Les Bronzeaux (Haute-Vienne)

Notre-Dame des Bronzeaux, dernier prieuré limousin subsistant
(commune de Saint-Léger-Magnazeix)
 

Le cloître

Le dernier des prieurés limousins existant fut utilisé par ses propriétaires successifs comme bâtiment d'exploitation agricole. Les bâtiments "utiles" furent sommairement entretenus au XIXème et au XXème siècle. Depuis une dizaine d'années les bâtiments étaient laissé à l'abandon, son propriétaire attendait une tempête éventuelle qui pourrait le dédommager des dégâts pour entreprendre des travaux. Par suite de son décès, le bien tombant en indivision; celle-ci en désaccord sur son utilisation, vendit le bien par l'intermédiaire de la SAFER. La S.C.I des Bronzeaux constituée en urgence par M Gilles Bresson, le président du GEREG, avec le concours de nombreux mécènes, se porta acquéreur du bien le 5 mai 1998. Le bien fut confié à ARABEL (Association pour la Restauration et l'Animation des Bronzeaux en Limousin), association constituée en urgence elle aussi, sous la présidence très active de Mme Marthe Moreau le 27 Mai 1998. la présidente depuis le 16 Mai 2009 est Mme Marie-José Dauby.

Vue Sud-Ouest

Depuis M Gilles Bresson et Mme Marthe Moreau sont parvenu à faire classer le monastère Monument Historique en 1999. Un programme de fouilles archéologiques à été entrepris sous la direction d'une archéologue et médiéviste, Mme Pascale Gadé. Dès 1998 son équipe mettait à jour les bases du mur bahut du cloître ainsi que les piliers d'angle. Puis en 1999 Mme Pascale Gadé aidée d'une douzaine de bénévoles continuèrent leurs fouilles. Actuellement la campagne de fouilles est close, le cloître et l'église ont leur sol d'origine déblayé et nettoyé. En Août 2000 l'association ARABEL recevait de l'association des Vieilles Maisons françaises le grand prix de l'année 2000 de 80.000 frs pour sa restauration exemplaire du site.

 

Propriétaire: SCI Les Bronzeaux

Locataire: ARABEL (Association pour la Restauration et l'Animation des Bronzeaux En Limousin).

ARABEL
Responsable : Marie-José DAUBY Mairie de St Léger 87190 St Léger Magnazeix
Téléphone : français : 05 55 76 56 68 - 05 55 60 16 44
english : 05 55 76 55 82
Visites ordinaires : tous les dimanches du 14 juillet au 30 août l’après-midi
Visites de groupes : à tout moment sur rendez-vous

Membre à partir de 5 euros annuel pour l'année 2009 (exceptionnel)

Membre bienfaiteur à partir de 15 euros.

plan d'accès

Vestiges :


