Époisses (celle n°30)

 

Ce prieuré est situé sur la commune de Bretennière (Côte d'Or), dans l'enceinte de l'I.N.R.A.

Une très belle salle capitulaire, et quelques restes du bâtiment Est.

Histoire :
La celle d’Époisses fut fondée en 1189 par Hugues III de Bourgogne.. En 1295, elle hébergeait neuf religieux et dépendait de la visitation de Bourgogne. Son correcteur était avant la réforme de 1317, Pierre Albert . Ce Pierre Albert avait été chanoine de la cathédrale d’Auxerre, et il deviendra le premier prieur de Vincennes. Il sera remplacé par Etienne de la Chiéza.
En 1317, elle est érigée en prieuré, et la bulle du pape Jean XXII, lui unit la maison de Fay (n° 62) et celle du Breuil d’Autun (n° 29), ce qui porta le nombre de religieux à seize. Son prieur fut Estienne de la Chieza . Les biens et redevances étaient considérables, mais malheureusement mal administrés. Par suite des guerres et des troubles, la plus grande partie des domaines lui furent enlevés.
Le 21 avril 1638 Etienne de Millière est nommé prieur commendataire .
En 1643, l’Abbé Georges Barny nomma Charles Frémon, comme prieur claustral d’Époisses. Ce dernier accompagné d’un seul religieux voulu y établir les bases de l’Étroite Observance. Ils y arrivèrent le 9 août 1642, mais les religieux prévenus de leur arrivée ne voulurent pas les accueillir. Ils durent passer la première nuit à même le sol dans un local servant à abriter les chiens de chasse du Prieur commendataire. Le lendemain ils sonnaient mâtines, et grâce à une domestique, qui leur passa en cachette du pain et du vin, ils purent célébrer la messe.
Ne pouvant rien obtenir sur place ils retournèrent à Dijon, où ils consultèrent le supérieur des Jésuites. Il leur conseilla d’envoyer un huissier, pour contraindre les occupants de la celle à déguerpir. L’un d’eux demanda à rester avec eux, ils acceptèrent et il devint l’économe. Son zèle fut de courte durée, un mois après il partit sans prévenir mais sans oublier d’emmener les vivres et la caisse.
De nouveau sans argent, le père Charles Frémon partit pour Dijon. Il errait dans la ville, quand il tomba sur un homme qui le cherchait, c’était le fermier du Breuil. Il voulait lui remettre les 80 livres du fermage a quelqu’un dûment habilité pour les recevoir et lui en donner quittance.
En décembre 1643, une décision du Parlement nomma à Époisses le père Charles Frémon, Supérieur de l’Étroite Observance. Bientôt un prêtre et un convers vinrent se joindre à eux, mais ils ne voulaient pas avoir d’autre règle que leur fantaisie. Le convers fut rappelé à Grandmont et mis en prison par l’Abbé. Quant au prêtre il essaya d’empoisonner le Père Charles Frémon avec de la ciguë le 26 septembre 1645. En 1647, un arrêt du Grand Conseil uni définitivement le Breuil d’Autun et la Faye de Nevers à Époisses .
En 1650, l’évêque de Clermont appelle le Père Charles Frémon pour créer une maison à Thiers, pays natal du fondateur de l’Ordre. Elle deviendra la maison-mère de la nouvelle branche de l’Ordre : L’étroite Observance.
En 1665, la plus parfaite régularité régnait à Époisses, mais un incendie détruisit en partie le prieuré.
Lors de l’Assemblée de l’Étroite-Observance du 1er Juin 1707, le R.P Alexis Courtade représentait la communauté, ainsi que le R.P Pierre Cassaigne, député .
Un arrêt royal du 3 avril 1767, demanda un minimum de dix religieux par celle, l’Abbé Général proposa de réunir les religieux dans les celles d’Époisses, Macheret (n° 83), Thiers (n°98), et Louye (n° 151). L’Archevêque de Toulouse, rapporteur de la Commission des Réguliers, accepta aussitôt cette proposition, sachant que l’arrêt royal interdit également à l’Ordre de recevoir des novices. Les lettres-patentes du 3 mars 1770, supprimera la branche réformé de l’Ordre, et Époisses fut alors unie au séminaire de Dijon.
Actuellement les vestiges de l’aile Est sont bien entretenus, et sont englobés dans des bâtiments à usage de bureaux de l’I.N.R.A.

Histoire très riche, voir les Cahiers Grandmontains n° 3

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