud, sur les mêmes idées, a construit les siennes.Or nous nous heurtons à deux grandes difficultés :La première c'est qu'il ne reste presque plus de vestiges de cet ordre en Limousin : Pontchaulet, Blessac, Arfeuille, Fontfeyne, le Trucq, et Bosroger, si l'on admet l'origine fontevriste de cette dernière.Quant aux douze autres : Adarce, l'Argentière, Banassat, Blessac, Bornet, Boubon, Combas, les Fougères, Puy-Saint-Jean, Ste Catherine-de-Sèvre, Vige, Vacqueure, il ne reste pratiquement pas de vestiges du XIIe siècle. |
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Il faut dire que les guerres furent néfastes à tous ces prieurés, qui souvent détruits ne furent pas relevés. Ils devinrent de simples possessions. Blessac en possédait de nombreuses : Arfeuille, Fougères, Villebige, Feuyas, le Breuil, Villandry, Ribière, Montcogne, Masgot, Boussaleychas, La Bierge, la Faye, Barbant, La Borne, les Courières, Alleyrat, Challeix, Conchas, Villesauveix, Serras, Vige, Villecusson, etc...La seconde difficulté vient du nombre infime d'études sur ce sujet. Le Père Aussibal n'écrivait-il pas dans sa plaquette Fontevraud et ses prieurés (Zodiaque n°154 - Octobre 1987) : "Toutes les publications que nous connaissons sur Fontevraud font l'impasse sur les prieurés éloignés. Notre propos est de combler un peu cette lacune par un inventaire général" . |
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Or cette plaquette fait l'impasse sur de nombreux prieurés fontevriste, ne relevant que l'Argentière, Boubon, Blessac, Vacqueure et Banassat . Très imprécis, il ne donne que peu d'éléments de recherches. C'est pour cette raison que le mémoire de maîtrise de Melle Agnès Ben Brahim soutenu en Mars 1993 a été le bienvenu. Tous ces renseignements et la visite des lieux m'ont permis d'écrire un article dans les Cahiers Grandmontains n°12, qui concluait les constatations faites de la manière suivante :Après avoir étudié les chapelles limousines restantes du XIe et XIIe s. de l'ordre de Fontevraud: Pontchaulet, Arfeuille, Bosroger et Fontfeyne, le Trucq, toutes sont à chevets plats éclairés, soit par une ou trois lancettes. Nous constatons que Fontevraud s'est bien inspiré de l'architecture limousine de son époque. La raison est bien explicable. Fontevraud ne possédait pas de frères convers, c'est donc les artisans locaux qui avaient la charge de concevoir et d'édifier les bâtiments des prieurés. Nous pouvons voir qu'aux portes du Limousin, par exemple en Dordogne, le prieuré de Cubas est fort différent, et plus nous nous éloignons plus la différence s'accuse ; l'église de Lespinasse (Hte-Garonne) en est une preuve.Il y a quelques années j'avais interrogé l'Abbaye de Fontevraud si il envisageait d'étudier les prieurés fontevristes. La réponse assez évasive m'avait dit que c'était à l'étude. Récemment voulant savoir ou l'étude en était j'ai obtenu la réponse suivante :Bonjour,
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![]() Le chevet de l'église d'Arfeuille
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Même constatation sur d'autres constructions monastiques en Limousin.Le chevet plat à triplet aux trois baies égales se retrouve dans les chapelles du Bois du Rat (Commune de Cieux), du prieuré de femmes de Bost-las-Mongeas (commune d'Aureil), du prieuré de Beaubreuil (Commune de St-Cyr) occupé par les chanoines réguliers de St Augustin relevant du Chalard , ainsi que du prieuré bénédictin de Beauvais (commune de St-Laurent-sur-Gorre) , et des prieurés relevant de l'abbaye de Lesterps (Exideuil, Pressignac, Saulgond) ,etc.... Il en est de même pour les chapelles de l'Artige (voir la page consacrée à cette obédience). Toutes ces chapelles possèdent des caractéristiques identiques: plan rectangulaire, nef aveugle, éclairage à l'est par un chevet plat avec ses trois baies égales, donc en tout point comparable à Pont-Cholet, et Fontfeyne. Quant au chevet plat à une lancette, nombres de petites églises rurales limousines en sont pourvues . Le père Amans Aussibal pouvait donc écrire :"Nous ne sommes pas en présence d'un art spécifique comme pour les Cisterciens ou les Grandmontains, mais d'une belle diversité à la manière bénédictine. Les monuments sont marqués différemment selon leur province d'origine "Fontevraud n'avait pas copié Grandmont, mais "l'église-grange " comme le Docteur A. Grézillier aimait appeler ce type de bâtiment , très courant à l'époque en Limousin.Michel FOUGERAT |
Département N° Nom du prieuré Commune intérêt vocable chapelle 1 Ste Catherine de Sèvre Sainte Férréole Ste Catherine 2 Arfeuille St Pardoux d'Arnet **** Sainte Vierge 3 Banassat (Villesalem) St Sulpice le Guérétois Sainte Croix 4 Blessac Blessac *** femmes : Sainte Vierge homme : St Jean l'Habit 5 Bournet Bord St Georges St Pierre 6 Bosroger St Pardoux le Neuf **** Saint Pardoux 7 Fontfeyne Saint Frion ***** N-D de septembre 8 Les Fougères Bord St Georges St Jacques le Majeur 9 Le Trucq (cure) la Courtine *** inconnu 10 Vige St Junien les Brégères inconnu Haute-Vienne 11 l'Argentière Droux Notre-Dame 12 Boubon Cussac ** femmes : Notre-Dame hommes : St Jean l'habit 13 Combas Eymoutiers Saint Mathieu 14 Pontchaulet St Germain les Belles *** Nativ. St Jean 15 Puy St Jean (Ajars) St Léger Magnazeix Notre-Dame 16 Vacqueure (Montazay) Bellac Sainte Catherine Creuse 17 Savennes (Cubas) Guéret dépendait de Cubas (Dord.)
Corrèze
Creuse
la
liste de tous les prieurés fontevristes en France.