L'église
L’église monastique, située au Nord des bâtiments conventuels, a été démolie à l’exception du mur Sud contrebuté de trois contreforts plats, le tout construit en bel appareil de granite.
La porte des moines a été bien conservée. Elle est à une seule voussure en tiers-point, avec un tore d’encadrement continu. Ce mur Sud a servi d’appui à des constructions agricoles en ruines, qui depuis ont été enlevées. L’intérieur qui avait été transformé pour un usage agricole, a été entièrement nettoyé, permettant de mettre à jour l’ancien sol. Le décrochement sud de l’abside a été retrouvé. Il n’y a pas de trace d’amorces de voûtes, et son chevet a disparu. Des fouilles vont être entreprises pour connaître son emplacement exact. Il subsiste toutefois, en remploi dans un mur du bâtiment Sud, la clef de voûte de l’abside comportant la trace du départ de neuf nervures à moulure torique, témoignage d’une abside couverte par neuf voûtains rayonnants. La porte des fidèles qui était en tiers point, à une seule voussure sans ornement, a disparu.
Bâtiment Est.
Le passage
La celle des Bronzeaux est un des très rares exemples où il n’existe pas de passage, mais les remaniements observés dans les murs peuvent laisser envisager qu’il pouvait exister. Mais l’absence également d’oratoire au-dessus conforte l’idée qu’il n’a jamais existé. Une autre explication pourrait également être donnée sur cette absence du passage; le terrain à l’Est du prieuré étant trop humide pour y établir un cimetière, celui-ci aurait été déplacé de son endroit habituel.
la salle capitulaire
La salle capitulaire (5,10m x 7,30m) est à deux baies, porte et fenêtre sur mur bahut. Entre la porte et la fenêtre existante une file de trois colonnettes hautes, surmontées de chapiteaux à feuilles d’eau, assez mutilées reposant sur le mur bahut. Étant donnée l’allure remaniée du mur, au Sud de la porte, il ne serait pas impossible qu’il ait existé une seconde fenêtre symétrique à celle située au Nord. Toutefois, le relevé architectural de la salle capitulaire montre l’existence de deux fenêtres sur le mur Est, dont les embrasures intérieures sont actuellement murées. Or, dans la quasi totalité des salles capitulaires grandmontaines, les portes encadrées d’une ou de deux fenêtres sur le mur Est, sont situées dans l’axe de l’intervalle entre les deux fenêtres percées dans le mur Est. Or ce n’est pas le cas ici, ce qui permet d’avancer une hypothèse de remaniement intégral des ouvertures vers le cloître. L’intérieur fut transformé depuis des temps immémoriaux en bergerie. Il n’existe pas de trace de départ de voûtes, et il semble qu’aucune pièce de ce prieuré ne fut voûtée.
L’escalier extérieur qui part de la salle capitulaire est toujours en place, engravé dans le mur. Il permet d’accéder à la porte du dortoir, un des plus beaux et des plus frustes de l’architecture grandmontaine.
A sa suite une pièce à usage indéterminé; c’était normalement la salle des moines, mais plus certainement un cellier.
Le cellier.
Faisant suite à la salle capitulaire, un grand cellier charpenté (5,20m x 16,20 m) a été séparé en deux parties par un mur de refend récent. Il s’ouvre au Sud par une grande porte voûtée ( 2m de large) sur une salle formant une sorte d’avant cellier (4,70 m x 5,70 m). Le cellier était éclairé à l’origine par trois fenêtres percées dans le mur Est; celles-ci ont aujourd’hui leurs embrasures entièrement murées. La porte d’accès au cellier, de la cour du cloître, existe toujours sous l’escalier du dortoir.
L’avant cellier.
Il se trouve dans un bâtiment dépassant le quadrilatère, c’est une pièce carrée construite pour protéger des rayons solaires les réserves frumentaires ou vinicoles. La grande porte ouvrant sur les champs a été bouchée; une autre plus moderne a été ouverte à l’Ouest. Cette pièce, avec son petit placard bas, semble avoir été transformée en loge de portier. Une terrasse la surplombait, comme à Comberoumal, mais au XVIIème s. on y construisit une pièce. Elle possède une cheminée assez intéressante. Un escalier de pierre construit au début du siècle permet d’y accéder.L’oratoire de nuit.
Les Bronzeaux ne possèdent pas la petite salle se trouvant le long de l’église, servant soit d’oratoire de nuit ou d’infirmerie, comme dans toutes les celles grandmontaines. Son absence conforte l’idée qu’il n’y avait pas de passage à l’origine .
Le dortoir
On accède au dortoir par l’escalier en pierre extérieur qui part de la fenêtre de la salle capitulaire et accède à l’angle sud-ouest du bâtiment. Ses marches sont décorées par deux moulures longitudinales.
Le dortoir était très vaste (5,90 m x 24,90 m). Il a été réduit par un mur de refend “moderne” ramenant sa longueur à 17,40 m. La seconde partie a été utilisé en liaison avec le bâtiment Sud.
Il a conservé en partie son carrelage d’origine en terre cuite.
La façade Est du dortoir possédait autrefois onze ou douze lancettes percées dans le mur Est. Il n’en subsiste que cinq ouvertes, et la trace de trois autres murées. Elle a besoin d’être soutenu d’urgence par des contreforts, ce qui est actuellement en cours (Mai 2001).
Sur sa face Ouest (cloître) le dortoir ne possède que deux petites fenêtres carrées donnant sur le cloître. Elles sont modernes, car à l’origine il ne devait pas y en avoir, la couverture du cloître montant trop haut pour laisser une portion suffisante de mur libre, entre les sablières du cloître, et les gouttières du toit du dortoir.
Le bâtiment Sud.
Le réfectoire
Ce bâtiment (5,40m x 14,10m) a été divisé en trois par des cloisons. Les huit anciennes fenêtres hautes ont été soit murées, soit transformées en ouvertures modernes, deux portes et deux fenêtres.
La pièce se trouvant à l’Est de ce bâtiment, normalement le réfectoire, était éclairé par quatre fenêtres, et la porte donnant sur le cloître est en place, ainsi que celle donnant sur l’extérieur. Ce réfectoire possède une cheminée à jambages Renaissance. Son linteau portait un blason chargé d’une croix, sommé d’une mitre et de la crosse abbatiale a été transporté dans l’église de St Léger-Magnazeix. C’était vraisemblablement les armes des barons de Magnac qui fournirent à Grandmont deux abbés commendataires; en 1525, François de Neuville, et en 1564, son neveu François II de Neuville. Leurs armes étaient : “de gueules à la Croix vidée d’argent et remplie de sinople”.
Sur le côté Ouest, à l’intérieur il faut noter la présence d’une niche aménagée dans le mur de la cuisine, sans doute une crédence pour le rangement des plats.
La cuisine
Dans l’ancienne cuisine, le passe-plat a été bouché, pour pouvoir installer une belle cheminée à colonnettes, chapiteaux et jambages. La porte donnant sur le cloître a également été bouchée.
Sur la façade de ce bâtiment très remanié, on peut voir une clef de voûte, certainement celle de l’abside, à neuf nervures convergeant vers une croix inscrite dans un cercle.
L’étage
A l’étage de cette aile, une grande salle (6,00m x 14,00m) à laquelle on accède par une petite porte à linteau droit. Les différents remaniements de cette salle ne laissent pas deviner l’usage primitif qui en était fait. Il ne subsiste qu’une seule petite fenêtre ouverte au Sud, les autres ayant disparues ou transformées en fenêtres modernes.
Le bâtiment ouest
A son extrémité Sud se trouve une porte voûtée en plein cintre. Le passage de la cuisine subsiste à l’angle sud-ouest. La porte donnant sur le cloître (largeur 1,30m) sans feuillure, a été murée de l’intérieur.
Le reste étant un hangar couvert en tôles. Une des chandelles de ce hangar repose sur un fragment de pilier, formé d’un faisceau de quatre colonnettes, avec chapiteaux sans ornement. Il s’agit certainement d’un fragment de pilier du cloître.
Cette ancienne celle possédait une enceinte faite en pierres sèches à l'intérieur de laquelle se trouvait outre les bâtiments du prieuré, différentes dépendances : une maison signalée proche des murs du prieuré, une autre à coté de la tuilerie et les murs du jardin, et une troisième entre celle des métayers et la celle . Il s'agit à n'en pas douter de constructions édifiées après 1317, dénotant l'arrêt de la présence d'une communauté vivant hors du monde dans une clôture, et la conversion des Bronzeaux en exploitation agricole.


