Châteauneuf sur Cher (Cher) Cette ancienne celle se trouve au fond d'une prairie dans un petit bois situé sur la commune de Corquoy, près de Châteauneuf sur Cher. Le seul reste, mais en très bon état sa chapelle, qui à fait l'objet de la restauration de sa charpente et de sa toiture, puis le nettoyage et le decaissement de la face sud, l'ouverture des fenêtres et lancettes. Des vitraux vont être posés en septembre 2010. et tout cela grâce à des propriétaires actifs et soucieux de mettre en valeur ce monument du XIIe siècle.
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Vue intérieure en 1989 et la Vierge à l'enfant |
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Photos prises le 30 août 2010
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Le
pignon Ouest et la face Sud |
Le
chevet |
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Le
sanctuaire |
L'étonnant
lavabo auxilliaire |
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Porte
des fidèles |
Pignon
Ouest |
Vestiges
:
L’église est entière (22,5 X 5,6), son abside est en cul-de-four,
avec en haut à gauche une intéressante peinture murale (Vierge
à l’enfant, avec donateurs). Elle semble être en relation
avec la sépulture d’Agnès de Sancerre, en 1357, dans cette
église.
On note un beau lavabo sur la droite. La porte d’entrée des fidèles
est à trois voussures, tandis que celle des moines n’en possède
qu’une seule; elles sont toutes deux très sobres.
Deux oculi polylobés ont été percés au XIVème
siècle, un sur le pignon Ouest, en bon état, l’autre au-dessus
de la baie centrale du chevet.
Les trois fenêtres du chevet sont murées depuis le milieu du siècle
dernier. Les bâtiments conventuels sont depuis longtemps en ruines. Certains
murs de l’aile Nord, ont encore plus de deux mètres de haut, et
sont enserrés dans une végétation dévorante. Des
richesses architecturales sont peut-être à découvrir sous
les gravats.
Des religieux Grands Carmes avaient projeté de s’établir
à Corquoy, mais devant l’ampleur des travaux à exécuter,
ils n’y ont pas donné suite (1989).
Histoire
La celle de Châteauneuf a été fondée en 1194 par
Hugues de Broyes. En 1295, il y restait six religieux.
En 1299, le Pape Boniface VIII maintient par une bulle les droits de l’Ordre
contre les entreprises d’un commissaire de l’archevêque de
Bourges, voulant s’arroger le droit de visite. En 1317, devenue prieuré
elle annexa les celles de Fontblanche, du Châtaignier et de Petilloux.
Son prieur fut Aymeric Janvelle jusqu’à sa mort survenue en 1326.
La communauté élira pour le rempacer, Guillaume Andraud, mais
l’Abbé refusera sa confirmation pour raison d’excommunication.
Le Pape appelé à trancher confirmera Guillaume Andraud le 6 juin
1326 .
Elle comptait alors dix-huit religieux.
La conventualité s’éteignit de bonne heure, sans doute au
moment des guerres de Religions, ou s’était-t-elle repliée
à Bourges. Buhot de Kersers signale “un refuge ou asile urbain”
dans la rue des Bonshommes à Bourges . En 1636, Petilloux et le Châtaignier
avaient des prieurs particuliers et étaient unis à l’Abbaye
Chef d’Ordre. Les bâtiments conventuels furent abandonnés,
et Châteauneuf fut soumise à la commende et affermée.
Un inventaire des revenus affermés du 31 mars 1752, nous est parvenu;
il est dressé par le fermier sortant, Antoine Berciou, pour le compte
du Prieur commendataire, Messire Grassin de Glatigny. Il indique des rentes,
des produits fermiers, des droits de pêche sur le Cher, etc...
L’importance des revenus n’est pas mentionnée mais un état
officiel des revenus de 1768 donne un chiffre de 1000 livres. En représentation
de la mense conventuelle, le Prieur payait une rente perpétuelle de 210
livres au Collège de Grandmont, à Paris. Ce fut le séminaire
de Bourges qui hérita de cette redevance, après l’absorption
de ce collège par celui de Louis-le-Grand (lettres patentes du 25 juin
1769).
En 1793, l’ancien prieuré et ses dépendances ont été
vendus comme Biens Nationaux.
La chapelle ayant été conservée, une assemblée y
avait lieu tous les mardis de Pâques. Les mères y venaient avec
leurs enfants, pour qu’ils marchent plus tôt.
On note une assez grande similitude de style et de destin entre les chapelles
de Châteauneuf et d’Etricor.