Histoire :
Les Bronzeaux furent fondés par Guillaume Chauvet, sa femme Marquise, et Pierre, Geoffroy, Étienne G, Seigneurs de Magnac en 1172 :
“ Noble homme Guillaume Chauvet et ses frères, c’est à scavoir Pierre, Estienne et Geoffroy seigneur de Magnac, fondèrent la maison de Bronzeaux l’an 1172 et donnèrent de grands biens, comme le lieu où est à présent l’église, les logis, le cloître, les bois, forêts, terres, prés, pasturals, moulins et leurs appartenances et plusieurs autres choses, le tout en pure, perpétuelle et franche aumône ; ce qui fut approuvé et confirmé et augmenté par messire Itier Chaulvet chevalier et seigneur de Magnac, fils de Guillaume seigneur susdit et pareillement confirmé et augmenté par Odoin Chauvet, chevalier, seigneur de Magnac et du Château de Dompierre, fils dudit Itier seigneur susdit, messire Gérald Chauvigny seigneur de Châteauroux et vicomte de Brousse, confirma les biens que messire Bernard vicomte de Brousse, lequel donna à Bronzeaux 12 sestiers avoine.............. ses prédécesseurs avaient donné à Bronzeaux, comme appert titres et beaux enseignements l’an 1268 ”.
D’autres donations suivrons Pardoux de la Garde cite :
“ Plusieurs seigneurs de Montrocher ont fait et fondé beaucoup de biens en ce monastère et mesmement Messire Abon Ratier, chevalier, seigneur dudit Montrocher et Messire Brathérius (ou Brachier) chevalier et seigneur de Montrochier et son frère ; ils assignèrent sur leur terre de Saint Sornin en ladite paroisse de Saint Sornin-Magnazeix 20 sous de rente annuelle et perpétuelle, plusieurs tenues, terres, prés, boys et villages, dîmes et rentes ; ont donné pour participer aux prières dudit monastère comme témoingnent plusieurs tiltres estant au trésor d’iceluy ” .
Geoffroy de Magnac donna aux frères 27 setiers de blé pour son anniversaire sur le moulin du Pont à Dompierre, et le droit de l'y moudre ; 80 setiers de branchages, et dix quartes d'avoine sur des redevances dues aux seigneurs de Magnac sur les mas des Quaires, des Petites Forges et de la Villarderie . Ils reçoivent également 22 charges de vin par an sur le clos de vignes des Bronzeaux.
L’église fut consacrée à la Vierge Marie, et à St Marc-l’Évangéliste. Sous le second prieur, Étienne de Liciac, il y avait cinq frères aux Bronzeaux .
En 1177, Audebert ayant vendu son comté à Henri II, le prieur des Bronzeaux demande à ce dernier sa protection. Henri II confirmera les protections accordées par son prédécesseur par des lettres de sauvegarde .
C’est aux Bronzeaux que les quatre frères, revenant de Cologne en 1181, portant les corps des reliques de sainte Ursule et de ses compagnes, firent étape avant leur arrivée à Grandmont. Et c’est de là, qu’ils envoyèrent la missive à Grandmont annonçant le succès de leur mission.
Entre 1180 et mai 1183, un acte d’Henri II Plantagenêt fut rédigé pour ce prieuré, lui accordant une vague protection. Mais cet acte semble faux .
Ithier, seigneur de Magnac et de Dompierre, demanda au comte de la Marche, Hugues XII le Brun en 1225 la confirmation des donations faites par son père Hugues X le Brun. Hugues XII donne en outre deux sols de rente sur le four banal et le marché de Magnac, la dîme du blé et du vin sur les Monts, sept setiers de seigle sur le moulin de Bren . Ses fils, Odyn et Nicolas, confirmeront ces donations en 1249. Ces derniers donneront une rente sur le moulin et le four de Magnac pour avoir leur sépulture dans l'église des Bronzeaux , et remettent 20 sols et deux quartes sur la dîme de Dompierre, et leur donnent le Clos de vignes des Bronzeaux en 1252 . La vie religieuse semble toujours assez active; les religieux reçoivent des rentes pour la commémoration d'anniversaires, notamment en 1260 sur la tenure Bothier à St Léger . Des liens semblent exister entre les Bronzeaux et Montmorillon ; cette annexe venant de perdre toute signification monastique, était-elle rattachée aux Bronzeaux, cela est fort possible. Une vente en 1291 à Montmorillon grâce à la famille de Magnac, par Humbert Galtier et sa femme Sibille qui reçoivent 38 sols du procureur des Bronzeaux, Jean Pasquet. Puis en 1329 une rente de quatre setiers de seigle sur Montmorillon est versée aux Bronzeaux.
Lors du recensement de 1285, cinq clercs y habitaient, comme sous Étienne de Liciac.
Les Bronzeaux furent unis au chef d’Ordre en 1317. Perdant normalement toute signification religieuse, les Bronzeaux devenait un simple bénéfice pour l’Ordre; toutefois on signale que les messes de fondation, dont les familles des bienfaiteurs demandaient l’acquittement, furent desservies assez longtemps. Ainsi il restait aux Bronzeaux un ou deux frères, et une église en état, pour recevoir en 1417 l’abbé général Pierre Redondeau venu acheter les rentes, dîmes, droits de justice et fondalités sur la seigneurie de St Léger-Magnazeix, St-Sornin, Dompierre et St Pardoux au seigneur Nicolas de Maumont , en échange de messes, vigiles et autres prières, pour lui et ses parents et amis. Ces offices étaient donc acquittés sur place, par le ou les frères, et les revenus versés au prieur des Bronzeaux, et non à l'Abbé. L’acte fut dressé à Grandmont le 10 novembre 1417; ce qui prouve que la vie religieuse existait toujours aux Bronzeaux, fait rare dans les annexes de Grandmont. Ce marché est confirmé par Pardoux de la Garde :
“ L’an 1416, Révérend Père en Dieu, Domp Pierre Redindo 7ème abbé de Grandmont, et conseiller du roi en son privé conseil, acheta de Haut et puissant seigneur, noble homme Messire Nicolas de Maulmont, chevalier, seigneur de Maulmont et de Fromental toutes les rentes, dîmes, fondalité, seigneurie et tout le droyct qu’il avoyt en ce, sur la terre, justice et seigneurie de Saint-Léger-Magnazeix , avec le susdit fief noble, justice haulte, basse et moyenne et ce, à la charge que les religieux , lesquels prétendaient être de Bronzeau, comme de droict seroient tenus dire messes et vigiles et autres prières pour luy et ses parents et amys auxquels il donna le revenu parfait et entièrement, tout ce qu’il avoyct acquis ; c’est ce que prétend et jure le prieur de Bronzeau, faute de ce et n’en fut faict mémoyre ledict abbé mis au fidelium des anciens, comme les autres et n’en est faict aultre mémoyre particulier, lequel acquest fut fait l’an susdict audict Grandmont le 10/11/1416 ” .
Et l’année d’après Pardoux note :
“ Noble Homme, messire Nicolas de Maumont, chevalier, seigneur dudit lieu de Fromental, vendit à Révérend Père en Dieu, frère Pierre Redondeau, le 7ème abbé de Grandmont, toute sa terre vulgairement appelée la terre de Saint-Léger Magnazeys en la terre en la baronnie de Magnac, en la Marche et ce pour anniversaire à sa maison de Brondeaux, dépendant de Grandmont, ledit revenu consistant es paroisses dudit Saint-Léger, Saint-Saturnin (ou sornin lemovicq) et Domp Peyre (alias Dompierre) avec toutes leurs appartenances et droits, comme il est bien au long contenu et déclaré en son titre d’achat fait en l’an 1417. Lequel donna à Bronzeaux 12 sestérées avoine
Messire Gérald Chauvigny seigneur de Chasteauroux et vicomte de Brousse, confirma les biens que Messire Bernard vicomte de Brousse lequel donna à Bronzeaulx 12 sestiers advoine et [ ?] et autres ses prédécesseurs avoyent donné à Bronzeaulx, comme appert par tiltres et beaulx enseignements, l’an 1248.
Tout, tant les fondations, légats et augmentations, furent confirmées par Messire Hugues de Luzignan, comte de la Marche et Angoulesme et plusieurs autres aulmosnes, consistant en la Marche; l’an 1258.”.
Son successeur Guillaume de Fumel achètera sur ses biens propres en 1425 la neuvième partie de la dîme de Fromental .
Le Pape Calixte III donna à l’Abbé de Grandmont Guillaume de Fumel des affaires difficiles à résoudre. Il les termina heureusement, en citant les vicaires généraux du diocèse de Limoges, le 14 juillet 1457, à comparaître aux Bronzeaux . Un autre acte est également dressé aux Bronzeaux par un abbé de St Martial de Limoges et nonce du Pape Nicolas V, Jacques Jouviond, le 4 décembre 1460; il remet à l'Abbé de Fumel une quittance pour les arrérages de deux ans sur les deux onces d'or dues au Pape . Ce qui pose la question : est-ce que l'Abbé résidait-il temporairement aux Bronzeaux ? Cela semble certain.
Puis survint le drame du fragment de la Vraie-Croix donnée à l’Abbaye par Amaury, Roi de Jérusalem. L’Abbé Pierre Redondeau appelé au concile de Pise, ne pouvant faire face à ses frais de voyage, l’avait engagé auprès de marchands de Riom en 1409. Cette relique devait rester soixante-dix ans hors de Grandmont. Guillaume de Fumel, successeur de Pierre Redondeau, demanda au Prieur de Chavanon, accompagné d’un marchand de Limoges d’aller la récupérer à Riom. Mais le marchand de Limoges ayant prêté 600 écus à l’Abbé, garda la Croix comme gage. Pour la récupérer, Guillaume de Fumel lui assigna le 29 août 1470, les revenus de quatre ans des Bronzeaux ; mais ce marchand ne put les percevoir, car un gentilhomme s’était emparé de cette maison. Un long procès s’en suivra pour récupérer les Bronzeaux. Mais pendant ce temps-là le marchand pressé d’argent avait engagé la Croix à un autre pour 600 écus; ce marchand la revendra à une veuve, qui elle-même la recédera à un autre marchand, pour 450 livres. Le roi Louis XI s’étant ému de cette situation avait envoyé le 6 mars 1481, un ordre de restitution. En vertu de cet ordre, un commissaire vint à Limoges, et apprit de l’official qu’une veuve avait vendu cette Croix à un marchand pour 450 livres. Le commissaire paya la somme, mais un autre marchand demanda lui aussi 600 écus, que lui devait l’Abbé Guillaume de Fumel. Le commissaire entendit les dépositions des divers témoins et paya les créanciers. Il récupéra la Croix et la ramena au Roi Louis XI. Celui-ci sachant qu’elle venait de Grandmont la fit rapporter par Charles de Vouzy. Elle fut reçue par François du Château, vicaire général de l’abbé Antoine Allemand, mais avec l’engagement formel de ne jamais s’en dessaisir, et qu’on célébrerait pour lui, ses prédécesseurs et ses successeurs, un service anniversaire.
En 1496, on dressa un terrier qui permet de connaître l'étendue des droits de fondalités. Les habitants se reconnaissent hommes de Grandmont, et certains biens sont encore mortaillables, empêchant la transmission des biens entre génération, ce qui était en contradiction avec la règle. Des droits de toutes sortes sont dus: dîme, charrois, tour de guet, journées de fauche ou de coupe de bois, contraindre à tenir feu vif, au profit des religieux. Une étude approfondie sur ce terrier a été entreprise par Melle Marion Daure pour un mémoire de Maîtrise qu’elle a soutenue en 1998. La pertinence des propos portés sur l’ordre par l’analyse de ce document, mériterait une plus grande diffusion de son travail. Ce que nous souhaitons bien vivement. Elle a relevée que sur les quelques 500 notices de ce terrier, 52 étaient consacrées aux Bronzeaux ; ce qui en faisait un des principaux centres de production et de revenu de l’Abbaye. On apprend que le site des Bronzeaux possédait une tuilerie avec sa carrière d’argile. La notice n°419 dit : “ Simon et sa femme habitaient au-dessous des fossés de la maison des Bronzeaux et devant la tuilière… ”. Une autre carrière d’argile ne semblait plus en activité, sans doute épuisée, la notice n°418 dit : “ …un quartel et demi de terre situé dans la franchise des Bronzeaux, entre la tuilière ancienne et la forêt… ”. Un moulin est situé en dessous d’un étang, “ l’étang du seigneur Pierre de Fanet ”. Il était à deux roues. La chaussée toujours en bon état supporte le chemin qui descend des Bronzeaux. Le déversoir fait par les moines est toujours en état. Il permettait d’écouler les eaux de l’étang et peut-être même d’alimenter un deuxième étang.
Les cultures sont surtout céréalières, peu ou pas de vignes, le climat n’y étant pas propice. N’oublions pas que les Bronzeaux servaient de relais entre Montmorillon, le centre viticole de l’ordre, et l’Abbaye, et à ce titre ne devait pas manquer de vin.
Une cloche provenant des Bronzeaux datant de 1527 se trouve actuellement à l'hôpital Beauséjour de Magnac-Laval. Elle dut être remise après 1771 par l'évêché à l'ancien hospice où elle se trouvait dans la cour centrale, vers l'ancienne cuisine et servait d'appel aux repas . Elle porte l'inscription suivante : "+ St Marce ora pro nobis - Fran-Darmaigny escuyer Sr de la Galanchère et Marie sa fille furent parrins - 1527". Quatre motifs en relief sous un dais - a: un calvaire - b: un ecce homo - c: une vierge à l'enfant - d: un saint Marc.
Le 8 août 1558 des lettres démissoires pour être tonsuré furent délivrées à noble Gaspard Gauthier, écuyer, seigneur de Ventenat, clerc au diocèse de Limoges, pour être pourvu de la collation de la cellule correctoriale des Bronzeaux avec tous ses domaines, cens et rentes, sans réserve. Voici son acte de prise de possession :
“ Sachent tous que en droit, et sous le scel royal ....................et pardevant le notaire royal juré dudit scel soussigné et des témoins ci-après nommés, au lieu et maison de Bronzeaux, situé en la paroisse de Saint-Léger-Magnazeix, maison et membre dépendant de l’Abbaye de Grandmont, s’est présenté Noble Gaspard Gautier, écuyer, sieur de Ventenat, lequel a dit et exposé que par les abbés et religieux, prieur et couvent de ladite Abbaye de Grandmont, il avait été pourvu et avait droit à bon titre, don et assence, durant sa vie, de ladite maison , lieu dudit Bronzeaux, avec tous ses autres domaines, cens rentes, sans rien excepter, comme était conteu aux titres qu’il tient en ses mains daté du 11e jour du mois d’avril 1558,........par lequel estoit mandé à Honorable Monsieur Jehan du Poux, licencié es lois, à ce expressement établi procureur, requérant ledit Gautier, audit Du Poux, illec présent, le mettre en la possession réelle, actuelle et pacifique et quiète de ladite maison, lieu, dudit Bronzeaux et de tous lesdits lieux, domaines, cens, rentes, métairies, estangs, moulins, boys et de tout dépendant dudit Bronzeaux, appartenances et dépendances, sans rien excepter ; lequel Du Poux , après avoir vu lesdites lettres et lu le contenu en icelles et comme procureur dudit abbé et..............a mis ledit Gautier en possession réelle, actuelle, pacifique et quiète de ladite maison et lieu de Bronzeaux, “ en entrant en ladite maison de Bronzeaux, chambres, jardins et en l’église dudit Bronzeaux et faire sonner la cloche, baiser l’autel, entrée en maison de la métairie dudit Bronzeaux, comprenant tous les domaines, bois, estangs, cens, rentes, droits, devoirs, moulins ; le tout dépendant dudit Bronzeaux, sans rien excepter, suivant le contenu desdites lettres et titres dudit Gautier ” et desquelles possessions et de tout ce que dessus ledit Gautier a demandé acte et “ instrument ” de possession lui a été baillé par moi, notaire royal soussigné, ce que lui ai octroyé pour lui servir en temps et lieu que de raison ; toutes et chacune les choses susdites ont été faites, passées et reçues par le notaire royal soussigné.............et relaté par ces présentes de sa main signées et à la relation voyons et approuvons tout le contenu de ces présentes.............fait heust été pardevant nous, garde du scel royal et des témoins de vérité des présentes, donné et fait au lieu des Bronzeaux, en présence de Mrs Léonard de Gellidinières et Jehan Sommard, prêtres, Pierre Marchandon et Symon et François de la Genière, métayers dudit Bronzeaux, témoins à ce appelés le 17e jour du mois d’avril,l’an 1558
aussi signé Favredoysson notaire royal
Ce postulant n’avait pas perdu de temps car il avait déjà affermé quelques mois auparavant, le 17 avril 1558, sa mense conventuelle à Pierre et Simon Marchandon et François de la Grenière, métayer dudit Bronzeaux.
Cette même année l'Abbé et le Chapitre assencèrent leur mense abbatiale .
Puis 1561, François II de Neuville neveu du précédent Abbé, François de Neuville, lui succéda à la charge d’Abbé. Il était le fils de noble Antoine de Neuville, baron de Magnac.
Lors de sa prise de possession le 11 février 1562 à l’Abbaye de Grandmont on cite comme témoin “ la susdite résignation et prise de possession, es présence de Noble Gaspard Gautier, seigneur écuyer de Ventenat, prieur des Bronzeaux et de Trezin… ”.
Devenu Abbé commendataire de l’Ordre, François de Neuville mit son frère Jacques, seigneur de Filieures, conseiller du Roi : administrateur des Bronzeaux. C’est certainement de cette époque que date les nombreux remaniements observés dans le bâtiment Sud.
Le 22 octobre 1582, un religieux grandmontain, Jean de Caster, présente une requête au Roi pour obtenir la collation des Bronzeaux
En 1598 un bail est passé par l’abbé de Grandmont François Marrand à son frère Claude Marrand, seigneur de la Croix, habitant le bourg de Rancon, des prieurés des Bronzeaux, du Grand et Petit Bandouille, et de Barbetorte à partir de la St Michel prochaine, moyennant une ferme de 1500 livres annuels . C'est sans doute de cette époque que l'ancien monastère fut transformé en exploitation agricole.
En 1649, une procédure fut introduite par l’abbé Georges Barny, pour recouvrer les pertes subies lors de la confiscation de six pipes de vin venant de la Trimouille , estimé à 480 livres devant l'exigence des autorités locales pour faire payer la taille. L’abbé fit valoir son exemption et gagna son procès le 20 septembre 1653 .
Des reconnaissances par les tenanciers, des rentes dues sur la Terrade le 6 avril 1650, sur le Dognon le 5 décembre 1657, aux Penots le 30 avril 1657, à Puygibaud le 25 octobre 1645, à Monchenon le 25 juillet 1665, à St Priest le Betoux le 6 juin 1645, aux Faugères le 26 juillet 1645, sont enregistrées entre l’Abbé Georges Barny et Jean Sornin de la Bussière, demandeur, devant Me Joseph Listrop, notaire royal .
Le 21 novembre 1661 l’abbé Dom Antoine de Chavaroche renouvelle le terrier des Bronzeaux, avec l’aide de Joseph Boboul, religieux prêtre, profès , car les tenanciers négligent de payer leur redevance, car disent-ils "les annexes ont été pillées et ruinées par ceux de la R.P.R" et que les titres ont été égarés . Dans ce terrier se retrouve les terres suivantes :
la Billadière, Marcoux, les grandes et petites forges, Beauvert, Villemon, Cressac, la grande forge, les Fougères, Croizet, les Escures, la Bussière, les Charraud, Planechaud, plonneau, Terrade, Villemacheix, etc…
En 1664, Mazaudon, tailleur de pierre à Grandmont effectue quelques réparations .
En 1674, les revenus des Bronzeaux sont affermés à Jehan Lester, marchand, et Michel Aubugeois pour la somme de 1500 livres pendant 8 ans. Ce contrat de fermage fut reconduit avec les mêmes le 9 mars 1683, mais pour neuf ans . En 1729 le bail sera porté à 1700 livres, acte de Lavau, notaire royal, du 13 mars 1729
En 1733, le contrat de fermage est passé avec Gaspard Le Borlhe, seigneur de Chégurat à Châteauponsac et son frère François Le Borlhe, sieur de Grandpré, pour 9 ans à raison de 1700 livres annuels .
Le 2 novembre 1738, le contrat d'affermage des revenus du prieuré par :”Nous soussigné Jean-René de Montserrand, prêtre-religieux, procureur syndic de l’Abbaye, et Gaspard Le Borlhe, sieur de Cheygurat, François Le Borlhe, sieur de Grandpré, frères, demeurant au lieu de Cheygurat, sur la paroisse de Châteauponsac sommes convenus de ce qui suit :
Savoir que moi dit René Guiot à la susdite qualité a affermé audit Le Borlhe au titre de bail et prix d’argent pour le terme de neuf années, commençant en mars 1739 et finissant à pareille date en 1748. A savoir les fonds, cens, rentes, dîmes, et autres devoirs seigneuriaux, qui sont dus à l’Abbaye de Grandmont, moyennant le prix de 1700 livres payable chaque an et portable à l’abbaye en deux termes égaux, le premier à Noël 1739, et le second en la fête de St Jean-le-Baptiste 1740.
Bail reçu par Lavaud, notaire royal. Contrôlé et registré au bureau de Grandmont le 15 mars 1738 par Barny”.
Fait le 2 novembre 1738.
A la fin de ce bail un état des rentes, dîmes et autres devoirs dépendant du prieuré des Bronzeaux est dressé :
“Les Grands et petits Quaires doivent :
Rente noble de froment : deux setiers mesure de Magnac; seigle : douze setiers; avoine : seize quartes; argent : cinquante sols; gelines : quatre; cire : une livre.
Rente servie par Jean des Quaires et autres tenanciers :
Le Bost , rente d’argent : 34 sols; cire : une livre....”
suivent les villages, et fermes des environs qui doivent des redevances : La Chaussade, Les Charreaux, Chez Mayaud, le Peux ou le Puits, l’âge, Lascoux, la Tâche, les Lézes, les Penots.
Sur la paroisse de Magnac-Laval : La Barre, la Loubresse, la Grande Forge, la Villarderie, Pouloueix, etc..
sur la paroisse d’Arnac-la-Poste : Champlong, le Magnaud.
Sur celle de St Hilaire-la-Treille : La Terrade, Rutier, Plonneaud, le Grand Champagnac, l’écluse, la Rebière.
Sur la paroisse de St Sornin-Leulac : Le Monteil, Chantegrelle, La Bussière, Le Croizet, Le Puy-Chaumet, Villemacheix.
Sur la paroisse de St Amand-Magnazeix : Châtenet, Monchenon, Champeaud, les Gaillards; sur celle de St Priest-le-Bétoux : Planechaud, Villemont, la tenure Guinibard;
Sur la paroisse de Châteauponsac : Le Mas Roudaud;
Sur celle de Dompierre-les-Églises : Mont Meraud le Jeune, le Beauvert, Les écures, le moulin du Couret, Viville, Lavauzelle, les Fougères, le petit Champagnac.
Un procès-verbal de visite du prieuré est établi le 29 avril 1743 par les soins de Mgr Jean-Gilles de Coetlosquet, évêque de Limoges, révèle que l'église se trouve dans un état lamentable, et que de grosses réparations devront être entreprises pour que le service reprenne.
Voici le texte de son procès-verbal du 29 avril 1743 :
Nous nous sommes transportés en la chapelle rurale de Bronzaud, paroisse de St-Léger Magnazeix, dépendante de Gramond, érigée en prieuré dont on nous a dit que les revenus pouvoient monter à dix huit cent livres par an, sur quoy le titulaire est obligé de dire ou faire dire vingt quatre messes par an et après avoir fait notre prière nous avons observé que l'autel est sans décoration, que les gradins sont indécents, que le tableau qui est au dessus de l'autel est fort crasseux et déchiré en plusieurs endroits, que le crucifix est trop petit, qu'il n'y a point de cartons sur l'autel ny de napes, qu'il manque aussi un missel nouveau du diocèse, qu'il n'y a pas une croisée de vitrée, que la chapelle n'est point lambrissée, que le pavé est très mauvais, que la couverture a besoin d'être réparée et que les murs ont aussi besoin d'être crépis et blanchis en dedans. Dont et de tout ce que dessus nous avons fait dresser le présent procès verbal pour estre pourvu aux dites réparations ainsi qu'il appartiendra et attendu que ladite chapelle n'est pas dans un état décent pour y pouvoir célébrer le st sacrifice de la messe, nous défendons sous les peines de droit au Sr curé de st Léger-Magnazeix et a tous autres prêtres tant séculiers que réguliers d'y dire la messe et afin que personne n'en prétende cause d'ignorance nous enjoignons audit Sr curé de faire la lecture dudit procès verbal au prône de la messe paroissiale le dimanche suivant le jour auquel il luy en sera délivré copie.
J G Évêque de Limoges.
Feletin, procureur commis.
Un document de 1771 nous apprendra que rien n'a été entrepris et que l'église est toute en ruine, hors les quatre murs goutteraux. Le cas des Bronzeaux était loin d'être un cas unique en Limousin, Mgr de Coetlosquet durant son mandat dut faire interdire un très grand nombre d'églises pour défaut d'entretien, mettant en péril les utilisateurs . En ce qui concerne plus directement les Bronzeaux ainsi que les autres annexes de l'abbaye, l'abbé de la Guérinière avait demandé au Grand Conseil la dispense d'entretenir les chapelles de ses annexes, ce qui lui avait été accordé par un arrêt du 6 mars 1736 .
Le 18 Mai 1756 nous apprenons par un procès avec la maîtrise des Eaux et Forêts concernant des coupes de bois aux Bronzeaux et à la Renardière , que le bien est toujours affermé depuis 1738 à la même famille : “Melle Marguerite Trabilhac, veuve de M François le Borlhe, Sieur de Grand Pré, fermier de l’Abbaye, est condamné le 22 août 1766 à 178 livres et 9 sols conjointement à l’Abbé, chef général de l’ordre de Grandmont, les prieurs, et religieux de l’abbaye royale de Grandmont, titulaire du prieuré de “Bromaud”, leur fermier et receveur, contraint par toutes voies due et raisonnable, nonobstant opposition ou appellation quelconque et sans préjudice d’icelle.
A Paris le 22 août 1766. de Guimper.
Par Mgr le Grand Maître : Ruinet pour Pierre Cosson de Guimper.”
En 1771 un bail de la ferme des Bronzeaux, est établi pour la somme de 2000 livres annuels.
Lors de la destruction de l'Ordre par la Commission des Réguliers en 1771, le représentant des fondateurs des Bronzeaux, le sieur Charles Chauvet, seigneur de la Villatte et de Saint-Junien-des-Combes, réclama les droits lui revenant sur cette maison, par une opposition formulée le 25 Novembre 1771, auprès du Parlement . Il demanda au cas où les autorités ecclésiastiques et civiles passeraient outre à sa demande, la restitution de tous les biens donnés par sa famille au monastère des Bronzeaux. Il n’en fut pas tenu compte comme de l’opposition formulée par le prieur commendataire des Bronzeaux, un prêtre de la paroisse de Saint-Jacques-du-Haut-Pas, à Paris, François Briquet, qui le 22 Mai 1773 fut le seul des commendataires à faire parvenir à l’official de Limoges son désaccord à l’union de son bénéfice à l’évêché. Son opposition était trop informe pour qu’elle fut prise en compte; il n’en fut même pas fait mention durant le cours de la procédure .
Les Bronzeaux furent unis par un décret d’union de l’official, le 27 juin 1781, à l’évêché et siège épiscopal de Limoges.
Le 27 Mai 1788, la liève des rentes dues au prieuré est dressée. Puis M de Lamothe semble être le régisseur du bien car on trouve un livre de recettes dans les épaves du Bronzeaux
Papier de recepte du prieuré de Bronzeaux pour les années 1788, 1789, 1790, 1791, 1792, 1793, 1794, 1795 .
“Ledit prieuré consiste premièrement en une métairie dont les bestiaux appartiennent au fermier.
Le Moulin appelé de Bronzeaux est affermé à Leplat pour la somme de 210 livres et neuf poulets, le 11 janvier 1789.
Dîmes dépendants des Bronzeaux, sur la franchise des Bronzeaux, le Grand et le Petit Quaire, chez Leuny, et les Charaux.
Dîmes de toutes espèces de grains, lin, chanvre.
Dîmes d’agneaux affermé aux nommés Pineau et Thévenot.
La dîme seulement des Grands et Petits Quaires pour 18 setiers de blé, seigle, mesure du Dorat, y compris la dîme d’agneau cy 18 livres. Et j’ay affermé la dîme de chez Leuny au nommé Aularge pour 4 sols.
Reçu des nommés Pineau et Thevenot et autres 12 setiers et 3 Br de bled, et reçu aussi la somme de 66 livres pour la valeur de cinq setiers, cinq Br de bled.”
Ce livre s'arrête en 1792.. car les Bronzeaux furent vendus comme bien national à la Révolution ou plutôt dévolu à l’Hospice de Limoges, car on trouve une copie sans date, mais semblant avoir été écrite à la même époque qu’un autre document portant la date du 21 octobre 1824, qui nous donne le renseignement suivant :
“Copie de liève du 2 avril 1662 faite pour le terrier de la ci-devant communauté de Grandmont déposé aux archives de l’hospice de Limoges, département de la Haute-Vienne”
Utilisé par les propriétaires successifs comme exploitation agricole, les bâtiments "utiles" furent sommairement entretenus au XIXème et au XXème siècle. Depuis une dizaine d'années les bâtiments étaient laissés à l'abandon, son propriétaire attendant une tempête éventuelle qui pourrait le dédommager des dégâts pour entreprendre des travaux de couverture. Par suite de son décès, le bien tomba en indivision; celle-ci était en désaccord sur son utilisation. Lors d’une visite aux Bronzeaux le 29 août 1997 la veille de l’A.G du GEREG j'appris la situation du bien par M Jean Baillot. Je m'empressais de mettre au courant M Gilles Bresson, qui me demanda d’entamer les démarches pour le sauvetage, et lui se mit en devoir de réunir les premiers fonds. Je contactais M Jammot, technicien à la SAFER, qui m’avoua le 13 octobre 1997 que les héritiers étaient bien en désaccord mais ne prenaient aucune décision. M Jammot, comprit tout l’intérêt de ce sauvetage, et mis tout en œuvre pour que l’affaire aboutisse, ce dont nous le remercions. Il réussit à convaincre les héritiers de vendre le bien par l’intermédiaire de la SAFER à la S.C.I des Bronzeaux constituée en urgence par M Gilles Bresson avec de nombreux mécènes. La vente à la SCI eut lieu le 5 mai 1998. Une association pour la restauration et l’animation des Bronzeaux fut fondée par Mme Marthe Moreau le 27 mai 1998. C’est cette association très active qui a pris en charge le sauvetage des lieux.
Le monastère fut classé Monument Historique en 1999, et un programme de fouilles archéologiques à été entrepris. En Août 2000 l’association ARABEL recevait de l’association des Vieilles Maisons françaises le grand prix de l’an 2000, de 80.000 fr. pour la restauration exemplaire du site.

Les photos du père Jean Becquet prises en Août 1980

colonne salle capitulaire le dortoir escalier du dortoir
clef voûte égmise la porterie lancette bat. Est
bâtiment Est bâtiment Est angle Sud-Ouest intérieur
mur église
escalier dortoir bâtiment Est portes murées
bâtiment Ouest    

webmestre : Michel FOUGERAT

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